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Les Poiriers à fleurs, appelés également Poiriers ornementaux, Poiriers Japonais ou Poiriers de Chine, sont des cousins du Pyrus communis, le Poirier commun décliné en différentes variétés cultivées pour la saveur de leurs fruits. Les Poiriers ornementaux, comme Pyrus calleryana ‘Chanticleer’, sont pour leur part utilisés pour leur généreuse floraison printanière blanche et souvent parfumée, ainsi que pour leur feuillage léger, qui se pare de superbes teintes chaudes avant de tomber, tard en automne. D’autres espèces arborent un feuillage argenté et un port gracieux, capables de rivaliser avec un olivier, la rusticité en plus ! Pyrus salicifolia en est un parfait exemple.
Les Poiriers à fleurs sont en effet résistants au gel jusqu’à au moins -20°C, et ils acceptent tout type de sol, tant que ce dernier n’est pas trop calcaire. Peu encombrants et de croissance relativement rapide, ils sont également moins sujets aux maladies que les espèces fruitières et demandent un entretien plus simple. Leur port élégant, plus ou moins pyramidal ou fastigié, l’ombrage léger qu’ils procurent et leur facilité de culture (même en bac) finissent d’en faire des petits arbres incontournables pour les jardins de toutes tailles ou les terrasses, même pour les jardiniers peu expérimentés.
Les Poiriers, dont le nom botanique est Pyrus, regroupent des espèces fruitières (Pyrus communis, Pyrus pyrifolia ou ‘Nashi’…), bien connues pour leur chair goutteuse, mais également des variétés à forte valeur décorative, que l’on nomme indifféremment Poiriers d’ornement, Poiriers à fleurs, Poiriers de Chine ou encore Poiriers du Japon (Pyrus calleryana et ses différents cultivars, Pyrus salicifolia, Pyrus betulifolia…).
Ces grands arbustes ou petits arbres font partie, tout comme les pommiers ou les rosiers, de la famille des Rosacées. Ils poussent spontanément en Eurasie tempérée (Chine, Taïwan…) et en Afrique du Nord.
Tout comme les pommiers à fleurs, les poiriers à fleurs produisent également des fruits, de taille bien plus réduite que leurs cousins du verger, et s’ils sont comestibles, leur dureté et leur âpreté leur confèrent une faible valeur gustative. Ces petites poires, de 1 à 3 cm de diamètre en moyenne, peuvent être bronze, rousses, cannelle, dorées ou vertes et elles représentent une source de nourriture appréciable pour la petite faune du jardin.
Si les poiriers ornementaux sont si populaires, c’est en raison de leur abondante floraison printanière blanche ou légèrement teintée de rose, de leur feuillage vert grisé qui persiste souvent tard en saison, et pour les teintes automnales que prennent les feuilles en fin de saison. Les coloris affichés embrassent alors une large gamme, allant du jaune doré au rouge écarlate, en passant par différentes nuances de Bordeaux, d’or, d’orangé ou de pourpre, ces teintes se mélangeant parfois sur un même pied. Pyrus salicifolia ‘Pendula‘ ne change pas de couleur, mais son long feuillage argenté et son port pleureur en font un sujet de choix dans les aménagements paysagers. Son look méditerranéen représente d’ailleurs une alternative très intéressante pour les jardiniers dont le climat trop rude ne permet pas de cultiver un olivier.
La grande majorité des Poiriers ornementaux sont caducs, à l’exception d’espèces comme Pyrus kawakamii. Le feuillage, vert grisé, est porté par de longs pétioles, et le moindre souffle de vent fait ainsi bruisser agréablement la ramure, qui projette une ombre légère. Les feuilles de 4 à 8 cm de long sont alternes, lustrées et de forme ovale plus ou moins allongée, à bords légèrement dentelés (sauf chez Pyrus salicifolia). Le feuillage de Pyrus betulifolia, comme son nom l’indique, mime quant à lui celui d’un bouleau.
Les branches sont souvent épineuses, mais certaines variétés présentent un caractère inerme, comme ‘Bradford’ ou ‘Aristocrat’. L’écorce du poirier est brun foncé et fissurée.
Les Poiriers à fleurs, dont la croissance est assez rapide (Pyrus pyraster, le Poirier sauvage, est lui un peu plus lent), ne sont généralement pas des arbres de grande taille. Les plus imposants peuvent culminer à environ 15m, mais de nombreuses espèces et variétés sont de taille plus modeste, et présentent un encombrement au sol réduit. Ainsi, des variétés comme Pyrus calleryana ‘Chanticleer’ ou ‘Redspire’ dépassent rarement 10 mètres et offrent un port étroit, pyramidal à fastigié, donc peu encombrant. Pyrus ussuriensis (le Poirier de Mandchourie) s’élève à seulement 9m mais présente un étalement plus important (7m). Pyrus kawakamii affiche un port arrondi de 9 m en tous sens, et c’est une espèce qui se prête bien au palissage. D’un étalement équivalent, Pyrus calleryana ‘Bradford’ est l’un des plus hauts (15m). Parmi les plus petits poiriers ornementaux, on peut citer Pyrus betulifolia (7m x 5m) ou Pyrus salicifolia ‘Pendula’ (5m x 4m). Enfin, l’espèce botanique proche du poirier commun, Pyrus pyraster, affiche 15m de haut pour 8m de large.
Ces dimensions variables induisent donc des ports assez diversifiés, certains étant beaucoup plus colonnaires, d’autres de forme conique, pyramidale ou ovale. Dans tous les cas, il existe une variété pour toutes les tailles et configurations de jardin.
La floraison des poiriers intervient au printemps, généralement avant la feuillaison. Les boutons, rose plus ou moins foncé, s’épanouissent en ombelles de fleurs simples à 5 sépales, soudés à la base, et 5 pétales, blancs ou légèrement teintés de rose, chaque fleur mesurant de 3 à 5 cm de diamètre. Une vingtaine d’étamines ornent le cœur des fleurs dont les styles (parties amincies qui prolongent les ovaires) sont soudés, contrairement à ce que l’on observe sur les pommiers. Certaines variétés sont agréablement parfumées, alors que d’autres sont réputées peu agréables au nez, Pyrus calleryana ‘Bradford’ en tête.
Les fruits charnus mûrissent à l’automne. Ils sont de forme ronde (semblables à de petites pommes) et plus ou moins allongés. Ce sont en réalité de faux fruits, que les botanistes nomment piridions. Le vrai fruit se résume en fait à ce que l’on appelle communément le trognon, qui contient les graines (les pépins), renfermées dans 5 lobes carpellaires.
Bien que l’intérêt majeur de ces arbres réside dans leur floraison et leurs couleurs d’automne, la fructification est intéressante pour la nourriture qu’elle fournit à certains animaux du jardin.
Les poiriers étant allogames, ils nécessitent une pollinisation croisée pour une bonne mise à fruits. Il est donc conseillé de vérifier qu’un autre poirier soit présent dans les environs (sur votre terrain, chez un voisin…), ou d’en planter un, ceci afin de favoriser la fécondation. La présence d’un poirier ornemental à proximité d’espèces cultivées pour leurs fruits est également gage d’une meilleure pollinisation pour ces dernières. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre article sur la pollinisation des arbres fruitiers.
Il peut arriver que l’arbre se ressème de lui-même, et les semis ainsi obtenus peuvent donner des sujets différents du pied-mère, mais intéressants (ou pas !) pour leurs qualités ornementales.
Dans certaines régions des États-Unis, aux conditions climatiques différentes des nôtres, Pyrus calleryana ‘Bradford’ a été classée envahissant, du fait de sa propension à se ressemer de façon incontrôlable. Il est même parfois proposé aux habitants de leur offrir un arbre alternatif s’ils se débarrassent de celui présent dans leur jardin. C’est cependant un problème auquel nous ne sommes pas confrontés sous nos latitudes.
Les Poiriers de Chine affrontent sans broncher -20°C et ils résistent bien à la sécheresse une fois installés. Leur enracinement profond leur offre en outre une bonne résistance au vent. ‘Bradford’ fait à nouveau exception à la règle, car ses branches cassent facilement sous la neige ou les bourrasques, rendant sa durée de vie plus limitée que les autres variétés.
La culture en bac (de bonnes dimensions) est possible, et les Poiriers à fleurs peuvent ainsi trouver place sur une terrasse par exemple. La place allouée aux racines étant plus restreinte dans un pot, les dimensions de l’arbre en seront donc réduites.
Les Poiriers ornementaux sont de culture facile et du fait de leur bonne rusticité, ils peuvent être plantés sur quasiment tout le territoire. Ils apprécient les expositions dégagées et ensoleillées (éventuellement la mi-ombre), sans pour autant être brûlantes. Du fait de leur enracinement profond, favorisez un sol non superficiel, plutôt riche, frais mais drainé. Un peu de calcaire ne les effraie pas, mais évitez cependant les sols très alcalins.
La meilleure période de plantation est l’automne, mais un conditionnement en pot permet une installation toute l’année, hors périodes de gels, et sous réserve que l’apport hydrique soit suffisant dans les premiers mois.
Plantation en pleine terre d’un poirier à fleurs livré en container
Plantation en pleine terre d’un poirier à fleurs livré à racines nues
Plantation d’un poirier à fleurs dans un bac
Les poiriers à fleurs sont des arbres faciles à cultiver, et moins sensibles que leurs cousins à fruits.
Il n’est pas indispensable de tailler les poiriers d’ornement. Au besoin, vous pouvez intervenir à la sortie de l’hiver (février-mars) afin de supprimer le bois mort et rééquilibrer la ramure, en évitant cependant de supprimer les branches les plus grosses, afin de ne pas contrarier le port naturel de l’arbuste.
Plus résistants que les variétés à production fruitière, les poiriers de Chine peuvent cependant parfois être touchés par quelques problèmes, surtout dans de mauvaises conditions de culture (manque d’aération, mauvaise plantation, biodiversité insuffisante, exposition inadaptée…)
Il est possible de multiplier le poirier à fleurs par semis, mais c’est le bouturage qui est à privilégier.
Les poiriers d’ornement se ressèment naturellement, et le semis peut également être réalisé par le jardinier, mais du fait d’une pollinisation spontanée, les sujets ainsi obtenus sont rarement identiques au pied-mère. Vous pouvez cependant vous amuser à récupérer les jeunes plants et à les replanter ailleurs (en automne). Vous pourrez alors avoir de bonnes surprises….ou pas !
Le Poirier à fleurs est cultivé pour sa superbe floraison printanière et pour ses somptueuses couleurs d’automne. Son port, sa résistance au vent et aux maladies en font un sujet de choix pour la plantation en alignements dans les zones urbaines ou pour encadrer une grande allée. Il se prête tout aussi bien à une utilisation en isolé, en haie ou à la création d’une composition paysagère colorée et favorable à la biodiversité. Enfin, c’est un excellent allié dans les vergers, où il favorise la pollinisation des espèces à fruits.
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