Il n'y a pas que les athlètes des JO de Tokyo qui battent des records. La nature nous offre tous les jours des occasions d'être surpris. Et le monde végétal n'est certainement pas en reste ! De véritables exploits sont réalisés jour après jour par les plantes : des arbres gigantesques, des plantes d'une résistance inouïe, des fleurs monstrueuses, des individus qui ont connu Ramsès II ou même des graminées que l'on retrouve sur tout le globe. Voici quelques records du monde végétal parmi les plus impressionnants.
Les records de taille
Les plus grands !
L'arbre le plus grand jamais mesuré, était un Eucalyptus regnans australien tombé en 1872. Il mesurait 133 m. Dans les arbres toujours sur pied, il nous reste un Sequoiadendron sempervirens nommé Hyperion, déniché au cœur des Redwood National & States Park en Californie. Il culmine à près de 116 m de hauteur.
Mais la plante de tous les records, qui est d'ailleurs en fleur en ce moment même au jardin botanique de Meise en Belgique, est sans conteste l'Arum titan ou Amorphophallus titanum. C'est la plus grande inflorescence du monde avec ses 3 m de haut pour plus de 70 kg. Elle possède aussi un tubercule pouvant peser une centaine de kilos. Et elle s'offre même le luxe d'être la fleur qui sent le plus mauvais. Une bonne odeur de viande pourrie. Miam !
Restons dans la viande pourrie... avec l'odeur de la fleur du Rafflesia arnoldii. Cette plante ne possède ni feuilles, ni tiges, ni racines et se développe en parasite. Mais la fleur peut atteindre un mètre de diamètre pour un poids de 10 kg.
Le Raphia regalis ou Raphia royal, un palmier de Madagascar est le champion dans la catégorie "plus grande feuille" avec des feuilles pouvant atteindre 25 m de long pour 3 m de large.
Le plus gros fruit comestible est celui du Jacquier (Artocarpus heterophyllus). Il peut peser entre 20 et 40 kg. Gare à votre tête si vous passez sous un jacquier !
Les racines qui s'enfoncent le plus loin dans le sol sont jusqu'ici attribuées à un figuier sauvage du Transvaal en Afrique du Sud. Il plonge ses racines à plus de 120 mètres de profondeur.
Les plus imposants !
On connaît tous le 'Général Sherman', un Sequoiadendron giganteum qui pousse dans le National Sequoia Park en Californie. C'est l'arbre le plus volumineux du monde avec ses 84 m de hauteur et 31 m de circonférence de tronc. Son rapport volumétrique « tronc + ramure » avoisine les 1500 m³. On considère que son bois pourrait servir à fabriquer une centaine de maisons. Mais n'allez pas me le couper, hein !
Il faut aller au Mexique pour rencontrer le plus large tronc. Le Cyprès de Montezuma (Taxodium mucronatum) de Tule possède un tronc de 58 m de circonférence. Difficile de lui faire un câlin dans ces conditions. Ou alors il faut s'y mettre à plusieurs... Pire encore, à Calcutta, un figuier banian mesure 412 mètres de circonférence si on compte tous ses multiples troncs.
Les plus petits !
La plus petite des plantes à fleurs est une plante aquatique poussant en Asie, en Afrique et en Europe : la Wolffia arhiza, une lentille d'eau naine. Elle ne possède pas de racines, mais juste une minuscule feuille de moins d'un millimètre et d'un poids de 150 microgrammes lui servant à flotter à la surface de l'eau. Elle arrive tout de même à produire une minuscule fleur avec pistil et étamine. Quand on vous dit que la loupe est indispensable en botanique !
Record de longévité
Selon les connaissances actuelles, il semblerait que l'arbre le plus âgé du monde serait un épicéa (Picea abies), baptisé le vieux Tjikko, et poussant en Suède. Il serait âgé de 9552 ans (datation au Carbone 14 des racines). Cependant, si on s'intéresse aux populations clonales, on connait une population de peupliers faux-trembles (Populus tremuloides), dans l'Utah dont l'âge est estimé à 80 000 ans.
C'est toujours compliqué d'évaluer l'âge d'une plante vivante. On peut ajouter que certains baobabs, quelques cryptomérias japonais, les pins de Bristlecone (Pinus longaeva) et même, plus près de chez nous, les Oliviers et les ifs dépassent sans soucis les 5000 ans d'existence. Peut-être plus...
Record de rapidité
Vous trouvez que les « mauvaises herbes » poussent vite chez vous ? On relativise avec la Victoria amazonica qui peut produire en seulement 6 jours une feuille d'un diamètre de près d'un mètre, pour continuer sa croissance jusqu'à parfois plus de 3 mètres de diamètre.
Le Bambusa vulgaris ou Bambou commun peut pousser d'un mètre par jour si les conditions lui conviennent. Tandis qu'une algue du Pacifique, Macrosystis pyrifera peut s'allonger de 6 mètres en une semaine seulement. Même une fougère aquatique (oui, ça existe !) s'y met : Salvinia auriculata a pu recouvrir une partie du lac artificiel Kariba en Afrique, soit près de 200 km² en un an. En quatre ans, la plante recouvrait 1000 km².
Record de survie
Vous vous inquiétez d'une éventuelle attaque nucléaire imminente ? Dans ce cas, plantez des Gingko biloba dans votre jardin. Six exemplaires plantés à Hiroshima ont survécu à la bombe américaine lancée le 6 août 1945. Pas mal, non ?
Des chercheurs russes sont parvenus à faire revivre in vitro des plants de Silena stenophylla grâce à des tissus et du pollen conservés à 38 m en Sibérie dans le pergélisol (aussi nommé permafrost) depuis... 32 000 ans. Ils ont d'ailleurs pu constater que la fleur de l'ancienne espèce et de celle de nos jours était légèrement différente.
Record de solitude
L'arbre le plus esseulé à nos jours est sans doute un épicéa sur l'île de Campbell (Antarctique). Il est séparé de ses congénères d'au moins 145 km.
Auparavant, on considérait l'arbre du Ténéré, un Acacia poussant seul dans le désert du Ténéré au Niger. Il était séparé du premier arbre par 150 km. Pourtant... se trouver seul en plein milieu d'un désert n'a pas empêché qu'un imbécile lui fonce dessus avec son camion en 1973. Les restes de cet arbre se trouvent au Musée National Boubou-Hama à Niamay. L'arbre a quant à lui était remplacé par une sculpture le symbolisant à son emplacement original.
Il existe aussi des arbres uniques, derniers vestiges d'une espèce, comme le palmier de Mauritanie (Hyophorbe amaricaulis) du Jardin botanique de Mauritanie et dont les graines sont hélas stériles.
Record de répartition
Les avis des botanistes divergent pour savoir quelle espèce est la plus cosmopolite. Certains considèrent la Capsella bursa-pastoris ou Capselle bourse-à-pasteur comme la plus répandue, d'autres pensent que c'est le Chiendent pied-de-poule (Cynodon dactylon) ou encore le Pâturin des près (Poa annua). C'est très compliqué de se faire une idée...
Bref, pour en être certain, il ne nous reste plus qu'à les compter. Je commence avec le pâturin. Un pâturin... deux pâturins... trois pâturins... quatre pâturins... ah... attendez... je l'ai déjà comptabilisé celui-là... je recommence... un... deux...
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