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L’oiseau de paradis, ou Strelitzia est une plante d’allure tropicale d’exception, dont on peut se permettre d’admirer les larges feuilles et les fleurs spectaculaires dans son jardin dans des régions triées sur le volet. Mais le cultiver chez soi en intérieur, dans une pièce à vivre suffisamment vaste est tout à fait envisageable en respectant ses besoins ! On le retrouve d’ailleurs désormais souvent au rayon des plantes d’intérieur en jardinerie.
Découvrez comment réussir ce joyau de la flore sud-africaine en intérieur, avec de précieux conseils pour le conserver et le voir se développer au fil des années.
Attirant tous les regards dans les jardins méditerranéens et tropicaux, le Strelitzia est l’une des plantes ornementales reconnaissables entre toutes grâce à sa floraison unique, orangée ou blanche, en forme de tête d’oiseau. Cette grande frileuse se décline en cinq espèces, toutes originaires d’Afrique du Sud, mais elle souffre à partir de 5°C et ne supporte pas de températures négatives. L’oiseau de paradis ne peut pour cette raison être cultivé chez nous en pleine terre que sur la frange méditerranéenne ou dans quelques microclimats de la côte bretonne.
Mais on le voit de plus en plus dans les magazines déco orner magistralement les intérieurs, car il pousse relativement vite en pot, exhibant peu à peu une belle masse de feuilles dignes de bananiers ou d’Alocasias. Ne boudez pas votre plaisir, car, tout comme ces plantes tropicales qui poussent en pleine terre en régions très privilégiées, il fait partie des nouveaux venus dans la gamme des plantes d’intérieur.
C’est cependant plus en tant que plante verte que vous en profiterez chez vous, à l’instar d’un bananier par exemple, parce qu’il produit dans nos pays des fleurs essentiellement en hiver et au printemps (alors qu’il fleurit constamment sous climat subtropical en extérieur), entre mars et juin, période où il reste souvent encore dans nos intérieurs. Ses feuilles ovales et lisses, coriaces, d’un vert vif légèrement bleuté et joliment nervurées, portées sur des pétioles rigides, en font une plante d’intérieur à part entière. Ne comptez donc pas l’adopter à la maison pour en faire des bouquets, mais bien pour profiter de l’exotisme de son feuillage !
On trouve principalement dans le commerce pour une culture en pot le Strelitzia reginae aux fleurs oranges et le Strelitzia nicolai, aux fleurs blanches, plus souvent proposé. Ce Strelitzia blanc géant (Strelitzia nicolai), plus ample et haut, prendra un peu plus de place à maturité. Un cultivar nain, le Strelitzia reginae ‘Humilis’ ou ‘Pygmaea’ (environ 80 cm de haut) permet de l’intégrer dans des pots plus réduits.
→ Découvrez notre dossier complet dans Le Strelitzia, oiseau de paradis : plantation, entretien.
L’oiseau de Paradis a besoin d’espace car il va déployer ses feuilles engainantes en s’évasant et il peut pousser en pot jusqu’à 2 m de haut au bout de plusieurs années, parfois même un peu plus si les conditions lui sont favorables pour le Strelitzia nicolai (contre 6 à 8 m pour certains dans les pays chauds !). La hauteur sous plafond doit donc être considérée.
Il a aussi évidemment besoin de beaucoup de luminosité. Réservez donc cette grande plante idéalement à un salon ou dans une grande chambre, car il prend quand même ses aises en grandissant avec ses feuilles en éventail pour l’espèce nicolai.
Tout comme en extérieur, le Strelitzia requiert une situation ensoleillée : près d’une fenêtre orientée à l’est ou à l’ouest, et même au sud en hiver, pour lui offrir une lumière vive ou indirecte, ou un peu plus éloigné dans les intérieurs baignés de lumière avec des baies vitrées par exemple. Oubliez-le si votre appartement ou maison ne bénéficie pas d’une luminosité suffisante. Il poussera très bien entre 15° et 21°C pendant les mois d’hiver, mais ne le placez pas contre un radiateur et ne surchauffez pas votre pièce ! Tournez le pot régulièrement pour offrir toutes ses faces à la lumière.
Dans un appartement design, une déco scandinave, une maison de campagne, il est vraiment polyvalent et s’adapte partout, tant qu’on lui réserve les bonnes conditions d’exposition. Cette plante se plait évidemment en serre froide, en orangerie ou dans une véranda peu chauffée où la température ne descendra pas au-dessous de 12°C. Il peut rejoindre d’autres plantes exubérantes comme un Monstera ou un palmier d’intérieur, voire un Sanseveria plus petit comme dans l’illustration ci-dessous, ou bien trôner seul dans un cache-pot en jonc de mer pour un effet ultra-dépaysant.
Avec ses larges feuilles, l’oiseau de paradis demande un terreau riche en matière organique, qu’il faut absolument alléger en l’additionnant de sable ou mieux, de terreau de feuille si vous en disposez pour aérer le substrat. Ceci permettra l’obtenir une terre légèrement acide (pH entre 6 et 7) qui lui convient bien. Un bon terreau pour plantes tropicales contenant de la sphaigne, de la perlite ou de la vermiculite est également possible, car il offre un bon drainage.
Le Strelitzia fait partie de ces plantes qui aiment bien être un peu à l’étroit dans leur pot, comme les Clivias par exemple. On le préconise souvent pour stimuler sa (possible) floraison. Mais après son achat en jardinerie, n’hésitez pas à le rempoter immédiatement dans un pot un peu plus grand en diamètre (2 à 3 cm de plus).
Le Strelitzia nicolai se développant plus nécessite un pot d’au moins 30 cm de diamètre lorsqu’il mesure à l’achat entre 80 et 90 cm de haut.
Au niveau matière, il peut rester dans un pot en plastique qui aura l’avantage de mieux conserver l’humidité, ou bien investir un pot en terre cuite qui est bien respirant (mais il sera plus lourd si vous avez besoin de le déplacer). Ne le placez surtout pas dans un bac à réservoir d’eau. Vous contrôlerez son arrosage soit par une mini oya plantée dans le substrat, soit en faisant le test du doigt enfoncé dans la terre (voir plus bas). Enfin, assurez-vous que le pot a de bons trous de drainage pour éviter toute accumulation d’eau qui ferait pourrir ses racines.
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Cultiver un Strelitzia en potUne des règles d’or pour le Strelitzia cultivé en intérieur est de laisser le substrat s’assécher entre deux arrosages. En hiver, le strelitzia se contente d’une terre presque sèche, en tout cas n’arrosez que lorsque le substrat est sec en enfonçant votre doigt dans la terre, il est en effet en période de repos. Un arrosage tous les quinze jours est normalement suffisant s’il est maintenu à une température de 15°-20°C. Maintenez le substrat juste humide jusqu’au début du printemps.
Vous l’arroserez plus copieusement à partir du mois d’avril jusqu’au mois de septembre, surtout si vous le laissez dehors en été, en général une fois par semaine. Ces recommandations sont à nuancer en fonction de votre région aux étés plus ou moins chauds et de la taille du pot.
Sur ce type de plante à large feuillage, n’hésitez pas à vaporiser à l’aide d’eau de pluie une fois par mois si votre plante ne sort jamais dehors, et à utiliser une eau toujours à température ambiante. Enfin, dernier conseil qui vaut pour beaucoup de plantes d’intérieur, ne laissez jamais d’eau stagner dans la soucoupe à l’intérieur de votre cache-pot.
Les larges feuilles demandent à être nettoyées assez régulièrement pour ôter les poussières qui s’y accumulent. A l’aide d’un coton ou d’un chiffon doux humecté d’eau, nettoyez délicatement chaque face des feuilles. On peut aussi brumiser les feuilles, en les vaporisant, ce qui revient au même, mais il est important d’enlever tout surplus de poussières pour que le limbe bénéficie au maximum de la lumière ambiante.
Lors de ces opérations délicates, les feuilles pourraient se déchirer comme on l’observe chez les bananiers. Cela n’aura aucune incidence sur le développement de votre oiseau de paradis.
Faites un apport d’engrais en solution liquide pour plantes vertes toutes les deux à trois semaines, entre mars et septembre uniquement.
Utilisez idéalement un engrais liquide équilibré (NPK 10-10-10) dilué à moitié de la dose recommandée. Réduisez peu à peu la fréquence fin septembre et arrêtez complètement en hiver.
Dès que les nuits se réchauffent (10 à 12°C), en mai, sortez votre plante pour passer l’été dehors, sur une terrasse, un balcon ou aux abords d’une piscine, d’abord quelques heures à mi-ombre d’un arbuste ou d’une plante plus haute, puis graduellement plus au soleil, pour éviter de brûler son feuillage après des mois passés en intérieur. Cet « estivage » est très important chez le Strelitzia, lui permettant de bénéficier d’un différentiel de températures nocturnes et diurnes, favorisant sa future floraison.
Vous le rentrerez à nouveau courant septembre ou octobre selon la région.
Le Strelitzia ne nécessite pas de taille. Coupez simplement les feuilles mortes ou jaunies à leur base pour maintenir une apparence soignée.
Rempotez tous les deux ou trois ans, en mars ou avril, ou éventuellement en septembre si vous ne pouvez le faire au printemps.
Afin de renouveler plus facilement le substrat quand le strelitzia devient gros, je vous conseille de faire un surfaçage une fois par an, également au printemps, en apportant une bonne couche de terreau et de compost en surface du pot.
C’est la question qui revient souvent chez les passionnés de cette plante pas comme les autres…
Comme dit un peu plus haut, il y a de grandes chances que vous ne voyiez pas un jeune strelitzia fleurir quand vous le cultivez en intérieur. Il faut en effet pour la plupart des espèces qu’elles soient matures, au minimum âgées de 5 à 8 ans, donc plantées en pot assez grand pour accueillir leur système racinaire, et qu’elles aient pu bénéficier de chaleur, ensoleillement et humidité spécifiques pour commencer à se comporter comme elles le feraient en pleine terre, et donc grandir suffisamment. Qu’il s’agisse d’un Strelitzia nicolai ou d’un Strelitzia reginae, s’il vous fait l’honneur de fleurir en intérieur, cela se produira entre les mois de janvier et juin.
L’idéal, pas toujours facile pourtant à recréer en intérieur, serait de le faire pousser à une température moyenne de 12°C en hiver, en l’arrosant peu, mais suffisamment : ce petit stress provoquera plus facilement une floraison au printemps. Donc ceux qui sont cultivés en véranda ou un jardin d’hiver dans ces conditions seront les plus chanceux !
Vous avez réussi à faire fleurir le vôtre ? Partagez-nous vos trucs de jardinier et vos photos !
Comme de nombreuses plantes cultivées en appartement où l’air est sec, l’oiseau de paradis peut être sujet aux cochenilles farineuses, qui rendent le feuillage poisseux. Isolez-le des autres plantes pour éviter une propagation.
Utilisez un insecticide naturel (huile de neem diluée dans de l’eau) ou une eau savonneuse (additionnée éventuellement d’alcool) pour traiter les infestations. Tamponnez les feuilles avec un coton ou un chiffon imbibé de la solution liquide. Répétez ce traitement une dizaine de jours plus tard s’il subsiste des cochenilles. Dans tous les cas, vérifiez bien que votre plante soit suffisamment drainée.
Correctement arrosé, votre Strelitzia ne devrait pas connaitre d’autres petits bobos. Si des taches marron apparaissent, c’est sans doute le signe que vous l’arrosez trop ou que le substrat n’est pas assez drainé, ou que la soucoupe sous le pot reste constamment humide.
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