Aménager un escalier de jardin : nos conseils pour sublimer votre extérieur

Les questions à se poser en amont

Tout d’abord, pour prévoir l’aménagement le plus pertinent, il est intéressant de vous interroger sur vos objectifs. L’aménagement d’un escalier au jardin se fait principalement pour des raisons de praticité et d’accessibilité : pour monter au sommet d’un talus, pour grimper une pente, pour conduire le visiteur vers un lieu précis (terrasse, entrée, piscine…), etc. Mais l’esthétisme ne doit pas non plus être négligé : l’escalier peut tout à fait être utilisé pour mettre en valeur une zone.

Les matériaux

Vous devrez faire un choix concernant les matériaux, qui ont chacun leurs avantages et inconvénients. Pour que votre escalier s’intègre parfaitement au jardin, il doit être fabriqué à partir de matériaux qui seront en harmonie avec l’espace, que ce soit au niveau de la texture ou de la couleur. Un escalier de jardin en béton brut sera plutôt cohérent dans un espace au style moderne, quand du bois ou des pierres seront harmonieux dans un jardin de style champêtre et naturel. C’est également votre budget qui pourra aussi vous aider à choisir.

• Le béton. C’est un matériau économique et solide, mais pas le plus écologique. Il n’a pas forcément un aspect très chaleureux, mais il peut être habillé de carrelage, de pavés ou de briquettes, d’enduit, de bois, etc. Il peut devenir moins esthétique au fil du temps s’il noircit et demande une mise en œuvre plus lourde (maçonnerie).
• La pierre naturelle. Elle a beaucoup de charme et elle est appréciée pour son côté rustique. Toutefois, elle est plus chère à l’achat et peut se révéler glissante ou gélive, en fonction du type choisi.
• La pierre reconstituée. Elle peut être vue comme un intermédiaire entre la pierre naturelle et le béton.
• Le bois (rondins, planches, poutres…). Il s’intègre facilement dans un jardin et se révèle chaleureux, mais demandera de l’entretien pour rester protégé contre les intempéries, les champignons et les insectes. Optez pour du bois imputrescible et préférez les bois rainurés pour limiter les risques de glissade. Pour un escalier plus écoresponsable, privilégiez les essences locales.
• Le métal. Solide et résistant, il est plutôt utilisé pour des escaliers aériens.

Vous pouvez aussi vous servir de matériaux de récupération, comme des anciennes bordures de trottoir.

La longueur et la forme de l’escalier

Prenez en compte la pente sur laquelle vous souhaitez mettre en œuvre votre escalier. Si elle est assez douce, vous pourrez tout à fait créer un escalier raide avec seulement quelques marches.

Si la pente est plus raide, il sera préférable de créer un escalier qui serpente, afin que la montée soit plus facile.

Si la pente est longue, vous pouvez prévoir des paliers intermédiaires. Généralement, c’est ce qui est préconisé lorsqu’il y a plus de 8 à 10 marches à la suite.

Vous pouvez aussi opter pour une gradine ou un pas d’âne, qui sont des marches plus basses, mais beaucoup plus profondes.

Pour faciliter les déplacements, vous pouvez aussi ajouter une main courante. Pour sécuriser davantage l’escalier, prévoyez des limons (côtés verticaux qui empêchent le pied de sortir de la marche et limitent les écoulements de terre).

Calculer les dimensions et le nombre de marches

Le nombre de marches, leur hauteur et leur configuration doivent s’adapter au lieu. Commencez par mesurer la taille de la zone sur laquelle vous souhaitez créer votre escalier, afin de définir les futures dimensions de l’escalier. Mesurez également la pente du terrain. Pour calculer le nombre de marches, divisez la hauteur totale à franchir avec la hauteur d’une marche.

Pour que l’escalier soit confortable à emprunter, on considère généralement qu’il faut prévoir une hauteur d’environ 12 à 17 cm pour la contremarche (la partie verticale). Comptez ensuite 30 à 40 cm de profondeur pour le giron (là où le pied se pose). La profondeur est proportionnelle à la hauteur. Plus une marche est haute, moins elle devra être profonde. N’oubliez pas de consulter les règles d’urbanisme de votre commune : il existe des normes pour la construction d’escaliers.

Le calcul le plus général est de deux fois la contremarche + le giron = 65 centimètres, soit environ une foulée (longueur d’un pas). Pour une hauteur de marche de 15 cm, la profondeur de la marche sera donc de 35 cm.

Concernant la largeur de l’escalier, à vous de voir si vous souhaitez que 2 personnes puissent se croiser ou marcher côté à côte dans l’escalier. Dans ce cas, prévoyez au moins 1,50 mètre de largeur. Autrement, et dans les zones les plus restreintes, contentez-vous de 1 mètre.

L’aménagement de l’escalier

Le matériel

• une pelle
• une bêche
• un râteau
• un niveau
• un mètre ruban
• un maillet
• une truelle
• du matériel de protection (gants, lunettes…)

Cette liste peut être amenée à varier en fonction du type d’escalier à réaliser. Vous pourrez ainsi ajouter sable, ciment, mortier, bois, pierre, piquets, etc.

Comment procéder pour créer son escalier ?

Peu importe le type d’escalier, commencez par délimiter l’emplacement prévu avec de la ficelle tendue, accrochée à des piquets ou des fers à béton.

Ensuite, retirez les végétaux qui se trouvent sur la zone de travail à l’aide de la bêche.

Continuez l’aménagement en façonnant les paliers avec la pelle afin de décaisser le sol sur environ une quinzaine de centimètres, du bas vers le haut. Tassez bien la terre restante afin qu’elle soit stable et parfaitement nivelée.

Posez les marches une à une de façon légèrement inclinée vers l’avant (de 1 à 2 %) pour permettre l’écoulement d’eau de pluie naturellement. Si vous optez pour un escalier classique, faites-les se chevaucher sur au moins 2 cm.

Pour des matériaux assez lourds (pierres), un lit de sable éventuellement posé sur du ballast nivelé ou de la terre peut suffire à stabiliser l’ensemble, si le terrain est bien ferme. Ailleurs, une couche de béton sera nécessaire. Vous pouvez vous aider de sangles pour manier les marches les plus imposantes. Pensez à installer un film géotextile pour éviter la pousse de plantes indésirables entre les marches. Comblez les joints avec du mortier.

Un escalier en béton sera confectionné en réalisant un coffrage pour chaque marche. Ajoutez éventuellement une armature métallique pour limiter l’apparition de fissures au fil du temps.

Les escaliers créés à partir de rondins de bois devront être fixés à l’aide de piquets enfoncés dans le sol. Afin que les marches ne deviennent pas glissantes au fil du temps, vous pouvez y fixer un grillage.

Intégrer l’escalier dans le jardin pour un rendu harmonieux

Pour que l’escalier soit cohérent avec le reste du paysage et ne semble pas « posé là », rien de tel que des végétaux. Ils vont casser le côté un peu strict de cet aménagement géométrique et permettre de jouer sur les volumes.

Si vous faites le choix d’installer des paliers dans votre escalier, c’est l’idéal pour y ajouter des pots de fleurs ou pour constituer une petite bordure, un petit massif de plantes ou même une haie.

Autour de l’escalier, vous pouvez aussi ajouter des bordures à végétaliser, ou encore un mur de soutènement en pierre.

Pour bien choisir les plantes à cultiver autour d’un escalier, prenez en compte :

• vos contraintes de culture (sol, exposition, climat…) ;
• leur silhouette (évitez les végétaux trop imposants) ;
• leur tolérance à la taille (des tailles régulières peuvent être nécessaires s’ils viennent à déborder sur les marches, notamment pour les arbustes) ;
• leur système racinaire, qui ne doit pas être trop envahissant, drageonnant ou puissant, afin de ne pas risquer d’abîmer l’escalier et de soulever les marches ;
• leur fructification éventuelle, qui peut rendre les marches glissantes et les salir lorsque les fruits tombent au sol.

Les plantes vivaces couvre-sol ou rampantes seront parfaites pour cette utilisation : aubriètes, géraniums vivaces, petites graminées, bergenias, hostas, bugle rampante, etc. En terrain plutôt pauvre et sec, pensez aussi aux plantes de rocailles, telles que les sedums, les alysses et les joubarbes. N’oubliez pas les arbustes de petite taille : rosiers nains, bruyères, romarin, lavande, petits photinias, etc. Si vous constituez des potées, tournez-vous vers les vivaces pour pots, accompagnées de quelques annuelles.

A l’inverse, évitez donc de planter des bambous traçants, des mimosas, des glycines ou encore des Sorbaria sorbifolia. Bannissez également les figuiers, les mûriers noirs ou les Prunus domestica.

Les deux premières années de culture, pensez à arroser vos plantes, même les plus frugales, le temps qu’elles s’installent et développent leur système racinaire. Vous pouvez éventuellement prévoir un tuyau microporeux ou un goutte-à-goutte dissimulé dans la végétation pour vous y aider.

Si l’escalier a vocation à être emprunté lorsque le soleil est déjà couché, vous pouvez ajouter des sources de lumière. Les lumières solaires sont efficaces, mais leur durée de vie est parfois limitée. De plus, c’est une solution qui ne conviendra pas si votre escalier est placé dans un lieu tamisé ou ombragé. Si vous souhaitez installer un système d’éclairage, prévoyez-le avant la création de l’escalier, afin de faire passer les éventuels câbles électriques  plus facilement.

Enfin, vous pouvez compléter l’aménagement avec des objets de décoration : grands pots, sculptures, etc.