Comment cultiver l'aspidistra, en intérieur et au jardin ?

La plantation de l'aspidistra en pot comme plante d'intérieur

Plante de grand-mère par excellence (dans le meilleur sens du terme), l’Aspidistra eliator est une coriace ! Elle résiste à tout, s’accommode de tout (sauf des substrats gorgés d’eau), et se plaît partout. Dotée de feuilles rigides et lustrées, très allongées, qui peuvent atteindre 50 cm de longueur, cette plante vivace de la famille des Asparagacées, d’origine chinoise ou japonaise, constitue une plante d’intérieur idéale pour les débutants ou les étourdis. On dit même que là où vous avez échoué avec toutes les autres (plantes vertes), celle-ci résistera. À condition évidemment de lui offrir des conditions culturales optimales. Même si l’Aspidistra n’est guère exigeant et surtout d’une grande résilience !

Quel pot lui offrir ?

L’Aspidistra est une plante au port dressé, ample et souple qui forme une belle touffe de feuilles lancéolées. C’est une plante dotée d’un rhizome plutôt épais. C’est pourquoi il ne faut pas lui offrir un pot trop grand, mais plutôt un pot où vous aurez l’impression qu’elle est à l’étroit.  En effet, un pot trop grand serait néfaste pour l’Aspidistra qui ne supporte absolument pas un substrat trop humide. En revanche, le rempotage devra se faire tous les deux ans. Le pot sera évidemment percé.

Le choix du matériau du pot vous appartient, mais sachez toutefois que la terre cuite est toujours préférable pour les plantes vertes. Plus poreuse, plus respirante, la terre cuite favorise le drainage et l’aération du substrat. Quant au plastique, il est idéal pour les plantes qui apprécient les atmosphères plus humides. Ce qui n’est pas le cas de l’Aspidistra dont le rhizome épais craint l’humidité stagnante.

L’aspidistra est une plante d’intérieur facile à cultiver en pot

Quel substrat ?

Plutôt facile à vivre, l’Aspidistra a cependant besoin d’un mélange terreux suffisamment perméable et drainant pour éviter le pourrissement des rhizomes. Il peut donc se contenter d’un simple terreau spécial plantes vertes. Mais un mélange de terre de jardin ordinaire, assez riche, de terreau et de sable, à parts égales, fera son bonheur. Il est également envisageable d’ajouter de la perlite ou de la vermiculite pour assurer le drainage.

Comment planter l’Aspidistra ?

• Déposer une couche de billes d’argile ou de graviers au fond du pot pour assurer le drainage.
• Remplir du mélange terreux la moitié du pot.
• Sortir la motte de l’Aspidistra de son pot et le poser délicatement sur le substrat. Le collet de la plante doit être au même niveau que la surface du substrat.
• Combler avec le reste de mélange terreux et tasser délicatement avec les doigts pour supprimer les poches d’air.
• Arroser abondamment.

La plantation de l'Aspidistra en pleine terre

L’Aspidistra a longtemps été cultivé uniquement comme plante d’intérieur, et il remporte toujours un beau succès dans les logements. Pourtant, sa relative résistance au froid permet de le planter en extérieur, en pleine terre. L’Aspidistra affiche en effet une rusticité de l’ordre de – 12 à – 15 °C dans des conditions de culture optimales. Ainsi, l’espèce type Aspidistra eliator supporte des gelées jusqu’à – 15 °C, alors que les hybrides, ‘Zebra‘ au feuillage vert foncé strié de jaune, ou ‘Milky Way’ aux feuilles vertes joliment tâchées de blanc, se montrent rustiques jusqu’à – 12 °C.

En hiver, dans les régions aux hivers rudes, cette plante vivace rhizomateuse perdra son feuillage, mais, dès le printemps, elle repartira de la souche rhizomateuse. Surtout si vous lui offrez un bon paillage. Ailleurs, le feuillage persiste.

L’Aspidistra ‘Milky Way’

La plantation en extérieur est même une des rares chances de voir fleurir l’Aspidistra. Et cette floraison est des plus originales. Les fleurs violacées, épaisses et d’aspect cireux, apparaissent à la base du feuillage, au ras du sol. Légèrement parfumées et nectarifères, elles attirent les insectes, mais aussi les limaces et les escargots. Cette floraison intervient de mars à juin.

En pleine terre, l’Aspidistra a besoin d’un sol fertile et humifère, parfaitement drainé et plutôt léger, à tendance acide. Les sols calcaires seront mal tolérés par l’Aspidistra. Mais il peut se contenter d’une terre de jardin plus ordinaire, à laquelle sera fait un apport de terre de bruyère, et, éventuellement, de sable si elle est argileuse.

Comme il aime les zones mi-ombragées à ombragées, les sols de sous-bois lui conviennent parfaitement.

Où installer l'Aspidistra ?

À la maison, l’Aspidistra cultivé en pot accepte les pièces les plus sombres, avec peu de lumière naturelle (sans être totalement obscures !). Vous pouvez donc l’installer dans une pièce à la luminosité faible, dans un couloir, une entrée ou une cage d’escalier, un bureau… Pour autant, malgré sa tolérance à une lumière réduite, l’Aspidistra bénéficiera d’une croissance plus rapide avec une bonne luminosité diffuse. En revanche, il ne faut jamais l’exposer aux rayons directs du soleil, qui lui seraient fatals, brûlant et décolorant son feuillage. 

Ainsi, installé dans une véranda fraîche, il sera parfaitement à son aise. D’autant qu’en hiver, les températures n’y sont pas trop élevées. Des températures hivernales autour de 10 °C lui sont très favorables. Et une température supérieure à 20 °C ne lui plaît guère.

Et, dès que le printemps pointe son nez, votre Aspidistra en pot pourra prendre ses quartiers d’été à l’extérieur, dans le jardin, ou bien sur la terrasse ou sur un balcon. À une condition : le pot doit être placé à l’ombre lumineuse, par exemple sous les frondaisons de grands arbres, et à l’abri des vents. Jamais de soleil direct qui risque de brûler le feuillage, surtout sur le balcon ou la terrasse !

Rustique jusqu’à – 12 °C, l’Aspidistra s’adapte à une plantation en pleine terre

Quant aux Aspidistras plantés en pleine terre, ils doivent bénéficier d’une situation mi-ombragée à ombragée. Rien de plus beau que cette touffe de feuillage souple, bien serré et dense dans un massif de sous-bois, en pied d’arbres ou d’arbustes ! En revanche, il lui faut absolument en un placement abrité des vents et des courants d’air pour qu’il puisse passer l’hiver dans des conditions correctes.

Quel entretien pour l'Aspidistra ?

Bien que considéré comme increvable, l’Aspidistra a tout de même besoin de quelques soins pour prospérer au mieux. Alors, certes, il pourra accepter quelques retards dans l’arrosage ou une absence de rempotage… Mais il lui faut un minimum d’attention.

L’arrosage

Il faut arroser régulièrement l’Aspidistra en pot, mais avec modération, pour ne pas détremper la motte. Ainsi, des arrosages deux fois par semaine au printemps et en été suffisent. En hiver, on passe à deux arrosages par mois. L’essentiel étant de supprimer systématiquement l’eau résiduelle dans les soucoupes ou les cache-pots qui risquent de provoquer le pourrissement des rhizomes.

Si vous manquez un arrosage, pas de panique, l’Aspidistra peut le supporter. Le substrat va se rétracter et la croissance stopper. Au moindre nouvel apport d’eau, tout repart.

Il est préférable d’arroser à l’eau de pluie, de par la faible tolérance de la plante au calcaire.

En pleine terre, l’Aspidistra a besoin d’arrosages également réguliers, surtout en période de fortes chaleurs estivales ou de sécheresse. Un arrosage toutes les semaines peut être nécessaire dans ce cas. Une fois bien installé, il se passe d’eau et se contente des intempéries.

La protection hivernale

Une bonne couche de feuilles mortes permettra de protéger la souche du froid en hiver.

La fertilisation 

Un apport d’engrais liquide spécial plantes d’intérieur est recommandé deux fois par mois, de mars à octobre.

Le nettoyage 

Le dépoussiérage du feuillage en intérieur se fait régulièrement avec une éponge simplement imbibée d’eau, sans produit lustrant. Profitez-en pour éliminer les feuilles sèches ou jaunies.

Le rempotage et la division de la touffe 

Le rempotage intervient tous les deux ans, dans un pot légèrement plus grand, au printemps. Vous pouvez profiter de ce rempotage pour diviser la touffe en deux ou trois morceaux. Il suffit juste de séparer le rhizome en plusieurs morceaux, de replanter immédiatement et d’arroser. N’hésitez pas à offrir des segments de rhizome à vos proches, même aux moins attentifs des jardiniers.

La taille 

La taille du feuillage est inutile.

Les maladies et parasites à surveiller

En intérieur, le feuillage de l’Aspidistra peut être investi par les cochenilles. Il suffit parfois d’agir sur le drainage, les arrosages ou la luminosité. Pour vous en débarrasser et éviter leur apparition, je vous laisse découvrir l’article de Virginie D. : Cochenille : identification et traitement. 

Les araignées rouges se développent aussi dès que les conditions sont très sèches et chaudes. François vous explique tout : Araignée rouge : identification et traitement.

Dans le jardin, ce sont plus les limaces et les escargots qui sont à craindre. Ingrid vous livre 7 façons de lutter efficacement et naturellement contre les limaces