Comment déménager ses plantes sans faire de dégâts ?

Les préparatifs avant le déménagement des plantes

Si vous avez la chance de pouvoir vous organiser plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant votre déménagement, vous pourrez déjà lancer une partie des préparatifs pour vos plantes.

Le tri

C’est la première chose à faire. L’idée est de trier les plantes que vous allez garder en prenant en compte différents éléments.

1. L’organisation de votre déménagement. Est-ce que vous aurez la possibilité de faire plusieurs allers-retours ou que vous disposez d’un camion assez grand pour transporter toutes vos affaires ? Est-ce que le déménagement se fait par avion / container ? Est-ce que vos affaires devront être placées dans un box pendant plusieurs jours ? Si vous passez par un déménageur professionnel, est-ce qu’il accepte de s’occuper des végétaux (sachant que l’assurance dommage ne couvre bien souvent pas les plantes) ? Si vous arrivez dans un nouveau pays, est-ce que les plantes peuvent y être importées ?
2. Le nouvel espace dans lequel vous allez emménager. Sera-t-il plus petit ou plus grand ? Quelles seront les autres contraintes de culture (climat, exposition, type de sol, etc.) ?
3. La santé des plantes. L’idéal est de ne garder que des plantes en bonne santé, qui ne risqueront pas de contaminer leurs consœurs pendant le déménagement quand elles seront toutes regroupées. De plus, des plantes déjà fragilisées par une maladie ou des parasites risqueront de supporter encore moins bien le déménagement. Pensez aussi à composer avec la sensibilité des plantes au déplacement, afin de ne conserver que celles qui auront des chances de supporter le transport.

Vous pourrez donc prévoir quelles plantes garder et de quelles plantes se séparer. Vous aurez ensuite plusieurs possibilités :

• les offrir à des proches ou à des associations ;
• les laisser sur place pour votre « successeur » ;
• les vendre, éventuellement.

La transplantation des plantes du jardin

Si vous avez un jardin et que vous souhaitez récupérer certaines plantes, c’est possible. Toutefois, il y a certains éléments que vous devrez prendre en compte.

1. Si vous êtes locataire, vous devez laisser le jardin dans un état similaire à celui dans lequel il était. Si une plante était déjà là avant votre arrivée, elle devrait donc toujours s’y trouver à votre départ. Si vous envisagez de retirer une plante que vous avez cultivée pendant votre période de location, pensez aussi aux dégâts esthétiques que cela peut causer (trous plus ou moins importants), afin de vous organiser pour laisser un espace propre. Normalement, vous aurez de toute façon dû obtenir l’accord du propriétaire en amont pour planter un arbre ou un arbuste, voire pour aménager un potager ou un massif, en fonction du bail.
2. Si vous êtes propriétaire et que vous vendez votre maison, la plupart des compromis de vente indiquent que le vendeur s’engage à laisser les arbres, arbustes, plantes et fleurs en terre dans le cas d’un jardin privatif. Vous devrez donc soit retirer les plantes concernées avant la visite des acquéreurs, soit faire indiquer dans l’avant-contrat de vente quelles plantes vous allez récupérer.
3. La transplantation n’est pas possible pour certaines plantes, qui ne supportent pas d’être déplacées une fois installées. Elles disposent souvent d’un système racinaire profond, qui les rend difficilement déracinables sans les endommager. L’opération risquerait donc de les faire dépérir. C’est notamment le cas des arbrisseaux méditerranéens (lavande, romarin, thym…), de l’acanthe, des pivoines, des hellébores ou encore des daphnés.

Que ce soit pour les arbres, les arbustes, les rosiers ou les vivaces, la transplantation se fait idéalement entre le début de l’automne et le début du printemps (hors période de gel). Cela correspond en effet à la période pendant laquelle la plupart des végétaux sont en dormance. Si vous disposez déjà de votre nouveau logement, vous pourrez directement déplacer les végétaux dans votre nouveau jardin. Si ce n’est pas le cas, il vous faudra les conserver en pot. Prévoyez donc des contenants de taille adaptée, du terreau horticole de qualité et des matériaux drainants (billes d’argile, graviers, tessons de terre cuite…). Vous devrez aussi assurer un arrosage régulier des plantes transplantées, en attendant qu’elles puissent être remises en pleine terre. Vous pouvez aussi choisir d’envelopper la motte dans une grosse toile de jute ou dans un plastique épais si les plantes ont vocation à être rapidement remises en terre : le but est que les racines ne se dessèchent pas.

En complément, n’hésitez pas à lire notre article « Transplanter arbres, arbustes, rosiers et vivaces : quand et comment ? ».

La multiplication

Si vous ne pouvez pas prendre avec vous certaines plantes (trop imposantes, plantées en pleine terre…), mais que vous souhaiteriez quand même pouvoir en profiter dans votre nouveau logement, vous pouvez tout à fait les bouturer. C’est une méthode de multiplication qui permet d’obtenir de parfaits clones des plantes mères, reprenant toutes leurs caractéristiques. Elle est assez simple à réussir et fonctionne pour de nombreuses plantes : cactus et plantes grasses, arbustes, plantes d’intérieur, plantes grimpantes, vivaces, etc. N’hésitez pas à réaliser plusieurs boutures de la même plante pour avoir des solutions de secours en cas d’échec.

Si besoin, découvrez en complément notre article « Le bouturage : tout savoir sur les différentes techniques et nos conseils ».

Vous pouvez aussi récupérer des plantes qui auront fait des rejets ou procéder à une division.

Bouturer vos plantes trop imposantes pour les faire repartir plus tard

Protéger les plantes : quelques précautions à prendre

Quelques jours avant le déménagement, vous pourrez commencer à préparer et à emballer vos plantes pour les protéger en vue de leur déplacement.

Les soins à prodiguer

Commencez par une petite taille d’entretien, notamment pour les sujets les plus imposants, afin de faciliter leur manipulation. Pensez à utiliser des outils de coupe bien aiguisés et désinfectés entre chaque changement de plantes. Cela limite les risques de propagation de maladies. Éliminez les rameaux abîmés, les tiges trop longues et les fleurs fanées.

Arrosez également généreusement toutes vos plantes en amont, mais jamais le jour même du déménagement. Cela aurait pour conséquence d’alourdir la terre (et donc le poids des plantes), mais aussi de favoriser les risques de coulures. Prévoyez de le faire au moins 3 à 4 jours avant. Videz bien toutes les soucoupes éventuelles avant de les déplacer. Pour la même raison, les plantes en pot laissées à l’extérieur seront déplacées à l’abri des pluies.

La protection des pots

Pour gérer les pots les plus fragiles (en terre cuite, en céramique), qui peuvent aussi se révéler assez lourds, vous aurez deux possibilités :

• rempoter la plante dans un contenant en plastique adapté ;
• protéger le pot à l’aide de papier à bulles, de papier kraft, de cartons, de mousse de récupération, de vieux journaux, d’un drap inutilisé, etc.

Placez les plus petits pots dans des cagettes ou dans des cartons en veillant à bien les caler pour qu’ils ne s’entrechoquent pas.

Les pots les plus gros gagneront à être posés sur des supports à roulettes, pour faciliter leur déplacement.

Si vous avez peur que certains pots se renversent et fassent tomber de la terre sur vos affaires pendant le déménagement, vous pouvez installer un morceau de sac en plastique ou de carton sur le dessus du pot, simplement découpé pour laisser les parties aériennes de la plante passer.

De même, si vous pensez que certains bacs peuvent se démantibuler durant le transport, n’hésitez pas à les sangler.

La protection des parties aériennes

Les feuillages des plantes et les parties aériennes en général peuvent être ficelés au niveau des tiges pour prendre moins de place et limiter les risques de casse. Il est également possible d’installer des tuteurs en complément, pour les maintenir plus solidement. Les plus fragiles pourront aussi être protégées à l’aide de voiles d’hivernage.

Si vous devez déplacer des plantes épineuses, vous pouvez les recouvrir le temps du transport d’une épaisse serviette ou de papier journal pour ne pas vous blesser.

Prévoyez de tailler vos plantes d’extérieur avant de déménager

Le transport des plantes pendant le déménagement

Ne lésinez pas sur les protections afin de bien caler vos plantes, de les garder droites et d’éviter qu’elles ne se renversent ou ne s’abîment. Utilisez des cartons, des magazines ou même des boîtes d’œufs.

Pour des questions de logistique, il est préférable de placer les plantes en dernier dans le camion. Cela évite, d’une part, qu’elles se fassent écraser par le reste du contenu au fur et à mesure du chargement. De plus, elles pourront être déchargées en premier.

Les soins post-déménagement pour les plantes

Courants d’air, variations de températures, obscurité, changement d’hygrométrie… autant de bouleversements que vont connaître vos plantes lors du déménagement. Pour les aider après cette épreuve, sortez-les du camion le plus rapidement possible et retirez les protections. Installez-les dans un endroit lumineux et tempéré. Si les substrats sont secs, procédez à un arrosage. Vous pouvez aussi brumiser le feuillage des plantes qui apprécient l’humidité, en attendant de leur trouver à chacune une place parfaitement adaptée. Faites éventuellement un léger apport d’engrais pour soutenir la reprise.

Les plantes d’extérieur devront, quant à elles, être transplantées le plus vite possible (hors période de gel ou de canicule).

Les jours qui suivent le déménagement, inspectez régulièrement vos plantes pour repérer rapidement les signes d’un souci éventuel : présence de parasites, jaunissement, perte de feuilles, etc. Intervenez rapidement en isolant la plante concernée.

Nous vous souhaitons bon courage pour votre déménagement !