Les maladies et parasites de l'asparagus

Un petit rappel sur les conditions de culture de l'Asparagus

L’apparition des ravageurs ou de maladies est souvent liée à de mauvaises conditions de culture. Un substrat mal drainé, une luminosité trop faible, une surabondance d’arrosages… sont autant de raisons qui peuvent expliquer les soucis sur l’asparagus. C’est pourquoi une petite piqûre de rappel quant à la plantation et à l’entretien s’impose. En suivant ces conseils, vous diminuerez d’autant le risque de voir votre asparagus envahi de parasites, ou avec un feuillage jauni.

L’asparagus, cultivé en pot ou en pleine terre, apprécie un substrat humifère, parfaitement drainé, plutôt léger et souple. Une terre lourde, gorgée d’humidité, peut être fatale et favoriser le pourrissement des rhizomes. L’emplacement choisi pour l’asparagus est tout aussi important. L’asparagus a besoin d’une bonne luminosité, mais, comme la plupart des plantes d’intérieur, il n’apprécie guère les rayons directs du soleil. L’asparagus aime aussi passer son hiver dans une pièce dotée d’une température autour de 15 °C. Et, en été, il peut élire domicile à l’extérieur, dans le jardin, à mi-ombre.

Le joli Asparagus densiflorus cultivé en pot

En termes d’entretien, les arrosages seront généreux, réguliers l’été, plus espacés l’hiver. Le substrat doit être humide, mais aucune eau résiduelle ne doit stagner dans la soucoupe ou le cache-pot. Une petite brumisation régulière du feuillage maintient une certaine humidité. Un apport d’engrais une fois par mois permet de fertiliser votre asparagus. Enfin, au bout de 2 à 3 ans, un asparagus se sent un peu à l’étroit dans son pot. Le rempotage devient indispensable.

Les ravageurs du feuillage fin de l'asparagus

Cultivé en bonne et due forme, l’asparagus se montre résistant aux attaques d’insectes. En revanche, avec des conditions culturales moyennes ou un environnement inadapté, il peut être la cible d’attaques de parasites. Et ils sont de trois espèces différentes :

Les cochenilles

Les cochenilles sont des parasites souvent difficiles à détruire à cause de leur carapace. La plupart des espèces restent immobiles, mais leurs larves se montrent nettement plus véloces. D’autant qu’elles s’installent sur des zones les plus inaccessibles des asparagus, essentiellement sur la face inférieure du feuillage, près de la nervure centrale. Là, elles sucent la sève de l’asparagus qui s’affaiblit.

Les symptômes 

Les tiges principales portent des pustules rondes, de couleur gris-brun, ou bien de petites masses cotonneuses. Le feuillage jaunit par tâches le long des nervures, puis finit par sécher et tomber. En général, les tissus se décolorent au niveau où ont élu domicile les pustules.

En cas de forte attaque, une substance noirâtre, assez proche d’aspect de la suie, apparaît sur le feuillage. Il s’agit de fumagine, une maladie qui naît des sécrétions de miellat, poisseux.

Une invasion de cochenilles ne fait pas mourir l’asparagus, mais l’affaiblit grandement.

La lutte curative 

Dans un premier temps, on peut gratter les cochenilles avec l’ongle, une pointe d’allumette ou un coton tige. En veillant à ne pas abîmer les tissus de la plante. Ensuite, il faut frotter les feuilles et les tiges avec un coton imbibé d’eau savonneuse ou d’alcool, éventuellement additionné d’une huile végétale. Cette huile va enrober et asphyxier les larves et les œufs. Le feuillage de l’asparagus étant très fin, on peut aussi pulvériser cette solution. Ce traitement peut être renouvelé une fois par semaine jusqu’à disparition complète des cochenilles.

Il est également primordial d’isoler la plante, car les cochenilles se déplacent. Certaines branches très atteintes peuvent être coupées.

N’oubliez pas de vérifier les racines qui peuvent être colonisées par les cochenilles. Dans ce cas, le rempotage s’impose, non sans avoir coupé les segments de racines infestés.

La prévention

• Opérer une surveillance régulière de votre asparagus et autres plantes d’intérieur
• Arroser votre asparagus avec la quantité d’eau appropriée
• Fertiliser régulièrement votre asparagus pour le maintenir en bonne santé
• Supprimer régulièrement le feuillage mort et les débris végétaux
• Établir une certaine distance entre les différentes plantes d’intérieur pour garder une bonne aération

Les araignées rouges

Nommées araignées rouges à cause de leur propension à tisser des toiles blanchâtres sur le feuillage, les araignées rouges sont en fait des acariens de type piqueurs-suceurs de sève. Ces tétranyques tisserands sont minuscules, ce qui les rend souvent invisibles à l’œil nu. Ces indésirables se développent en général dans les atmosphères sèches et chaudes. Ils se reproduisent très rapidement et se déplacent d’une plante à une autre.

Les symptômes

Le dessous du feuillage de l’asparagus prend une teinte gris-argenté ou des colorations moirées. Ce sont fréquemment les jeunes pousses qui sont les premières touchées. Certaines feuilles peuvent perdre leur pigmentation et devenir jaunes. À terme, le feuillage tombe, non sans avoir été recouvert de toiles blanchâtres, signes d’une forte infestation.

La lutte curative

• Isoler immédiatement l’asparagus atteint
• Frotter le feuillage avec un linge humide pour éliminer les toiles
• Doucher l’asparagus avec un jet d’eau
• Pulvériser une solution naturelle fabriquée à base d’un litre d’eau dans lequel seront ajoutées 20 gouttes d’huile essentielle de romarin, 3 gouttes de savon noir et 5 ml d’une huile végétale comme celle de colza. La décoction d’ail s’avère aussi efficace

La prévention

Le geste de prévention le plus efficace est la brumisation du feuillage avec de l’eau de pluie assez fraîche. Chez l’asparagus, il est absolument essentiel. À faire une fois par semaine.

Les thrips

Les thrips sont de minuscules insectes, piqueurs-suceurs, et sauteurs à l’image des puces. Comme les araignées rouges, les thrips se développent à vitesse grand V. Et plusieurs générations peuvent se succéder dans l’année. Les œufs, très difficiles à détecter et à atteindre, sont pondus dans les tissus. Ensuite, les larves s’enfouissent dans le substrat.

Les trips se développent aussi en été, lorsque l’atmosphère est chaude et sèche.

Les symptômes

Les thrips se décèlent aux multiples piqûres sur les feuilles et à la présence de minuscules excréments noirs. Le feuillage jaunit, se décolore par plaques et finit pas sécher.

La lutte curative et prévention 

Le remède est le même que pour les araignées rouges. Il faut maintenir une certaine humidité autour de l’asparagus pour gêner le développement des parasites. Il faut donc brumiser avec persévérance le feuillage, surtout le dessous des feuilles. Les thrips finiront par disparaître. Et si ce n’est pas suffisant, la décoction d’ail devrait éradiquer les derniers individus.

Les accidents de culture qui impactent la santé de l'asparagus

Le feuillage de l’asparagus peut jaunir pour différentes raisons, autres que celles liées à des infestations de ravageurs. Ainsi, un feuillage qui jaunit, sèche et tombe, peut tout simplement être le signe d’un manque d’arrosages. C’est d’ailleurs ce qui se passe naturellement, lors de la saison sèche en Afrique, son aire géographique d’origine. D’ailleurs, concrètement, la motte sera aussi très sèche. L’air sec de la maison peut aussi provoquer ce phénomène. Dans ce cas, il suffit d’augmenter les arrosages, sans pour autant laisser l’eau stagner. Et de supprimer le feuillage sec au ras de la motte.

Ce phénomène du jaunissement du feuillage peut également être dû à un surcroît d’eau. Ou à une exposition trop ensoleillée.

Quant au pourrissement des racines, il est lié à la stagnation d’eau dans la soucoupe ou le cache-pot. Pour l’éviter, il faut absolument supprimer l’eau résiduelle une à deux heures après les séances d’arrosage.

Les maladies qui peuvent toucher les asparagus

Globalement, l’asparagus est une plante très robuste qui se montre peu sensible aux maladies courantes en intérieur. Seule la fusariose peut, à titre exceptionnel, se déclarer si les conditions culturales ne sont pas optimales. 

Cette maladie est en général assez facile à détecter puisque la base des pousses et le collet brunissent et pourrissent progressivement. Les feuilles finissent par tomber et l’asparagus périt. Si vous dépotez la plante, vous verrez que le rhizome est brunâtre et décomposé. Il peut dégager une odeur désagréable.

Pour prévenir cette maladie cryptogamique, il suffit d’arroser correctement. Tout en évitant les apports d’eau si l’asparagus n’en a pas besoin. Une bonne aération de la pièce dans laquelle se trouve l’asparagus est aussi essentiel, surtout après les arrosages.

De même, les apports d’engrais trop azotés favorisent l’apparition de la maladie. Il faut donc choisir un engrais spécial plantes vertes, et l’apporter une fois par mois uniquement. Pas plus.