Les jeunes arbres fruitiers ont généralement besoin d’être tuteurés pour pousser bien droit et favoriser leur enracinement.
Certaines conditions de terrain nécessitent particulièrement de mettre en place un tuteurage : terrain en pente, jardins soumis à de forts vents ou intempéries, sol instable ou meuble (sableux, limoneux) ou encore terre particulièrement humide.
De même, les arbres ayant un système racinaire réduit proportionnellement à leurs branches ou un tronc trop fin et fragile devront être accompagnés pour favoriser leur ancrage et grandir en toute stabilité.
Voyons donc ensemble les différentes méthodes de tuteurage, le matériel nécessaire et la marche à suivre pour bien tuteurer les arbres fruitiers, sans entraver leur développement naturel.
Quand tuteurer un arbre fruitier ?
Le tuteur doit être installé juste avant la plantation de l’arbre fruitier, pour ne pas risquer d’endommager les racines. Un tuteurage effectué en amont permet à l’arbre de pousser de façon bien droite et verticale en étant guidé, malgré les futures agressions du vent et de la pluie.
Un arbre non-tuteuré planté depuis plusieurs années, qui n’aurait pas poussé de façon droite et verticale sera difficile, voire impossible, à redresser.
Le tuteur restera en place environ une année, deux ans maximum, avant d’être retiré. Ce temps est nécessaire pour permettre à l’arbre fruitier de bien s’enraciner.
A l’inverse, un tuteur conservé trop longtemps risque d’endommager les racines ou l’écorce de l’arbre, voire d’entraver le passage de la sève si le lien se révèle trop serré au fil du temps.
Les différents types tuteurages
Il existe différentes techniques pour tuteurer les arbres fruitiers. Elles doivent être adaptées et choisies en fonction de l’âge de l’arbre, de ses dimensions, du diamètre de son tronc et des contraintes de son environnement.
- Le tuteurage simple ou monopode, que nous allons détailler dans cet article, est généralement suffisant pour un jeune arbre fruitier jusqu’à 3 ou 4 mètres de hauteur, au tronc inférieur à 10 cm de diamètre.
- Le tuteurage double ou bipode, consiste à installer 2 tuteurs de part et d’autre d’arbres plus conséquents, soutenus par des planchettes horizontales.
- Le tuteurage tripode et le tuteurage quadripode (ou tuteurages multipodes), sont effectués en installant 3 ou 4 tuteurs en triangle ou carré autour du sujet, soutenus par des planchettes horizontales.
- Le haubanage est utilisé pour les arbres souvent volumineux plantés en isolé et/ou soumis à de fortes intempéries, comme certains résineux. Il consiste à installer des points d’ancrage autour de l’arbre (piquets ou jambes de force), reliés au tronc par des cordages ou câbles tendus.
- Enfin, le palissage est une manière de tuteurer avec ou sans armature, qui permet surtout d’accompagner la croissance des branches et de conduire la silhouette d’arbres ou arbustes.
Choisir le matériel nécessaire
Les différents tuteurs
Pour choisir le tuteur d’un arbre fruitier, la taille et le diamètre sont essentiels : le diamètre devra idéalement être de 5 à 10 cm et la hauteur devra atteindre 2/3 de celle du tronc, en restant sous les premières branches.
Il existe différents types de haubanage :
- les pieux ou piquets en bois imputrescibles et non traités, comme le châtaignier ou le noisetier, qui sont naturels, robustes et durables ;
- les tuteurs en plastique ou en acier plastifié, économiques, rigides, faciles à trouver, mais moins écologiques ;
- les tuteurs en bambou, naturels, décoratifs et résistants pendant quelques années (3 à 4 ans en moyenne).
Les fers à béton de récupération sont robustes et particulièrement durables, mais leur diamètre est généralement trop petit pour assurer un bon tuteurage.
De même, évitez les branchages élagués trop souples et trop fins, qui risquent de plier et ne pas assurer un assez solide maintien.
Les différents liens de fixation
Plusieurs types de liens et attaches sont spécialement conçus pour le tuteurage. L’important est toujours de choisir des fixations souples et de qualité, qui ne pourront ni blesser ni abîmer le tronc de l’arbre.
Privilégiez :
- les colliers de tuteurage en plastique ou en mousse, avec un système de crans permettant un bon ajustement ;
- les attaches en caoutchouc souples type Tree fix, ou encore les chambres à air de récupération ;
- les liens en métal uniquement s’ils sont entourés de mousse ou élastomère, type Biflex ou Toltex;
- les liens en osier.
Évitez les ficelles ou liens en plastique fin, non durables, peu robustes et qui peuvent même se révéler blessantes pour l’écorce.
Les étapes à suivre pour bien tuteurer un arbre fruitier
Selon le conditionnement de l’arbre (en conteneur ou racines nues), le tuteur sera placé en biais diagonalement, ou tout droit parallèlement au tronc.
Pour installer le tuteurage :
- creusez le trou de plantation et arrosez la terre ;
- placez l’arbre fruitier selon l’orientation choisie ;
- installez le tuteur à 15 cm environ du tronc, face au vent dominant pour assurer une bonne stabilité et protéger l’arbre des rafales ;
- plantez le tuteur de manière oblique à 45° pour un fruitier issu de conteneur (pour ne pas endommager la motte), ou à la verticale pour un fruitier en racines nues ;
- retirez l’arbre pour enfoncer le tuteur sans risque à l’aide d’une masse, à environ 50 cm de profondeur, idéalement plus profondément que les racines de l’arbre ;
- plantez l’arbre fruitier, puis rebouchez le trou ;
- attachez le tuteur au tronc à mi-hauteur à l’aide d’une attache de fixation, en formant un 8 : le lien est d’abord positionné autour du tronc, puis attaché en croisement au tuteur. Ainsi, cela évite que le tuteur et le tronc ne soient directement en contact et empêche tout risque de frottement ;
Si le tuteur est haut, ajoutez des liens tous les 50 cm environ ; - arrosez généreusement pour favoriser la reprise.
Après le tuteurage
Idéalement à chaque saison :
- vérifiez la stabilité et le bon état du tuteur ;
- ajustez le serrage des attaches, pour qu'elles ne finissent pas par comprimer le tronc à mesure qu’il s’épaissit pendant sa croissance.
Les gestes à éviter pour réussir son tuteurage
- Enfoncer le tuteur dans la motte de l’arbre ou directement dans les racines.
- Serrer trop fortement les liens et étrangler le tronc, empêchant l’arbre de se balancer légèrement et de s’épanouir correctement.
- Oublier de retirer le tuteur et le lien au bout de 2 ans maximum, ce qui finit par entraver la croissance et le bon développement du système racinaire.
Commentaires