Auparavant surtout utilisé pour confectionner des paniers, l’osier fait son grand retour depuis quelques années. Économique, créative, artisanale et naturelle, l’art de la vannerie a en effet tout pour plaire.
A partir de branches de saule vivantes ou sèches, il est possible de fabriquer de nombreux éléments décoratifs pour habiller le jardin : cabanes, tipis, haies, mais aussi tontines en osier. Initialement, ce sont les sacs et pots qui servaient d’emballage pour le transport des plantes qui portaient cette dénomination. Aujourd’hui, les tontines sont utilisées comme support, pour soutenir les plantes grimpantes et les aider à garder une belle silhouette tout au long de leur croissance.
Effilée, en boule ou plate, elle se prête à toutes les formes, selon la créativité et les goûts. Voici 3 idées de tressage pour fabriquer des tontines en osier chez vous.
Quels saules pour créer un support de plantes en osier ?
Les variétés utilisées pour le tressage
L’osier désigne les jeunes tiges du saule, qui n’ont pas encore de ramification et sont flexibles, fines et résistantes, utilisées pour le tressage.
Toutes les variétés de saules ne se prêtent pas cette utilisation, mais il en existerait près d’une centaine de variétés sélectionnées en vannerie, selon leurs caractéristiques et couleurs naturelles (vert, brun, rouge, orangé, jaune, pourpre, noir) :
- Salix viminalis ou Saule des vanniers
- Salix triandra ou Osier brun
- Salix alba ‘Chermesina’ ou Saule blanc ou Osier Rouge
- Salix purpurea
- Salix fragilis
Se procurer des tiges de saule
Vous pouvez trouver facilement une botte d’osier brut directement chez un osiériculteur.
Il est également possible de glaner des tiges de l’année près de chez vous, prélevés sur une palissade vivante, des saules têtards ou trognes aux abords de ruisseaux ou le long des routes.
L’osier qui aura vocation à être utilisé frais, pour fabriquer une tontine en saule vivant, sera récolté en hiver : la période idéale se situe entre fin février et mi-avril, après les dernières gelées, mais avant la reprise de végétation.
La conservation de l’osier se fera debout, dans un lieu frais et sombre pour éviter qu’il ne dessèche.
Confectionner une tontine en osier pratique et décorative
Matériel et gestes préalables
Munissez-vous :
- d’un sécateur propre et bien aiguisé
- de liens ou d’accroches (ficelle, raphia, collier de tuteurage…)
- d’un contenant type pot en plastique
Avant la fabrication de la tontine, les brins d’osier seront trempés pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours selon leur diamètre, afin de gagner en souplesse.
Pour la fabrication de tontines en saule vivant, les branches seront raccourcies au sécateur de 2 à 3 cm au niveau du pied, par une coupe en biseau. Ce geste simplifiera la plantation et augmentera la capacité d’absorption d’eau de la plante.
Tontine en osier vivant pour pot
- Choisissez un contenant assez lourd (terre cuite, céramique), que vous remplissez de terreau universel bien tassé.
- Piquez les brins de saule les plus grands et larges tout autour du pot, à la verticale.
- Utilisez 3 brins de saule supplémentaires pour effectuer la 1ère rangée de tressage en bas du pot : à l’horizontale, tressez successivement la 1ère tige vers l’intérieur, puis vers l’extérieur entre chacune des tiges piquées dans le pot. Renouvelez l’opération avec les 2 tiges restantes. Le tressage doit être fait de façon ferme et serrée pour que la structure soit solide et stable.
- Entre les tiges verticales, insérez un pot vide en plastique, plus gros que votre contenant d’origine. Celui-ci servira de gabarit pour conserver la silhouette de la tontine pendant le tressage.
- A mi-hauteur de la tontine, renouvelez le tressage avec 3 brins de saule supplémentaires.
- Retirez le pot servant de gabarit.
- A quelques centimètres du haut des tiges, procédez à un dernier tressage.
- Taillez au sécateur le haut de la tontine pour égaliser l’ensemble.
- Une fois le tressage terminé, arrosez abondamment le pot, avant d’y insérer la plante grimpante de votre choix.
Tontine pour petites plantes
Fabriquez un support pour les petites plantes vivaces, qui ont tendance à s’affaisser en grandissant ou qui ont un port naturellement retombant (pivoine, pétunia, bégonia, géranium lierre…).
Ce tuteur naturel permettra à la plante de pousser à travers la structure, tout en étant maintenue à mi-hauteur et en apportant une jolie touche décorative.
- Confectionnez un cerceau en courbant un brin d’osier fin.
- Renouvelez l’opération avec un autre brin d’osier.
- Fixez les 2 cerceaux ensemble à l’aide de liens en osier ou ficelle.
- Fixez de nouveaux brins d’osier sur la structure, espacés de 10 ou 15 cm parallèlement, à l’horizontale.
- Renouvelez l’opération dans l’autre sens pour commencer le tressage : le brin passe d’abord au-dessus du brin perpendiculaire, puis en dessous, et ainsi de suite, comme un quadrillage ou un treillage.
- Liez les brins fermement entre eux.
- Plantez autour de la plante à soutenir 4 tuteurs (en bois ou bambou), en carré. Leur hauteur dépendra de celle da la plante à maturité.
- Positionnez la tontine plate à l’horizontale, en l’attachant aux tuteurs.
Tontine en osier vivant pour plantes grimpantes
Réalisez un cône en osier tressé, qui servira de support et de maintien vivant à votre plante grimpante pendant son développement.
La hauteur du tipi dépendra de la hauteur à maturité de la plante que vous souhaitez y insérer. Pour des pois de senteur, prévoyez une structure de 2 mètres environ, pour une clématite, 3 mètres environ, etc.
- Munissez-vous d’un pot en plastique, qui servira de gabarit.
- Piquez tout autour du pot 5 duos de brins d’osier (5 x 2) à la verticale.
- Créez le 1er losange : inclinez l’un des brins à 45°, puis liez-le avec le brin de droite ; recommencez avec le 2ème brin vers la gauche. Les brins vont ainsi se croiser de manière régulière, en passant successivement les uns derrière les autres, d’un côté, puis de l’autre.
- Continuez le tressage en losange sur plusieurs niveaux.
- Une fois la colonne stabilisée, retirez le gabarit, puis accrochez le haut des brins d’osier ensemble.
- Retirez les liens utilisés pour le tressage en losange : la structure tient (normalement !) toute seule.
Le saule étant vivant, il continuera sa croissance en parallèle de la plante, en se parant d’un joli feuillage vert léger du printemps à l’automne.
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