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Les tipules, ces cousins mal aimés

Les tipules, ces cousins mal aimés

Nos solutions pour lutter naturellement contre les larves de ces insectes qui s'attaquent à la pelouse et au potager

Sommaire

Mis à jour le 17 Octobre 2024  par Pascale 7 min.

Si je vous parle des tipules (Tipula spp.), peut-être ne connaissez-vous pas ce diptère ? En revanche, le terme « cousin » vous est certainement plus familier. D’emblée, vous visionnez ce gros moustique, perché sur ses grandes pattes d’échalas, qui le rendent bien pataud. Un cousin du moustique qui n’a rien de vraiment effrayant puisqu’il ne pique pas. Pourtant, il n’est pas totalement inoffensif. Plus précisément, ses larves ne sont pas complètement inoffensives.

En effet, les larves de tipules s’attaquent aux plantes herbacées de nos pelouses, voire à certaines plantes potagères. Et elles peuvent occasionner pas mal de dégâts.

Découvrez qui est réellement cette tipule, quel est son cycle de vie et surtout les solutions pour s’en débarrasser efficacement et naturellement.

Difficulté

Qui est vraiment la tipule, ce gros moustique aux longues pattes ?

La tipule (Tipula) est un diptère de la famille de Tipulidés dont on compte environ 200 espèces sur notre territoire. Mais nous allons nous concentrer sur les deux plus courantes, à savoir la tipule du chou ou tipule potagère (Tipula oleracea) et la tipule des prairies (Tipula paludosa).

Un gros moustique qui ne pique pas

Communément appelés « cousins », ces diptères, des insectes dotés d’une seule paire d’ailes membraneuses, et de pièces buccales leur permettant de piquer ou de sucer, sont plus impressionnants qu’ils ne sont réellement dangereux. En effet, ils sont totalement incapables de piquer et se nourrissent de nectar. Physiquement, les tipules sont facilement reconnaissables avec leurs six grandes pattes, d’aspect fragile, qui semblent presque les handicaper. Ces diptères ont aussi la particularité de posséder des « balanciers » qui remplacent les ailes postérieures et leur permettent d’équilibrer leur vol. Il n’est pas rare, par maladresse ou pour échapper à un ennemi, que les tipules se débarrassent volontairement d’une patte ou d’un balancier. Si ce geste les sauve, il les gêne aussi considérablement dans leurs déplacements.

tipule cousin identification

La tipule se reconnaît à ses six grandes pattes

Parfois appelées « mouche-faucheux » de par leurs similitudes avec l’araignée « faucheux », Monsieur et Madame Tipule sont légèrement différents. Les mâles sont, selon les espèces, plutôt gris, alors que les femelles sont en partie rougeâtres. Tous deux sont dotés de gros yeux, situés sous la tête. Pendant leur brève durée de vie, ils sont uniquement voués à s’accoupler. Avec même une certaine urgence, en particulier en soirée, ou au lever du jour.

Un insecte qui aime l’humidité

Les cousins ont une prédilection pour les zones du jardin plutôt fraîches, voire humides, et on les croise souvent sur les pelouses. Ainsi, la tipule des prairies est visible en septembre, voire en octobre si la météo est clémente. Alors que la tipule du chou se montre plus présente en avril-mai, puis en automne pour une seconde génération.

Si les adultes ne sont en rien gênants ou agressifs, leurs larves sont plus à craindre. En effet, les tipules adultes donnent naissance à de gros vers gris. Longs de 4 cm, ces vers d’un gris sale sont apodes, c’est-à-dire dépourvues de pattes. Dotées d’une tête noire peu visible et de six papilles charnues qui leur confèrent le qualificatif de « vers étoilés », ces larves ne s’enroulent pas sur elles-mêmes. C’est une des principales distinctions entre les larves de tipules et les larves des noctuelles terricoles, communément appelées vers gris. Elles se distinguent aussi des larves des hannetons, de couleur blanc crème, ou des larves de l‘otiorhynque, également blanc crème.

Le cycle de vie des tipules

La tipule des prairies (Tipula paludosa) ne connaît qu’une seule génération par an, la tipule du chou ou potagère (Tipula oleracea) en général deux. C’est pourquoi leur cycle de vie diffère légèrement, en termes de période de vol :

  • De juin à septembre, les adultes émergent, volent et s’accouplent

    tipule cousin accouplement

    Les tipules consacrent leur courte existence à l’accouplement

  • La femelle pond entre 300 et 400 œufs noirs, soit dans le sol, soit alors qu’elle est posée sur une feuille, soit même en plein vol, l’essentiel étant que l’atmosphère soit suffisamment humide
  • 15 jours après la ponte, les larves naissent. Elles nourrissent d’humus et de débris végétaux
  • Dès que le froid arrive, elles ralentissent leur croissance et se cachent sous la surface du sol
  • Au printemps, dès que le sol se réchauffe, les larves de tipules reprennent leur activité. Et elles sont particulièrement affamées et voraces
  • Les larves grossissent et se nymphosent en juin.

Les adultes sont souvent très visibles en automne, entre septembre et octobre, lorsqu’ils sentent le froid arriver. Ils vont dès lors se réfugier dans les endroits éclairés, et tourner autour des ampoules.

Les dégâts occasionnés par les larves de tipules

Précédemment, nous avons vu que les cousins ne sont en rien dangereux, agressifs et nocifs pour les cultures. En revanche, les larves peuvent l’être en cas d’infestation sévère. En effet, durant leurs quatre stades larvaires, et tout particulièrement, au printemps, elles peuvent provoquer de gros dégâts.

Ces larves se développent sous terre, non loin de la surface. Elles se nourrissent donc de plantes herbacées au système racinaire peu profond, comme celui des graminées de nos pelouses, des graminées fourragères, du trèfle, des engrais verts. Elles s’attaquent également aux rhizomes et aux tubercules de plantes potagères, comme les betteraves ou les pommes de terre. En général, elles mangent pendant la journée, et le soir, quand les conditions climatiques sont idéales, elles remontent à la surface via des galeries et se mettent à grignoter le collet, voire les parties feuillues aériennes les plus proches.

tipule larve

Larve de tipule ©Rasbak Wikimedia Commons)

En cas de prolifération, ces larves peuvent occasionner la perte d’un gazon. En effet, les plantes jaunissent et sèchent, puis meurent, le collet étant sectionné et les racines grignotées. Les dégâts sont plus rares au potager, mais prégnants si l’humidité est très présente. Mais ces larves sont surtout préjudiciables pour les cultures de blé, de maïs, d’orge…

Comment lutter naturellement contre les tipules ?

Si la présence des larves est avérée dans votre pelouse ou votre potager, il faut agir curativement assez vite. La lutte biologique passe par l’utilisation des nématodes, et en particulier, de l’espèce Steinernema carpocapsae, non seulement très efficace contre les larves de noctuelles terricoles, de doryphores, de carpocapses, du papillon Duponchelia fovealis, mais aussi des courtilières et des tipules. Les nématodes sont des vers microscopiques qui pénètrent dans l’organisme des larves pour les parasiter. Les larves meurent en 24 à 48 heures, et les nématodes quittent leur proie pour aller en chercher une autre. Et ce, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus une seule larve de tipule.

Nématodes contre les vers gris et doryphores Sc Biotop

Nématodes contre les vers gris et doryphores Sc Biotop

Les nématodes contre les tipules s'utilisent soit au début du printemps, lorsqu'elles viennent d'éclore, soit en septembre-octobre

La prévention avant tout !

Mais la meilleure façon de lutter contre les larves de tipules est avant tout la prévention. Une multitude de petits gestes permettent de créer un environnement défavorable aux tipules. Bien évidemment, les années particulièrement humides, la lutte sera plus difficile, mais elle reste possible.

Comme le développement embryonnaire et l’éclosion sont favorisés par une grande humidité, il suffit de stopper ou de réduire les arrosages de pelouse lors des vols de cousins et de la ponte des œufs, c’est-à-dire approximativement de juin à septembre. Au potager, c’est la même chose. De plus, un sol bien drainé, travaillé et aéré attirera moins les tipules qu’un sol gorgé d’eau.

La principale solution de prévention consiste à faciliter l’implantation des ennemis naturels de ces tipules. Et ils sont nombreux ! Parmi les prédateurs les plus efficaces des tipules, sous leur forme adulte ou larvaire, citons la musaraigne, le hérisson, la taupe, la chauve-souris, les oiseaux du jardin, les batraciens… Et pour attirer toute cette faune utile, on peut agir d’une multitude de façons. Par exemple, en laissant un tas de branchages ou de feuilles mortes au fond du jardin, qui constitueront un abri pour les hérissons et les musaraignes. Pour attirer les batraciens, la mare est incontournable.  À plus long terme, la plantation d’une haie libre d’arbustes à baies s’impose aussi, car les oiseaux viendront s’y réfugier, y nicher et s’y nourrir. Vous pouvez ainsi planter des espèces comme le cornouiller (Cornus), le sureau noir (Sambucus nigra), l‘aubépine (Crataegnus), le prunellier (Prunus spinosa), le cotonéaster, l‘amélanchier, le laurier-tin (Viburnum tinus), le pyracantha

Les carabes peuvent aussi se montrer friands de larves de tipules. Pour les attirer dans votre jardin, il suffit souvent de garder une zone non tondue dans la pelouse, éventuellement semée de quelques plants de phacélie. Cette zone ensauvagée sera un refuge et un garde-manger pour les carabes. Un tas de bois ou de pierres lui sera aussi utile.

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