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S’il est une plante potagère qui suscite bien des différends, questionnements et polémiques, c’est bien la tomate (Solanum lycopersicum). Emblématique de tous les potagers, elle bénéficie d’un excellent rendement sur une surface réduite, tout en étant facile à cultiver. En effet, de la germination des graines, relativement simple à mettre en place au chaud, à la récolte, la culture ne pose guère de difficultés. Si ce n’est sa fragilité face aux maladies cryptogamiques, parmi lesquelles le mildiou.
Dotée d’une incroyable diversité de variétés, continuellement enrichie de cultivars et hybrides, la tomate est une plante gourmande qui a besoin d’un sol richement amendé, profond, et d’une situation très ensoleillée. Ce légume du soleil par excellence devra en outre être tuteuré (ou pas !), taillé (ou pas !), égourmandé (ou pas !).
Ses fruits se consomment crus ou cuits, et entrent dans la composition d’un nombre incalculable de recettes. C’est aussi une des bases de la cuisine méditerranéenne. Elle est pauvre en calories et très riche en potassium et en vitamines.
Aujourd’hui, il est bien difficile de concevoir un potager sans tomate. Pourtant, cette plante potagère n’a pas toujours été considérée comme telle. En effet, le Solanum lycopersicum, espèce végétale de la famille des Solanacées, aurait été découvert en 1519 par Hernan Cortès, navigateur, explorateur et conquistador espagnol qui partit faire fortune aux Amériques. C’est là, sur un marché aztèque de la province du Tenochtitlan dans l’actuel Mexique, qu’il aurait vu ce fruit rouge. Quelques années plus tard, la tomate arrive en Espagne, puis en Italie, via le port de Naples. Mais, à cause de sa parenté avec la toxique belladone, les scientifiques de l’époque ne s’intéressent qu’à ses vertus médicinales.
Ce n’est qu’en 1784 que le catalogue de la maison Andrieux-Vilmorin classe la tomate comme plante potagère. Dès lors, elle connaît un regain de popularité et fait son entrée dans les jardins, essentiellement méridionaux. Et puis, après la Révolution française, avec l’arrivée des Provençaux à Paris, la tomate fait son entrée dans la grande ville. Elle ne cessera de se développer pour devenir l’un des légumes-fruits les plus consommés de par le monde. Elle est également l’objet de multiples recherches scientifiques et génétiques et s’enrichit continuellement de nouveaux hybrides et cultivars.
Le nom « tomate » est issu du terme « tomalt » appartenant au dialecte des Aztèques au Mexique. On a longtemps nommé la tomate, pomme d’amour ou pomme d’or.
La tomate est une plante herbacée, gélive, vivace en climat chaud, mais que l’on cultive comme une annuelle sous nos latitudes. C’est une plante naturellement à croissance indéterminée, c’est-à-dire qu’elle a une croissance illimitée si on ne coupe pas les bourgeons terminaux. Pour autant, il existe aussi des plantes à croissance déterminée. Au début de sa croissance, la tomate affiche un port dressé et bien ramifié, mais, au fur et à mesure de son développement, elle s’avachit et se couche. Elle est en outre dotée d’un système racinaire très puissant qui peut descendre jusqu’à 1 m sous terre.
Les feuilles de la tomate sont vertes, alternes, imparipennées, composées de 5 à 7 folioles, et fortement découpées et dentelées. Elles sont couvertes de poils simples et de poils glanduleux qui renferment une huile essentielle à l’odeur marquée, typique de la tomate. Les tiges anguleuses sont également pubescentes.
La tomate fleurit entre le printemps et l’été. En tant que plante hermaphrodite, la tomate porte des fleurs dotées des organes de deux sexes, c’est-à-dire le pistil et les étamines. Elles se fécondent simplement par la chute du pollen sur les stigmates grâce au souffle du vent (C’est pourquoi il faut parfois secouer les pieds de tomates cultivés en serre !). Les fleurs axillaires comptent 5 pétales jaune vif et 5 sépales verts.
Elles donnent naissance à des baies qui contiennent une multitude de toutes petites graines. Elles prennent des formes variées, puisqu’elles peuvent être rondes, allongées, cornues, côtelées, charnues, en forme de cœur, zébrées… ou encore réunies en grappes. On retrouve aussi dans nos potagers les tomates-cerises et les tomates-cocktails.
La chair des tomates peut-être plus ou moins ferme, croquante, juteuse, fondante ou épaisse, la saveur plus ou moins acidulée, acide ou sucrée. Enfin, si les tomates sont essentiellement rouges, on trouve aussi des tomates jaunes comme ‘Cherry Yellow’, orange telle la variété originaire des États-Unis ‘Ananas’, blanches (‘White Wonder’), bleu indigo (‘Bosque blue’), ou même vertes (‘Green Zebra’).
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Planter les tomates en mini-mottesQue vous ayez récupéré vos propres graines ou que vous vous les procuriez en sachets, le semis de tomates se fait au chaud, à une température comprise entre 16 et 20 °C. La pièce où les semis seront effectués doit en outre être lumineuse pour éviter le filage, c’est-à-dire une croissance très rapide tout en hauteur. Une véranda est le lieu idéal pour mener ses semis de tomates.
La période dépend essentiellement de la région où vous habitez. Globalement, il faut compter deux mois entre le semis et le repiquage en pleine terre. Au nord de la Loire, la plantation des tomates intervient mi-mai, lorsque tout risque de gelées est écarté, plus ou moins après les Saints de glace (11, 12 et 13 mai). En revanche, au sud de la Loire, les tomates pourront être mises en place dès la mi-avril. Donc, les semis se font de la mi-février à la mi-mars suivant les régions.
N’hésitez pas à multiplier les variétés pour obtenir des tomates plus ou moins précoces, de toutes les couleurs ou de toutes les formes.
La technique pour semer les tomates :
Jusqu’à la germination des graines qui intervient en général au bout d’une semaine, il est essentiel de maintenir le terreau humide (mais non détrempé) en arrosant toujours au pulvérisateur.
Le semis peut aussi se faire directement en godets, également remplis d’un terreau de semis, dans lesquels seront plantées 3 graines.
Quoi qu’il en soit, pensez à bien étiqueter vos semis si vous avez semé plusieurs variétés.
Le repiquage en godets :
Lorsque les plantules comptent quatre feuilles (or les deux cotylédons), il faut repiquer les plus vigoureuses en godets, remplis d’un bon terreau ou d’un terreau de repiquage, afin qu’elles renforcent leur système racinaire.
Les godets seront conservés au chaud jusqu’à la plantation en pleine terre. Lors des journées ensoleillées, il est recommandé de les sortir en les mettant à mi-ombre. Les jeunes plants de tomates s’habitueront ainsi aux conditions climatiques.
Pour aller plus loin :
Lorsque les risques de gelées sont définitivement écartés, de mi-avril à mi-mai suivant les régions, les plants de tomates peuvent être repiqués au jardin. Ils doivent avoir 5 à 7 belles feuilles. Si vous n’avez pas fait vos propres semis, c’est aussi le moment de vous procurer vos plants en godets.
En tant que légume du soleil, la tomate a besoin d’une situation très ensoleillée pour mûrir. Il lui faut un sol léger, drainé, plutôt humifère, et qui aura préalablement été enrichi de compost ou de fumier bien décomposé.
Vous pouvez aussi planter vos tomates en pot sur un balcon ou dans une cage. Vous pouvez aussi choisir de planter et laisser pousser vos tomates en totale liberté.
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Les meilleures tomates à farcirUne fois plantées, vos tomates ont besoin d’un minimum de soin :
Pour aller plus loin :
La taille permet d’obtenir de plus grosses tomates. Pour autant, elle n’est pas obligatoire. Si vous décidez de ne pas tailler vos tomates, vous obtiendrez plus de tomates, mais plus petites. Donc le choix vous appartient ! Il suffit de supprimer les gourmands, c’est-à-dire les pousses latérales les plus basses, soit en les pinçant avec les doigts pour les plus petits, soit en les coupant au couteau ou au sécateur, bien propre et désinfecté, pour les plus gros.
Sinon, vous pouvez aussi étêter votre plant de tomates lorsqu’il porte au moins 3 bouquets de fleurs. Il suffit de couper la tige principale 2 feuilles au-dessus d’un bouquet. Et de recommencer l’opération chaque fois que c’est possible.
Pour en savoir plus :
La culture de la tomate, bien que réputée pour sa simplicité, se heurte souvent à la sensibilité de la plante face à diverses maladies fongiques, notamment le redoutable mildiou, ainsi qu’à la présence fréquente de ravageurs. Pour pallier ces problèmes, l’adoption de pratiques culturales adéquates se révèle cruciale. Il est conseillé d’éviter l’arrosage du feuillage, d’espacer les plants de tomates pour garantir une bonne circulation de l’air, de privilégier la culture sous serre ou de mettre en place un abri protecteur, et de ne pas négliger l’importance de la rotation des cultures pour préserver la santé de vos plants.
L’apparition du mildiou se caractérise par des taches brunes, à l’aspect huileux, sur le feuillage, s’étendant ensuite aux tiges et aux fruits. En cas d’attaque, l’utilisation de bouillie bordelaise ou d’une décoction de prêle s’avère efficace pour traiter les plants affectés. Ces mesures, combinées à une vigilance constante et à l’application de bonnes pratiques culturales, contribuent grandement à la réussite de votre culture de tomates, en minimisant les risques de maladies et d’attaques de ravageurs.
Outre le mildiou, les tomates peuvent souffrir de diverses autres afflictions telles que l’alternariose, connue sous le nom de pourriture noire, la fusariose, la verticilliose, ou encore la maladie du cul noir et le phénomène des feuilles enroulées. Ces maladies peuvent affecter de manière significative la santé et le rendement des plants de tomates, nécessitant ainsi une attention et des soins adaptés pour les prévenir et les combattre.
En ce qui concerne les ravageurs, la tomate n’est pas épargnée par les attaques de la noctuelle, une chenille qui se nourrit de ses feuilles, de l’araignée rouge qui s’attaque au feuillage en conditions de sécheresse et de chaleur, ou des nématodes des racines noueuses qui perturbent l’absorption d’eau et de nutriments par les racines. Ces nuisibles peuvent causer des dommages importants aux plants de tomates, impactant directement leur développement et leur productivité.
Pour une gestion efficace des maladies et des ravageurs qui menacent la culture de la tomate, il est essentiel de s’informer et de se préparer à intervenir de manière appropriée. Dans cet esprit, je vous recommande vivement de consulter l’article d’Ingrid B., intitulé « Tomate : mildiou, autres maladies et ravageurs« , qui offre un aperçu complet sur les symptômes, les mesures préventives et les traitements disponibles pour ces problèmes. Cet article constitue une ressource précieuse pour tous les jardiniers cherchant à protéger leurs cultures et à garantir la santé de leurs tomates.
→ Lire aussi notre sujet sur la noctuelle de la tomate.
La tomate se multiplie par semis. Vous pouvez récolter vos propres graines de tomates, les faire sécher à l’ombre et les stocker dans un sachet en papier dans un endroit frais et aéré. En revanche, il est essentiel de ne récolter que des graines de tomates non hybridées, c’est-à-dire non F1. En effet, les graines F1 hybridées sont non reproductibles.
On peut aussi multiplier les tomates par bouturage de gourmands pincés. Une fois que ces gourmands ont été prélevés, il suffit de supprimer les feuilles du bas et de les mettre dans un verre d’eau ou directement dans du terreau. Une semaine ou deux après, des racines seront apparues et elles pourront être plantées en pleine terre.
En tant que membre de la famille des Solanacées, la tomate ne fera pas bon ménage avec les pommes de terre, l’aubergine, le poivron, également membres de la même famille, mais aussi avec le fenouil, la betterave ou le maïs.
En revanche, elle apprécie la compagnie de légumes comme les asperges, les poireaux, les carottes, les pois, mais aussi des salades, les épinards et des radis qui profiteront de son ombre. Quant au trio formé de l’oignon, de l’ail et de l’échalote, il est bénéfique pour protéger la tomate des maladies cryptogamiques.
N’hésitez pas aussi à planter à proximité des tomates des herbes aromatiques comme le basilic, le persil, la menthe, la ciboulette ou la sauge qui éloignent les insectes.
Enfin, plantez près de vos plants de tomates des d’œillets d’Inde (Tagètes) dont l’odeur forte fait fuir les principaux ennemis de la tomate, ou des capucines qui attirent les pucerons
→ En savoir plus avec les 10 meilleures plantes compagnes pour les tomates.
Les tomates se récoltent lorsqu’elles sont bien rouges (ou jaunes, ou vertes…), en général de juillet à octobre, voire en juin pour les plus précoces. Il suffit de légèrement tordre la tomate pour qu’elle se détache de la plante. Pour favoriser le mûrissement des dernières tomates vers la fin de l’été, enlevez les feuilles qui les cacheraient des rayons du soleil.
En automne, s’il vous reste quelques tomates vertes, ramassez-les et finissez de les faire mûrir à l’intérieur dans une véranda, ou pliées dans un papier journal. Vous pouvez aussi en faire un pesto ou de la confiture.
Les tomates se conservent 4 à 5 jours dans le bac à légumes de réfrigérateur. Sinon, vous pouvez les stériliser pour une mise en conserve, les faire sécher à l’air libre et les mettre dans de l’huile d’olive, ou les congeler, crues ou blanchies.
La tomate est un légume-fruit très pauvre en calories, mais très riche en fibres, en potassium et en vitamines A, C et E. Elles renferment également une bonne dose d’antioxydants. En revanche, elle est très acide et peut provoquer des problèmes gastriques.
La tomate est-elle un fruit ou un légume ?
Botaniquement parlant, la tomate est un fruit, car c'est le résultat de la transformation d'une fleur. De plus, la tomate contient les graines. À la différence, un légume est issu de feuilles, de tiges, de tubercules, de racines... En revanche, la tomate est un légume en termes d'usage culinaire. C'est pourquoi il est coutume de la désigner sous le terme de légume-fruit, un terme qui joue les compromis.
C'est quoi une tomate F1 ?
Il s'agit d'une tomate qui a été hybridée, c'est-à-dire qu'elle est née du croisement entre deux variétés de tomates différentes. Cette hybridation a différents objectifs de production de tomates plus grosses, plus sucrées, plus productives, moins sensibles aux maladies. À préciser qu'une tomate hybridée n'est, d'une part, pas une tomate modifiée génétiquement, et d'autre part, elle est non reproductible.
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