Au cœur du Jardin des Plantes, le Jardin alpin est un petit joyau. Il abrite près de 2000 espèces de plantes vivant dans les montagnes. Cultivées hors de leur milieu naturel, elles sont originaires des Alpes, mais aussi des Pyrénées, des Cévennes, de la chaîne des Balkans, de Méditerranée, d'Amérique, d'Asie, de l'Himalaya, de Nouvelle Zélande et d'Australie. Suivez-nous dans ce petit havre de paix à la végétation dépaysante !
Le Jardin alpin ou l'adaptation des plantes de montagnes en ville
L'origine du Jardin alpin remonte à 1640, période où a été aménagé un « Jardin des Plantes de montagnes ». Ce jardin est développé au 18e siècle sous l'intendance de Buffon. Le Jardin alpin, tel qu'on le visite aujourd'hui, a été créé, quant à lui, dans les années 1930 par le botaniste André Guillaumin (1885 – 1976). Cet assistant de la chaire de Culture au Muséum national d'histoire naturelle a mené ce projet avec la collaboration de Camille Guinet et Mariska Heklova.
Niché au cœur du Jardin des Plantes, le Jardin alpin épouse sur 4 000 m2 la forme protectrice d'un terrain en cuvette. C'est cette forme qui a permis de créer un micro-climat adapté pour acclimater les plantes de montagnes à Paris. En effet, elle protège les plantes du vent, du froid et de la chaleur intense. Acclimater des plantes de montagnes issues de régions très variées relève néanmoins du défi. En hiver, par exemple, les plantes de montagne connaissent une période de repos sans pluie grâce à la neige qui les recouvre. Au Jardin des Plantes, les plantes sont recouvertes de bâches à cette période pour remplacer le rôle de protection de la neige.
Un jardin de rocailles
Le Jardin alpin comprend une trentaine de rocailles, où vivent des plantes originaires des hautes, moyennes et basses montagnes de France et du monde entier. Chaque rocaille représente un secteur géographique différent : les Alpes, les Pyrénées, les Cévennes, le Caucase, la Méditerranée,l'Himalaya, l'Amérique du Nord, le Japon et la Chine, la Nouvelle Zélande et l'Australie. Certains milieux montagnards, comme la tourbière ou les éboulis, ont aussi été reconstitués. L'aménagement du jardin contribue à son charme particulier entre rochers, pelouses et arbres remarquables, avec la présence de nombreux résineux, de murets et de petits ruisseaux.
Des arbres historiques
On accède au Jardin alpin en entrant dans la partie du Jardin des Plantes, appelée « Ecole de Botanique » et en passant sous un passage couvert. On débouche ainsi dans le Jardin alpin, encaissé et à l'abri du vent. A l'entrée, trône un charme pleureur au joli port qui offre un bel endroit ombragé. Le Jardin alpin est parsemé d'arbres remarquables et de nombreux pins et résineux qui lui donnent un petit air asiatique. On croise en particulier un métaséquoia du Séchuan, un cyprès de Californie, un thuya du Canada pleureur. On découvre des arbres historiques, comme un kiwi originaire de Chine planté en 1905 et un pistachier planté vers 1700. Une pancarte indique que c'est grâce à ce pistachier que Sébastien Vaillant a mis en évidence la sexualité des végétaux au 18e siècle.
Des plantes alpines
Après le petit étang, où fleurissent quelques nymphéas rouges, nos pas croisent un charmant puits en pierre. Puis, commence le parcours des plantes alpines implantées dans de jolies rocailles et organisées selon le type de sol : acide, siliceux, calcaire, .. et les altitudes. Au fil de la promenade, se dévoile la diversité des plantes de montagnes. On croise d'étonnantes carlines des Alpes aux fleurs presque séchées et aux feuilles épineuses. A côté, de délicates gypsophiles rampantes font figure de minuscules fleurs. Un espace, tout en relief, reconstitue un milieu propice aux plantes de torrents et de cascades. A quelques pas, une rocaille couverte de mousse présente les amusantes plantes en coussinet. Très bien adaptées à la montagne, elles ont la particularité de se décomposer pour nourrir la plante et de former un dôme pour se protéger du vent et de la neige. On remarque le vert fluo de la Minuartia stellata, qui pousse très lentement et est âgée de 50 ans.
Des plantes de Méditerranée et des Balkans
Au pied d'un épicéa de Serbie, qui pointe sa forme allongée vers le ciel, des plantes des Balkans et de Méditerranée sont installées sur des murets. On découvre, entre autres, un bosquet de catananches bleues et un grenadier nain aux fleurs rouges. On slalome entre des cistes violettes, des myrtes aux élégantes fleurs blanches et un buisson de minuscules fleurs de statices de Gerber. Après une pelouse agrémentée de pins, on parvient à des rocailles de cactées, où on reconnaît des agaves, des yuccas et des cactus raquettes. On comprend vite que le défi du jardin alpin consiste à permettre à des plantes habituées à des climats très différents, de secs à froids et humides, à cohabiter sur un même terrain.
Des plantes d'Amérique et d'Asie
En face de ces rocailles, se trouvent les espaces dédiés aux plantes des Pyrénées, d'Amérique du Nord, d'Himalaya puis d'Asie. On remarque au passage des plantes pyrénéennes : un buisson de délicates fleurs blanches de tuniques saxifrages et des véroniques en épi aux tons violets. Un peu plus loin, s'épanouissent des monardes fistulosa originaires d'Amérique du Nord. Un parcours en ardoise permet de se frayer un chemin dans une petite jungle luxuriante, parcourue en fond de cuvette par un ruisseau. Des anémones, des hortensias, des astilbes colorent cette végétation très verdoyante et rafraîchissante. Quelques bancs offrent de quoi se poser pour écouter le bruissement de l'eau, les chants des oiseaux et admirer la végétation généreuse, qui semble se sentir ici bien protégée.
Jardin alpin dans le Jardin des Plantes
36, 38, 40 rue Geoffroy-Saint-Hilaire
2, 8, 10, 18 rue Buffon
47, 57 rue Cuvier
Place Valhubert
75005 Paris
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