L’angélique officinale, Angelica archangelica, est une plante bisannuelle aromatique et fantastique à tout point de vue.
Elle fait partie de la famille des Apiacées, autrefois appelée Ombellifères, en référence à leurs inflorescences. Dans cette famille, on retrouve également la carotte, le fenouil, le cerfeuil ou encore la coriandre. Toutes ces plantes, tout comme l’angélique, sont utilisées en cuisine, car elles sont très aromatiques.
Très graphique avec ses grandes ombelles rondes à l’extrémité de grandes tiges dressées, l’angélique est très intéressante d’un point de vue ornemental. Elle apportera de la verticalité dans vos massifs et attirera également de nombreux insectes pollinisateurs car c’est une excellente source de nourriture pour de nombreux butineurs, dont l’abeille domestique.
C’est, par ailleurs, une plante de milieux frais à humides originaire du nord de l’Europe qui possède d’innombrables qualités, notamment médicinales. Pour certains, ces qualités seraient à l’origine de son nom d’angélique ou « herbe aux anges ». Elle est surtout considérée comme un tonique à la saveur anisée. Si toutes les parties peuvent être consommées, nous allons voir comment récolter et conserver les graines, dans l’optique de les utiliser ensuite pour leurs vertus.
Quand et comment récolter les graines d’angélique ?
L’angélique étant une plante bisannuelle, son cycle de développement se déroule sur deux années. La première année, la plante n’est constituée que de feuilles. Les fleurs apparaîtront aux mois de juin et juillet de la seconde année. Vous devrez, par conséquent, attendre la fin de l’été de la deuxième année pour pouvoir récolter les graines.
Ces dernières seront ramassées une fois qu’elles auront atteint leur pleine maturité sur la plante, c’est-à-dire quand elles auront commencé à sécher sur pied, vers fin août.
Choisissez pour la cueillette des ombelles en partie desséchées. Effectuez aussi la récolte un jour où l’air est sec, afin de faciliter le séchage en intérieur et d’éviter le développement de moisissures.
Coupez les grandes ombelles et déposez-les directement sur un plateau pour que les graines terminent de sécher à l’abri de la lumière, et au sec. Le plateau est le matériel le plus adapté pour le séchage (et aussi la récolte, si vous n’êtes pas trop loin de votre maison), car les graines petites et déjà en partie sèches vont tomber très facilement et pourraient se coincer dans un panier.
Les graines d’angélique ne conservent leurs propriétés que durant un temps très limité. Aussi, il est conseillé de placer votre récolte au congélateur, dès que le séchage est terminé, afin de préserver le plus longtemps possible les qualités médicinales de la plante. Pour cela, vous pouvez les mettre dans plusieurs petits sachets en papier avant congélation, pour ne sortir ensuite qu’un sachet à la fois, peu de temps avant de les consommer.
Bienfaits et utilisation
Indications
L’angélique est depuis longtemps reconnue pour ses propriétés médicinales. Les romains et les grecs l’utilisaient déjà dans l’Antiquité.
Si les feuilles d’angélique peuvent être consommées en cuisine, notamment dans les potages, en phytothérapie ce sont les racines et les semences – et parfois aussi les tiges – qui sont utilisées.
Au Moyen-âge, pendant les épidémies de peste, sa racine était réputée protéger contre la maladie.
Nous allons voir quelles sont aujourd’hui ses indications, en particulier en ce qui concerne les semences.
Traditionnellement, l’angélique est, avant tout, utilisée pour soulager les maux de la sphère digestive. Elle stimulerait l’appétit et serait stomachique, c’est-à-dire un stimulant de la fonction digestive de l’estomac. Elle soulagerait par ailleurs les désagréments de la digestion tels que les flatulences et les ballonnements, entre autres.
Elle aurait aussi une action calmante, permettant de réduire la douleur en cas de colites et autres spasmes intestinaux.
On retrouve aussi un usage dans la sphère respiratoire, notamment pour calmer la toux et les bronchites.
D’autre part, l’angélique, bien que calmante nerveuse, possèderait des vertus stimulantes en cas de convalescence, ce qui en fait une bonne plante à utiliser pour aider à lutter contre la fatigue.
Utilisations
Tisane
Les graines sont utilisées généralement en infusion, à raison de 1,5 g par tasse de 250 ml, soit environ 1 cuillerée à café. Versez l’eau bouillante sur les graines et laissez infuser une dizaine de minutes en couvrant, puis filtrez. N’ajoutez pas de sucre à la boisson. Cette tisane est prise à raison d'une à trois tasses par jour, cela peut être avant ou après les repas. Pour plus de détails, il est recommandé de prendre conseil auprès d’un professionnel de santé.
Vin d’Angélique
Les semences entrent aussi dans la composition de liqueurs digestives traditionnelles, comme le Vespetrò qui vient des Alpes italiennes.
Il est possible de fabriquer un vin d’angélique aux propriétés digestives en laissant macérer pendant 3 jours 50 g de semences dans 1 l de vin blanc. A boire avec modération, bien sûr !
Contre-indications et avertissement
Cela dit, prévention oblige, il y a quelques règles à respecter pour que l’expérience soit positive. Étant donné qu’elle peut avoir un effet abortif, elle est à éviter à tout prix pendant la grossesse. Par contre, rien n’empêche de la prendre lors de l’allaitement. Elle fait d’ailleurs partie des plantes galactogènes (c’est-à-dire favorisant la lactation), que l’on peut retrouver dans les tisanes prévues à cet effet.
Parmi les principes actifs de l’angélique officinale, se trouvent des furocoumarines qui sont photosensibilisantes, c’est-à-dire qui peuvent provoquer une réaction allergique à la lumière. Heureusement, ses dernières étant peu solubles dans l’eau, on les retrouve peu dans l’infusion. Le risque de photosensibilisation est donc faible, mais il existe. Évitez donc tout de même une exposition prolongée au soleil juste après la consommation d’angélique.
Attention maintenant, si vous n’êtes pas certain d’avoir affaire à un plant d’angélique, prenez le temps de bien identifier la plante. En effet, il y a un risque de confusion d’une part avec l’angélique sauvage – ce qui n’est pas trop grave car elle est potentiellement comestible et possèderaient des vertus thérapeutiques proches. Par contre, la confusion avec la ciguë vireuse (ou aquatique) serait, comme on peut s’y attendre, fatale. Attention, donc ! Soyez très vigilant.
SPICQ, le 9 Juin 2023
Comment utiliser le bulbe (racine) les conditions pour la faire sécher et la transformer, je viens de la déterrer et parallèlement conserver quelques graines.
Merci pour votre retour.
Réponse de Ingrid, le 12 Juin 2023
Bonjour. Bonne question, il faudrait que l'on se penche sur le sujet et pourquoi pas faire un article dessus ! Généralement, le bulbe est nettoyé, séché, puis coupé en fines tranches séchées.