Comment bien repiquer les jeunes plantes ?

Vos semis ont levé ? Le moment de les repiquer est arrivé ! Le repiquage consiste à transplanter un jeune plant dans un plus grand pot ou en pleine terre, afin de favoriser son développement racinaire et aérien. Dans ce tutoriel, nous vous expliquons en détail les différentes étapes du repiquage, les plantes concernées et les bonnes pratiques pour réussir cette opération délicate.

C'est quoi repiquer une plante ?

Le repiquage consiste à extraire délicatement une jeune plante de son contenant initial, en prenant soin de ne pas abîmer ses racines, puis à la replanter dans un nouveau pot ou en pleine terre. Cette opération succède à un semis, réalisé le plus souvent sous abri. Il concerne aussi bien les plantes ornementales que les plantes potagères ou les fruitiers. Il est possible d’effectuer un repiquage en pleine terre, en pot ou en godet. En transplantant les jeunes plants dans des contenants plus grands ou au jardin, on leur offre davantage d'espace pour se développer et croître harmonieusement. Lorsque les racines d'un jeune plant se retrouvent à l'étroit dans leur contenant initial, elles peuvent s'enchevêtrer et former un chignon racinaire qui empêche une absorption optimale de l'eau et des nutriments. Le repiquage permet d'aérer et de détacher les racines, ce qui stimule leur croissance et améliore l'absorption des éléments nutritifs.

Le repiquage est l'occasion de trier les plants et de sélectionner les plus sains et les plus robustes, en éliminant ceux qui présentent des signes de maladies, de parasites ou de faiblesse, et en gardant les plants les plus prometteurs. Dans le cas des semis réalisés en intérieur, le repiquage en godets permet de progressivement acclimater les jeunes pousses aux conditions extérieures (lumière, température, humidité, etc.) avant leur plantation définitive.

Les différents types de repiquage

Chaque méthode de repiquage nécessite une préparation spécifique des plants et du sol pour assurer une croissance vigoureuse et saine. Voici les principaux types de repiquage :

• Le repiquage des transplants simples : les transplants simples, comme les salades, sont souvent issus de semis réalisés en pépinière ou en terrine. Ces jeunes plants sont ensuite déplacés dans un nouvel emplacement pour leur permettre de se développer pleinement après avoir été arrosés pour faciliter leur extraction sans endommager les racines.
• Le repiquage des transplants à racines nues : il concerne certaines vivaces en racines nues comme les agapanthes, pivoines, astilbes, hostas, les rosiers et les arbres fruitiers (groseillier...) qui sont généralement achetés sans motte de terre autour des racines. Ces plantes sont repiquées pendant leur période de dormance. Les racines sont taillées et réhydratées avant d'être plantées dans un sol préparé et enrichi.
• Le repiquage des transplants en mini-mottes : les transplants comme le basilic, la ciboulette, nos mini-mottes potagères et d'autres plantes en touffes comme les achillées, phlox, giroflées, échinacées et delphniums, sont cultivés en godets ou en pots avant d'être repiqués à leur endroit définitif. Ce type de repiquage est idéal pour les plantes herbacées et les plantes aromatiques. Elles sont arrosées avant extraction, puis plantées dans un sol ameubli et enrichi.

Quand repiquer les plantes ?

Le moment idéal pour repiquer dépend des conditions climatiques et des espèces de plantes. Habituellement, il est préférable de repiquer au printemps ou à l'automne lorsque les températures sont douces et que les risques de gelées sont faibles (généralement après les Saints de Glace), pour éviter de fragiliser les jeunes plants. Les plantules doivent avoir deux à trois paires de « vraies feuilles », c'est-à-dire les feuilles qui apparaissent après les cotylédons (les premières feuilles de la plante), avant d’être repiquées, afin de diminuer le stress subit par la plante lors de la transplantation. Pour les plantes à racines nues, on privilégiera un repiquage en automne pour leur permettre de développer un réseau racinaire vigoureux pour le printemps suivant.

Quelles plantes se repiquent ?

De nombreuses plantes peuvent être repiquées, notamment les légumes (tomates, poivrons, aubergines, salades, etc.), les fleurs annuelles (cosmos, zinnias, soucis, pétunias, géraniums, etc.) et les plantes vivaces. Certaines plantes, notamment celles à racines pivotantes ou les plantes à croissance lente, ne se repiquent pas et sont généralement semées directement en place. Celles qui possèdent un système racinaire dense et charnu (les fougères, les bambous et les hémérocalles, par exemple), n'apprécient pas d'être déplacées, ce qui rend leur repiquage délicat.

Comment réussir le repiquage ?

Collet monté ou pas ?

La profondeur de repiquage varie selon la plante à repiquer. Généralement, un repiquage collet à terre convient pour la plupart des plantes qui seront enterrées jusqu'aux premières feuilles. Pour les plantes sensibles au pourrissement du collet, comme les fraises, betteraves et salades, il est préférable de les enfoncer à peine dans le sol, de façon à ce que le plant reste lâche. Pour les plantes comme les tomates, piments et autres solanacées, le repiquage profond (ou à collet enterré) est recommandé. On enterre le collet, parfois jusqu'aux premières feuilles, favorisant un développement racinaire plus important et un ancrage solide.

Étape 1 : Le repiquage en godet

Le repiquage en godet est une étape intermédiaire pour de nombreuses jeunes plantes avant leur transplantation définitive en pleine terre. Cela leur permet de développer un système racinaire plus robuste. Dans un godet, les racines ont plus d'espace pour s'étendre et se renforcer, ce qui améliore leur capacité à absorber l'eau et les nutriments.

Le repiquage en godet leur offre une protection supplémentaire contre les intempéries, les variations de température et les nuisibles. Cela crée un environnement contrôlé où les jeunes plantes peuvent continuer à croître sans stress. Il sera aussi plus facile de les manipuler lors de la transplantation finale en pleine terre. La motte de terre autour des racines maintient celles-ci intactes, réduisant le risque de dommages et de choc de transplantation. Il permet aussi aux jeunes plantes de s'adapter progressivement aux conditions extérieures. Elles peuvent être sorties pour des périodes de plus en plus longues avant leur transplantation finale, ce qui les aide à s'endurcir et à mieux supporter le stress de la transplantation. Si vos jeunes plants ont besoin d'être repiqués en godets avant d'être transplantés en pleine terre, suivez ces étapes :

• Remplissez les godets avec du terreau adapté et tassez légèrement.
• À l'aide d'un crayon ou d'un plantoir, creusez un trou dans le terreau, suffisamment profond pour accueillir les racines du plant.
• Sortez délicatement le plant de son contenant initial (utilisez éventuellement une fourchette) en prenant soin de ne pas abîmer les racines.
• Placez le plant dans le trou, en veillant à ce que le collet (la base de la tige) soit au niveau du terreau.
• Rebouchez le trou avec le terreau et tassez légèrement autour du plant.
• Arrosez abondamment pour favoriser l'enracinement.

Étape 2 : le repiquage en pleine terre

Lorsque vos plants ont suffisamment grandi et que les conditions climatiques sont favorables, vous pouvez procéder au repiquage en pleine terre :

• Préparez le sol en l'ameublissant et en l'enrichissant avec du compost ou du terreau adapté.
• Creusez des trous espacés selon les besoins de la plante, en respectant les distances de plantation recommandées.
• Extrayez délicatement les plants de leurs godets
• Enfoncez-les à la profondeur souhaitée
• Rebouchez les trous avec la terre et tassez légèrement autour du plant.
• Arrosez généreusement pour une bonne reprise et maintenez le sol humide pendant les premiers jours suivant le repiquage.

Nos conseils : Après le repiquage, arrosez généreusement pour bien installer les plantes et soutenir l’enracinement. Protégez les jeunes plants si les conditions météorologiques sont peu favorables, comme le gel ou la chaleur intense, en utilisant des voiles de protection si nécessaire. Surveillez régulièrement vos jeunes pousses pour détecter les signes de stress ou de maladies et intervenez rapidement si nécessaire. Après un repiquage, les plants peuvent prendre une allure rabougrie : pas d’inquiétude, ils reprendront de la vigueur en quelques jours !