Quels sont les déchets à ne pas mettre dans le compost ?

Le compostage, c'est quoi exactement ?

Le compostage est un procédé biologique de dégradation de la matière organique par les micro-organismes du sol. En résumé, les déchets végétaux ou alimentaires se décomposent grâce au travail des micro-organismes présents dans le sol, à savoir des bactéries, des champignons, mais aussi une microfaune constituée d’acariens, de vers, d’insectes… En quelque sorte, des ouvriers du compost qui découpent, malaxent et digèrent les déchets. L’activité de ces organismes produit de la chaleur de l’ordre de 60 °C dans des conditions optimales !

Après quelques mois de décomposition, les déchets organiques se transforment en compost, une matière comparable à un terreau de bonne qualité qui peut être mélangé à la terre.

Le compost, une matière comparable à un terreau de bonne qualité qui peut être mélangé à la terre.

Ceci étant dit, les plus réticents peuvent légitimement se demander les intérêts à faire son compost, estimant qu’il est plus simple de tout mettre à la poubelle. Sur ce dernier point, on ne peut guère les contredire puisqu’il est vrai que le compost demande un peu de temps, un peu d’énergie et un peu d’effort. Mais bien peu au regard de ce que l’on a à gagner pour soi et pour l’environnement :

• On produit un compost de qualité, naturel et gratuit, bénéfique pour les fleurs des massifs, les plantes d’intérieur, le potager, les arbustes de haies…
• On fait des économies sur l’achat d’engrais, de paillis ou d’eau d’arrosage, voire sur la collecte des ordures ménagères, facturée au poids dans certaines communes.
• On gagne du temps en réduisant l’entretien du jardin et en éliminant des trajets à la déchèterie.
• Les sacs poubelles sont nettement plus légers, dont plus faciles à transporter. Ils ne dégagent en outre pas de mauvaises odeurs.
• On rend à la nature ce qu’on lui emprunte.
• On réduit le volume des ordures ménagères enfouies ou incinérées.
• On participe à la préservation de certains milieux comme les tourbières.
• On diminue les émissions de gaz à effet de serre en évitant les trajets à la déchèterie.

Si vous êtes convaincus, c’est parti ! Compostons.

Quels sont les déchets à ne surtout pas intégrer au compost ?

Parmi les déchets de cuisine et de jardin, beaucoup sont compostables. Ainsi, il est intéressant d’intégrer au compost les épluchures de fruits et de légumes, les fleurs fanées, les coquilles d’œufs écrasées, le marc de café, les tailles de haies, les feuilles mortes, les tontes de gazon… Pour en savoir plus sur tous les éléments à mettre dans le bac à compost, je vous invite d’ailleurs à lire mon article Déchets organiques : que peut-on mettre au compost ?

En revanche, certains déchets n’ont absolument pas leur place dans le compost. Et ce pour différentes raisons. D’abord, parce que, bien que végétaux, ces déchets se décomposent très mal ou trop lentement. De même, certains déchets peuvent être porteurs de pathogènes ou de maladies. Enfin, d’autres peuvent attirer des animaux indésirables tels que les rongeurs (rats, souris…) ou, parfois, générer de mauvaises odeurs. 

Ainsi, il ne faut absolument pas mettre au compost certains déchets végétaux :

• Certaines épluchures très résistantes comme les trognons de choux (à moins de les couper en tout petits morceaux).
• Les restes de taille des végétaux de la famille des conifères (thuyas…).
• Les feuilles de platane, de paulownia, de tous les lauriers, de lierre, de chêne, de châtaignier, de peuplier, de hêtre, etc, telles quelles. En revanche, elles peuvent être intégrées au compost si elles sont finement broyées au broyeur ou à la tondeuse à gazon.
• Les feuilles de rosier tâchées.
• Les ronces (à moins de les broyer finement).
• Les feuilles d’arbres fruitiers visiblement atteints d’une maladie.
• Les noyaux et coques de fruits comme les noix, les amandes, les noisettes (à moins de les broyer).
• Les mauvaises herbes montées en graines.
• Les feuilles et tiges de l’armoise et de la tanaisie qui comportent des composants insecticides, vermicides ou allélopathiques.

Et bien évidemment, tous les déchets de jardin traités chimiquement avec des pesticides.

Certains déchets ne doivent pas être intégrés au compost

À ces déchets végétaux, on peut ajouter d’autres déchets :

• La litière et les excréments d’animaux domestiques comme les chats ou les chiens, car ils peuvent être potentiellement infestés de parasites ou porteurs d’agents pathogènes.
• Les fientes de poules fraîches. En revanche, je vous explique comment les valoriser : Comment utiliser les fientes de poules comme engrais au jardin ? 
• Les restes de viandes et de poissons, les os et les arêtes, car ils attirent les nuisibles et dégagent des mauvaises odeurs lors de la décomposition.
• Les produits laitiers.
• Les restes de plats cuisinés.
• Le pain.
• Les coquillages et les fruits de mer.
• Les sauces, graisses et huiles.
• Les cendres de barbecue, de cheminée ou de poêle à bois qui sont plutôt à épandre dans le jardin ou le potager. Virginie D. Vous explique tout : Cendres de bois, comment l’utiliser au jardin ? 
• Les mégots de cigarette qui mettent au moins 12 ans à se désagréger.
• Les langes et couches jetables, les mouchoirs en papier, les déchets médicaux de soin.
• Les sacs en plastique (même considérés comme biodégradables).
• Le tissu.
• Les sacs et poussières d’aspirateur.
• Les cartons et papiers glacés ou imprimés.
• Les matières non biodégradables (plastique, verre, métal…).
• Le sable et les gravats.

Les idées fausses liées au compostage

Certaines idées liées au compostage ont la vie dure ! Pourtant, ce sont des idées reçues, souvent colportées par les détracteurs. Je vais essayer de démonter ces fausses idées :

• Il ne faut pas mettre d’agrumes dans le compost : Faux ! bien qu’acides, les peaux d’orange ou de citron se décomposent très bien à condition d’être coupées en morceaux et introduites en petites quantités. La même méthode s’applique aux peaux de bananes ou aux écorces d’avocat.
• Le compost attire les rats et autres rongeurs : si les rongeurs sont là, ils profiteront de ce festin gratuit. En revanche, un composteur ne va pas les attirer. De même, les rats seront surtout intéressés par des restes carnés ou de poisson, ou encore des déchets de cuisine. Si vous n’en mettez pas, pas de souci !
  

  Un bon compost n’attire ni les rats ni les mouches, et ne sent pas mauvais

• Les sacs biodégradables se mettent au compost : bien que constitués de matière biosourcée, ces sacs dits compostables ne le sont pas totalement donc à éviter.
• Le compost attire les mouches : Là encore, c’est faux. S’il y a de petites mouches ou des mouches bleues, c’est essentiellement du fait qu’ont été introduits des restes de viande, de repas ou de poissons, ou encore des excréments d’animaux.
• Le compost sent mauvais : là est le principal reproche qu’on puisse faire au compost. Hors, un compost bien équilibré en matières sèches et en matières humides, et surtout aéré régulièrement, ne dégage aucune odeur. La moindre odeur désagréable s’explique. Une odeur d’ammoniaque est due à un excès de matière azotée, une odeur d’œuf pourri à un excès de matière verte et en particulier de gazon.