J'ai eu l'occasion de m'initier à la vannerie il y a quelques années en faisant du volontariat chez un artisan vannier, producteur d'osier. Cette technique, qui consiste à tresser des plantes, est un art accessible à tous et qui ne demande que peu de moyens (et peu d’outils)... Surtout que l’on peut facilement trouver des plantes dans la nature à tresser ! Il y a un côté assez fascinant à assembler les brins, les passer les uns au-dessus des autres, et voir peu à peu un objet se construire, tout doucement. La vannerie est un travail de patience. C’est un savoir-faire qui se perd, et les vanniers sont devenus assez rares en France, car cet artisanat demande beaucoup de temps, donc coûte cher... Cependant, pour un usage personnel, il est toujours possible de s’amuser à tresser l’osier !
Des utilisations variées au jardin
La vannerie est souvent utilisée pour fabriquer des paniers en osier, mais on peut aussi concevoir de nombreux objets pour le jardin : un nichoir pour les oiseaux, des supports pour les plantes grimpantes, des cloisons pour séparer différentes parties du jardin, de petites bordures pour les massifs... Des haies, claustras, tonnelles, pergolas, tipis, cabanes pour enfants... Il suffit de laisser libre cours à son imagination ! La vannerie permet de concevoir de véritables œuvres d’art et sculptures végétales. Les possibilités sont infinies, et les objets en vannerie s'intègrent très facilement au mobilier de jardin.
Cultiver son osier ?
Les brins d'osier sont en réalité des branches de saule destinées à être tressées. Il est tout à fait possible de cultiver du saule pour cet usage. Il existe de nombreuses variétés, ce qui permet d’obtenir différentes couleurs ! Les espèces couramment utilisées sont Salix triandra, Salix purpurea, Salix alba et Salix viminalis, et l'une des meilleures variétés pour la vannerie est le Salix triandra 'Noir de Villaines'. Le saule se multiplie très facilement par bouturage, et de nombreux osiériculteurs-vanniers proposent des boutures à vendre. N’hésitez pas à cultiver du saule : en plus de vous permettre de tresser ses branches, vous pouvez l’utiliser pour ses propriétés médicinales (son écorce renferme de l'acide salicylique, proche de l'aspirine), pour le BRF (paillage) ou comme stimulant racinaire pour réussir vos boutures (l'eau de saule peut remplacer l’hormone de bouturage). Plantez de préférence en fin d’hiver, vers le mois de mars, dans un sol profond et qui reste relativement frais en été. Vous pouvez aussi acheter directement chez des vanniers des brins d'osier prêts à être tressés ! On trouve des osiers "bruts", naturels, et des osiers auxquels on a retiré l’écorce, pour obtenir un brin de couleur blanche.
... ou le récolter dans la nature ?
Vous pouvez aisément trouver dans la nature de l’osier sauvage à récolter. Les espèces utilisées pour la vannerie (Salix alba, purpurea, viminalis et triandra), sont des plantes que l’on trouve en France à l’état sauvage, principalement le long des cours d’eau. Vous pouvez les chercher et en récolter. Choisissez les branches les plus longues et droites, assez fines. Et bien que le saule soit – de loin - l'essence la plus employée en vannerie, bien d’autres plantes peuvent être utilisées ! Il s’agit de la clématite des haies, du cornouiller sanguin, du noisetier, du chèvrefeuille, du houblon ou du jonc, pour ne citer que quelques exemples. On peut même mélanger plusieurs essences pour obtenir différentes couleurs, par exemple en intégrant quelques branches de cornouiller sanguin dans une structure en saule.
La récolte s’effectue à partir de fin novembre - début décembre et jusqu'en février, lorsque la plante est au repos végétatif (les feuilles sont tombées et la sève n’est pas encore remontée).
Pour aller plus loin...
La vannerie est un art un peu technique... Si cela vous intéresse, de nombreux vanniers proposent des stages ou formations ! Découvrez aussi les livres qui ont été écrits sur le sujet.
- La Vannerie Sauvage, de Bernard Bertrand, publié aux Editions de Terran. Un superbe livre, en deux tomes, qui explique comment tresser des plantes sauvages. Chaque tome est accompagné d’un DVD.
- L’Ecole Nationale d'Osiériculture et de Vannerie de Fayl-Billot, unique en son genre, propose des formations qui préparent au métier de vannier.
- Le site de Tresselavie, qui propose des stages et formations
- Le site de L’Oseraie du possible, un collectif de vanniers
Emmanuelle, le 9 Juin 2022
bonjour, est-il possible de connaître le vannier qui accueille des volontaires ? D'avance merci de votre retour.
Réponse de Ingrid, le 10 Juin 2022
Bonjour. Alexandra avait fait de la vannerie dans le cadre d'un wwoofing (travailler au sein d'une ferme biologique en échange du gîte et du couvert) chez "Tresse la vie", avec Hugues-Mircea Paillet. Avec d'autres osiériculteurs-vanniers, ils se sont regroupés pour former L'Oseraie du Possible, qui propose des formations et stages : https://ferme-tressagesvivants.fr/
Grellety, le 18 Janvier 2024
Bonjour
Peut on utilisé les gourmands des arbres fruitiers pour la vannerie.
Et doit on les laisser sécher avant de les utilisés.
Merci de votre réponse. Bien cordialement.
Réponse de Ingrid, le 22 Janvier 2024
Bonjour,
Les gourmands des arbres fruitiers peuvent effectivement être utilisés en vannerie, surtout ceux provenant de saules ou de noisetiers, connus pour leur flexibilité. Il est préférable de les utiliser frais pour profiter de leur souplesse maximale. Si vous les séchez, il faudra les réhydrater avant l'utilisation pour éviter qu'ils ne cassent.
Cordialement.