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Avantages et inconvénients de la permaculture au jardin

Avantages et inconvénients de la permaculture au jardin

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Sommaire

Rédigé le 8 Août 2024  par Ingrid 7 min.

Très tendance ces dernières années, la permaculture s’invite de plus en plus dans nos jardins. À en croire certains jardiniers et journaux, cette méthode de culture, inspirée par la nature, nous promet des jardins florissants, abondants et sans efforts ! Mais est-elle si avantageuse que cela ? Dans cet article, on fait le point sur les avantages et inconvénients de la permaculture au jardin, afin d’y voir plus clair.

Difficulté

Petit rappel sur la permaculture

Description générale

La permaculture est une approche de conception éthique qui vise à créer des systèmes de culture, d’habitats, durables et productifs. Elle s’inspire des principes de la nature et s’appuie sur l’observation minutieuse des écosystèmes et des cycles naturels pour les imiter.

En résumé, la permaculture vise à :

  • Prendre soin de la terre : en préservant les ressources naturelles, en améliorant la fertilité du sol et en protégeant la biodiversité.
  • Prendre soin des hommes : en créant des systèmes qui répondent aux besoins humains de manière durable et équitable.
  • Partager équitablement les ressources : en promouvant une utilisation juste et responsable des ressources naturelles.

La permaculture au jardin

Au jardin aussi, on s’inspire de la nature pour créer un système durable et productif. La permaculture cherche à imiter les écosystèmes naturels en favorisant la biodiversité, en recyclant les ressources et en travaillant avec la nature plutôt que contre elle.

Les principes de la permaculture au jardin :

  • Observer et comprendre la nature : Durant une ou deux années, le jardinier va prendre le temps d’observer son jardin et de comprendre comment il fonctionne. Cela inclut de noter les zones d’ombre et d’ensoleillement suivant les saisons. De connaitre la nature de son sol (argileux, limoneux, acide, neutre, etc). S’il existe des zones humides ou sèches. Il va aussi observer les plantes qui y poussent naturellement, car elles vont lui donner des indications sur la nature du sol et sur les éventuels avantages et inconvénients de celui-ci. Par exemple, la présence d’ortie indique un sol riche en nutriments, humide et légèrement acide, mais aussi compacté. Le jardinier observe aussi les animaux qui y vivent : présence de taupins, de chenille, de coccinelles, de poules et bien d’autres.
  • Concevoir avec soin : Une fois que le jardinier a une bonne connaissance de son jardin, il va passer à l’étape suivante : la conception en permaculture. C’est-à-dire concevoir le jardin de manière à répondre à vos besoins et à ceux de l’environnement. Cela implique de réfléchir à l’emplacement des plantes, aux chemins, aux zones de compostage et aux autres éléments du jardin. On privilégie également la diversité des plantations, ainsi que l’utilisation de variétés locales ou adaptées.
  • Travailler avec la nature plutôt que contre elle : La permaculture vise à travailler avec les processus naturels plutôt que de les combattre. Cela signifie utiliser des méthodes telles que le paillage pour supprimer les adventices, le compostage pour enrichir le sol, la rotation des cultures et les associations de plantes pour prévenir les maladies.
  • Prendre soin de la terre : La permaculture vise à créer des jardins qui soient sains et productifs, tout en préservant la vie du sol. Cela implique de ne pas retourner la terre (mais plutôt de la décompacter), de préserver les ressources d’eau et de ne pas utiliser des traitements chimiques.
repenser son jardin en permaculture

Après l’observation, on passe à la conception du jardin en permaculture.

Les avantages de la permaculture

Préservation de la biodiversité

  • Comme nous l’avons vu plus haut, l’un des premiers principes de la permaculture est de prendre soin de la terre. Ainsi, on pratique le décompactage du sol, au lieu de retourner la terre, à l’aide d’une bio fourche ou d’une grelinette. Cette action permet de préserver la vie des microorganismes présents dans le sol (bonnes bactéries, champignon utiles, vers de terre, etc).
  • En plantant une grande diversité de plantes, on attire de nombreuses familles d’insectes et par conséquent leurs prédateurs (oiseaux, autres insectes, etc) ce qui contribue à augmenter la biodiversité au jardin.
  • L’utilisation des produits chimiques et de pesticides est proscrite afin de ne pas perturber la biodiversité et de maintenir un sol en bonne santé. Pour les remplacer, on utilise les associations de plantes bénéfiques. Le but est d’intervenir le moins possible pour ne pas perturber les écosystèmes qui vont se mettre en place, ou de manière rare et ciblé, avec des solutions naturelles (purins, décoction, etc.).
  • L’installation d’une mare permet aussi d’avoir une zone humide au jardin, attirant une biodiversité encore plus grande et utile (batraciens, etc).

Un sol plus fertile

  • Le paillage favorise la vie du sol et enrichit la terre en se décompactant.
  • L’utilisation des déchets de jardin (compost, paillage) et des engrais verts, permet de rendre un sol plus fertile. Des sols appauvris peuvent redevenir fertiles au bout de plusieurs années grâce à la permaculture.

Diminution du travail

  • Le décompactage de la terre demande moins d’effort physique que de la retourner à la bêche et de la biner régulièrement, tout en préservant la vie du sol.
  • De plus, les associations de plantes bénéfiques permettent de limiter le risque de maladie et par conséquent le besoin de traitement ou d’arrachage.

Économiser l’eau

  • L’utilisation de paillage, pour ne pas laisser le sol à nu, va limite l’évaporation de l’eau et réduit les besoins en arrosages des plantes.
  • On installera des récupérateurs d’eau de pluie, afin de ne pas employer l’eau potable. De plus, l’eau de pluie est bénéfique pour les plantes du jardin, car elle est moins calcaire et non traitée.
  • On privilégie des plantes adaptées au jardin : par exemple, dans un jardin sec, on va introduire des variétés adaptées à ce manque d’eau.

Réduction et réutilisation des déchets

  • En permaculture, on va réutiliser les déchets du jardin (tontes, feuilles mortes, reste du potager) en composte et en paillage. On réemploie de la même manière les déchets de cuisine compostable.

Une alimentation plus saine

  • En bannissant les traitements chimiques, le jardin produit des fruits et des légumes plus sains pour la santé.

jardin et potager en perma

Les inconvénients

Prendre le temps d’observer

En permaculture, on prend le temps d’observer son jardin sur une année, parfois deux. Cela peut paraitre très long, mais ce travail en amont vous permettra de gagner du temps par la suite en plantant au bon endroit vos plantations. Utilisez aussi ce temps pour connaitre la composition de votre sol et pour choisir les plantes que vous installerez (privilégiez des plantes adaptées à votre région et des variétés locales). Et si la bêche vous démange trop, pourquoi ne pas commencer par semer des fleurs annuelles qui attireront les insectes ou des petits fruitiers (fraisiers, aromatiques…) facilement déplaçables ?

Des connaissances en végétaux

Pour se lancer en permaculture, il est préférable d’avoir une bonne base de connaissance en végétaux, afin de choisir les bonnes plantes, les bons emplacements de plantations, avoir les bons gestes et choisir les bonnes associations (surtout au potager).

Certes, ce n’est pas indispensable, mais si vous débutez totalement au jardin, nous vous conseillons de vous documenter (livres, articles, vidéos…) avant de vous lancer. N’hésitez pas à discuter jardin avec vos voisins ou auprès d’un club de jardinage de votre commune. Faites-vous d’abord la main sur le potager ou les petits fruitiers, de préférence sur une petite surface, avant de voir plus grand ou de vous lancer sur la plantation de grands sujets difficilement déplaçables.

Les tout-petits jardins et balcons

L’espace restreint des petits jardins et balcons empêche la création d’une mare et la plantation de grands arbres (strate haute), ce qui limite la biodiversité. Cependant, on peut appliquer plusieurs principes de la permaculture, même dans les petits espaces et en pot : diversité de plantes, associations bénéfiques, récupération de l’eau de pluie, etc.

La permaculture demande quand même du travail

Pour passer d’un jardin classique à un jardin en permaculture, il vous faudra réaménager votre espace vert : repenser l’agencement, installer une mare, planter des arbres, des fruitiers, des grimpantes, des vivaces, déplacer certains éléments, créer des buttes (ou pas), etc. Donc beaucoup de travail les premières années.

Et si vous pensiez, qu’une fois les travaux d’aménagements finis, vous alliez rester béatement à regarder le jardin sans lever le petit doigt… ce n’est pas gagné ! À moins de vouloir laisser votre espace vert totalement en friche et advienne que pourra ? La permaculture permet évidemment de diminuer les actions à faire au jardin, car les plantes seront plus résistantes, résilientes, les insectes bénéfiques d’avantage présents, etc. Mais elle vous demandera quand même pas mal de travail pour essayer de maintenir un semblant d’équilibre relatif : limiter une plante envahissante (liseron, chiendent, ronce…), remplacer un arbuste mort, tailler les branches mortes, récolter, remplacer un paillage, décompacter le sol, nettoyer la mare…

Au potager, vous devrez semer les légumes en godets, puis les repiquer une fois qu’ils seront plus grands, afin d’éviter de les voir tous dévorer par les limaces… Ces dernières se multiplient sous le paillage qu’elles affectionnent et le couvert végétal. Cependant, ce paillage offre aussi un abri pour les carabes, les vers…., il enrichit le sol en se décomposant et limite les arrosages.

En maraichage professionnel, il y aura même potentiellement une surcharge de travail, car la permaculture exclue de retourner la terre avec des engins agricoles. Le maraicher doit alors décompacter la terre à la bio-fourche, parfois sur de grandes surfaces…

L’équilibre… sur un fil

Parfois, vous pourrez lire des articles disant que la permaculture permet de reproduire un écosystème « stable »…. alors soyons clair : rien n’est jamais stable, que ce soit dans la nature ou au jardin (ou dans la vie) !

Vous aurez certaines années des échecs et des proliférations d’adventices (chiendent, liseron…), d’insectes gourmands (chenilles, limaces…), de maladies fongiques, etc. Soit par manque (ou déséquilibre) de prédateurs, par un temps trop pluvieux, un temps trop sec, etc, mais aussi dû au couvert végétal (densité de plantations et paillage permettent aux limaces et campagnols de proliférer) et… à l’imprévisible ! Mais c’est aussi vrai en jardinage traditionnel ! Et en comparaison, vous aurez même un peu moins d’ennuis grâce aux associations bénéfiques et à la résilience de vos plantes.

Et d’autres années, de très belles réussites : augmentation des oiseaux, des butineurs, des coccinelles, présence d’un hérisson, abondance de fruits, moins de maladies en comparaison aux cultures des voisins, etc. qui vont faire contre poids dans la balance. C’est aussi ce qui fait le charme du jardin ! Bref, l’équilibre parfait n’existe pas, que ce soit en permaculture ou en jardinage classique, alors soyez indulgent avec votre jardin et avec vous-même.

gasteropodes

Le petit mot d’Ingrid : Dans mon expérience personnelle, il m’a fallu deux années de patience, des hôtels à insectes et quelques plantes sacrifiées avant d’avoir un équilibre entre la population de pucerons et de coccinelles. Désormais, ces demoiselles à points noires s’occupent toutes seules des pucerons et je n’ai plus jamais eu à intervenir. À l’inverse, au bout de six ans et suite à un printemps très pluvieux, les limaces ont décimé la totalité de mes jeunes plants de tomates, mais un hérisson vient régulièrement visiter le jardin ! 

Pour conclure sur la permaculture

Vous l’aurez compris, rien n’est tout rose, ni tout noir dans la permaculture. Il y a des avantages et des inconvénients, comme dans toutes méthodes de culture, mais son principal atout reste la préservation de la biodiversité et la résilience des plantes. Nous ne pouvons que vous conseiller d’expérimenter, encore et encore, afin de trouver la ou les méthodes de culture qui vous conviennent et d’ajuster. Et pourquoi ne pas mixer certaines pratiques ? On dit d’ailleurs qu’il n’existe pas UNE permaculture, mais DES permacultures, autant qu’il existe de jardiniers et de jardins.

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