Cultiver le bigaradier

Où planter le Bigaradier ?

La culture de la bigarade en pleine terre est adaptée sur le pourtour méditerranéen, ainsi que dans le Sud-Ouest de la France, à la condition d’installer une protection contre le froid en hiver. Elle prospère dans les régions où les hivers sont doux et les étés chauds. Les plantations en pleine terre doivent donc être réservées aux zones littorales du sud où le climat est propice à sa culture. Dans les autres régions, la culture en pot est privilégiée afin de pouvoir protéger l’arbre du froid pendant l’hiver.

L’oranger amer apprécie les sols peu acides, proches de la neutralité, non calcaires, riches et bien drainés. Si le sol est naturellement calcaire, l’ajout de terre de bruyère permet éventuellement de corriger ce déséquilibre. Un bon drainage est crucial, car l’oranger amer n’aime pas avoir leurs racines immergées dans de l’eau stagnante. Dans les sols lourds ou compacts, l’ajout de compost mûr permet d’aérer la terre et d’améliorer le drainage.

L’exposition joue également un rôle majeur dans la réussite de la culture de la bigarade. Choisissez un emplacement bien ensoleillé, mais à l’abri des vents forts. Les vents desséchants, en particulier sur les côtes, peuvent abîmer le feuillage et nuire à la santé de l’arbre. Il est donc important de protéger l’oranger des embruns et des vents marins si vous êtes en bord de mer.

Plantation en pleine terre

La meilleure période pour planter la bigarade en pleine terre se situe entre mars et avril, lorsque le sol commence à se réchauffer et que les risques de gelées sont écartés.

Voici comment procéder :

• Plongez la motte dans un seau d’eau pendant une dizaine de minutes, pour lui permettre de bien se réhydrater ;
• Creusez un trou de plantation d’environ 3 fois la taille de la motte ;
• Mélangez votre terre avec du compost bien décomposé, du sable de rivière, et éventuellement du terreau. N’hésitez pas à apporter également un engrais spécial agrumes, d’origine organique de préférence ;
• Installez une couche de drainage au fond du trou de plantation (graviers, pouzzolane, billes d’argile) ;
• Ajoutez une partie de votre mélange de terre ;
• Placez la motte au centre du trou, ajoutez votre mélange jusqu’à recouvrir les racines, mais sans enterrer le collet ;
• Tassez pour éviter les poches d’air ;
• Formez une large cuvette à rebords autour du pied de votre oranger pour bien retenir l’eau d’arrosage ;
• Arrosez généreusement ;
• Paillez soigneusement pour limiter l’évaporation de l’eau et espacer les arrosages.

La culture en pot

La culture en pot de la bigarade est idéale ailleurs que dans les zones littorales du sud-ouest et de la méditerranée. Elle permet pendant la saison froide de déplacer l’arbre dans un endroit abrité, comme une serre froide ou une orangerie.

Effectuez la mise en pot au printemps, entre mars et mai, après les dernières gelées de votre région. Le rempotage de la bigarade peut être effectué en fin d’été dans les régions non gélives.

Choisissez un pot légèrement plus grand que le système racinaire, car les agrumes n’apprécient pas d’être à l’étroit. Un pot trop petit limiterait le développement des racines et nuirait à la croissance de l’arbre. Les pots en terre cuite ou en matériaux respirants sont à privilégier, parce qu’ils favorisent l’aération des racines et limitent l’accumulation d’humidité.

Lors de la plantation en pot, le fond du contenant doit être tapissé de billes d’argile pour améliorer le drainage. Utilisez un terreau spécial agrumes pour garantir une base nutritive et bien drainée.

Choisissez un contenant 2 à 3 fois supérieur à la taille de la motte impérativement percé ou que vous pouvez percer vous-même, pour ne pas laisser les racines stagner dans l’eau.

Munissez-vous d’un terreau spécial agrumes ou composez un substrat à raison de 50 % de terreau,  30 % de compost et 20 % de sable.

• Faites tremper la motte dans un seau d’eau pendant une dizaine de minutes, pour lui permettre de se réhydrater et de faciliter le retrait du pot de pépinière ;
• Placez au fond du pot une couche de drainage sous forme de billes d’argile ou de graviers sur quelques centimètres d’épaisseur (la pouzzolane est plus lourde, à éviter en pot) ;
• Versez le terreau ou le substrat mélangé jusqu’à la moitié du pot environ. Vous pouvez aussi ajouter un engrais spécial agrumes.
• Retirez le pot de pépinière et décompactez les racines au bas de la motte ;
• Placez votre bigaradier dans le pot ;
• Comblez avec votre substrat sans enterrer le collet ;
• Tassez ;
• Arrosez généreusement ;
• Paillez soigneusement sur plusieurs centimètres d’épaisseur.

L’arrosage et l’entretien de la bigarade

L’oranger amer, qu’il soit en pot ou en pleine terre, a besoin de beaucoup d’eau pour bien se développer, surtout en période de croissance active. En été, en période chaude, il peut être nécessaire d’arroser l’arbre quotidiennement, en particulier si vous le cultivez en pot. La terre ou le terreau doit toujours rester légèrement humide, mais il ne faut jamais laisser l’eau stagner dans la soucoupe ou autour des racines. Un excès d’humidité pourrait provoquer des maladies racinaires, notamment la pourriture des racines.

En hiver, il est nécessaire de réduire les arrosages, tout en veillant à ce que le substrat ne se dessèche pas complètement. En serre ou en intérieur, l’air peut être sec, il est donc conseillé de maintenir une humidité ambiante adéquate en vaporisant légèrement le feuillage de l’arbre.

Utilisez de préférence une eau non calcaire, une eau de pluie idéalement.

L’apport d’engrais est également crucial pour la culture de la bigarade. Un engrais spécial agrumes, riche en potassium et en azote, permettra de soutenir la croissance et la production de fruits. En pleine terre, un amendement tous les six mois est suffisant, mais en pot, il est recommandé d’utiliser un engrais liquide tous les trois arrosages pour garantir une nutrition continue.

En hiver, l’oranger en pot doit être protégé du gel. Placez-le dans une serre froide ou un endroit lumineux où la température ne descend pas en dessous de 5 °C. L’idéal est de maintenir une humidité modérée et d’éviter tout excès d’arrosage pendant cette période de dormance.

Pour les bigaradiers en pleine terre, prévoir un paillage au pied et un voile d’hivernage.

Les maladies et ravageurs de la bigarade

Comme tous les agrumes, la bigarade peut être sujette à certains ravageurs et maladies. Parmi les plus courants, on trouve les cochenilles et les pucerons qui peuvent s’attaquer aux jeunes pousses et affaiblir l’arbre. Les araignées rouges, quant à elles, sont particulièrement redoutées en cas d’air sec.

Pour prévenir ces infestations, il est important de surveiller régulièrement l’état des feuilles et des branches. Un traitement préventif à base de savon noir ou de purin d’ortie peut aider à éloigner ces parasites. En cas d’infestation, des traitements biologiques à base d’huiles essentielles ou d’insecticides naturels sont préférables aux produits chimiques, afin de respecter l’écosystème environnant et de préserver la qualité des fruits.

→ Pour en savoir plus, consultez nos articles : Les maladies et parasites du citronnier et Agrumes : 15 questions réponses sur leur culture

Taille et récolte de l'orange amère

La taille de l’oranger amer n’est pas indispensable, mais elle peut aider à maintenir une forme harmonieuse et à stimuler la production de fruits. Il est conseillé de tailler à la fin de l’hiver, avant la reprise de la végétation. Il s’agit principalement d’éliminer les branches mortes ou abîmées et d’aérer le centre de l’arbre pour favoriser une meilleure pénétration de la lumière.

La récolte des bigarades a lieu en hiver, entre novembre et mars, lorsque les fruits ont atteint leur pleine maturité. La maturité des fruits prend entre 10 et 12 mois. Ils mûrissent en général à partir de janvier, lorsque la pulpe juteuse est devenue rouge. Contrairement à d’autres agrumes, les bigarades ne sont pas consommées fraîches en raison de leur amertume, mais elles sont parfaites pour la confection de marmelades, d’eaux florales et d’huiles essentielles. Les oranges vertes peuvent être récoltées de novembre à décembre pour produire l’huile essentielle.