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Les maladies et parasites du citron caviar

Les maladies et parasites du citron caviar

Prévenir, reconnaître et traiter efficacement

Sommaire

Créé cette semaine  par Pascale 5 min.

Très recherché par les chefs cuisiniers et les simples gourmets, le citron caviar (Microcitrus australiasica) forme un petit arbuste qui ne dépasse pas 2 m de hauteur en pot, 3 m en pleine terre. Cet agrume étonnant se démarque par ses petits fruits, gros comme un doigt, souvent pourpres à cramoisies à maturité, et remplis de perles de pulpe translucide et croquante qui éclatent en bouche. Ce petit arbuste offre également une floraison odorante et un feuillage vert brillant, porté par des tiges très épineuses et graciles. Gélif dès – 3 °C, cet agrume original se cultive essentiellement en pot pour être hiverné en véranda ou jardin d’hiver.

Relativement robuste, il se montre résistant si ses conditions culturales sont respectées. Au moindre écart, maladies et parasites font leur apparition. Découvrez comment les reconnaître, les traiter naturellement et les éviter.

 

Difficulté

Le citronnier caviar, un arbuste exigeant

Le citronnier caviar (Microcitrus australasica) affiche une rusticité modérée (- 3 à – 4 °C maximum) et un métabolisme sensible aux écarts de culture. En climat tempéré, la culture en pot s’impose pour contrôler la protection contre le froid et les apports d’eau. Cette contrainte rend l’espèce plus vulnérable à certains déséquilibres, notamment aux excès d’humidité au niveau des racines, aux carences en micro-éléments, à l’air trop sec en intérieur ou aux variations brutales de température. Le stress engendré affaiblit ses défenses naturelles, rendant la plante plus sujette aux attaques parasitaires ou aux maladies fongiques.

citronnier caviar maladies et parasites

À la moindre erreur de culture, le citronnier caviar peut se montrer sensible aux maladies et parasites

Un substrat mal drainé et un pot trop petit favorisent la stagnation de l’eau au niveau du collet, ce qui constitue une porte d’entrée idéale pour les champignons pathogènes. À l’inverse, un manque d’eau prolongé, surtout en période de croissance active ou de fructification, provoque une chute des feuilles, un dessèchement des jeunes pousses et un affaiblissement général. Ces conditions stressantes créent un terrain favorable à l’installation de ravageurs opportunistes comme les cochenilles, les acariens ou les pucerons.

Le citronnier caviar montre aussi une exigence particulière vis-à-vis de la fertilisation. En l’absence d’un apport régulier en nutriments adaptés aux agrumes, les symptômes de carence apparaissent rapidement.

Les parasites les plus fréquents du citron caviar

Les ravageurs qui s’attaquent au citron caviar sont plus ou moins les mêmes que ceux qui pullulent parfois sur le citronnier ou l’oranger. Faisons un tour d’horizon rapide de ces ravageurs pour les contrer efficacement.

Les pucerons

Ces petits insectes piqueurs et suceurs s’agglutinent sur les jeunes pousses et les tiges afin de prélever la sève. Leur sécrétion forme un amas visqueux et collant, le miellat. Ils affaiblissent le citron caviar et peuvent être vecteurs de maladies.

Les symptômes : les jeunes feuilles s’affaiblissent, s’enroulent et se déforment. Des taches noires, symptômes de la fumagine, apparaissent sur le feuillage.

Que faire ?

  • Pulvériser un mélange d’eau et de savon noir
  • Vaporiser de la décoction d’ail ou du purin d’ortie sur le feuillage
  • En dernier recours, utiliser un insecticide naturel à base de pyrèthre

Les cochenilles

Les cochenilles farineuses et les cochenilles à carapace sont les formes de ravageurs rencontrées sur le citronnier caviar. Elles aussi piquent et sucent la sève des jeunes feuilles. Elles forment des amas cotonneux au revers des feuilles.

Les symptômes : les feuilles sont collantes à cause du miellat sécrété, mais le risque de fumagine est secondaire. La croissance est ralentie, l’arbuste s’affaiblit.

Que faire ? 

  • Gratter les amas cotonneux avec un coton-tige imbibé d’alcool à 90 °C
  • Pulvériser sur les parties atteintes une solution composée d’eau, de savon noir, d’alcool à 90 °C et d’huile végétale.

Les araignées rouges

Ce sont des acariens, appelés tétranyques tisserands, invisibles à l’œil nu, mais détectables par les fines toiles qu’ils laissent derrière eux. Leur présence est favorisée par la sécheresse de l’air. Leur reproduction est très rapide.

Les symptômes : de petites taches jaunes apparaissent sur le feuillage qui se décolore, ternit, sèche et tombe

Que faire ? Le simple fait de brumiser le feuillage avec une eau non calcaire suffit à éliminer ces araignées rouges. Si les températures s’y prêtent, il est recommandé de sortir le citron caviar à l’extérieur, ou au moins d’aérer la pièce.

Les aleurodes ou mouches blanches

De petites mouches blanches s’installent sur le revers des feuilles, sucent la sève et s’envolent au moindre frôlement. Elles se reproduisent très vite.

Les symptômes : de minuscules taches de succion apparaissent sur le feuillage, un affaiblissement global touche l’arbuste

Que faire ? Il faut commencer par bien aérer l’espace ou sortir le citronnier à l’extérieur. La pulvérisation d’eau savonneuse, additionnée d’une huile végétale, est efficace, tout comme le purin d’ortie.

citron caviar parasites

Les aleurodes ou mouches blanches se reproduisent très vite

La mineuse des agrumes

Il s’agit d’une chenille du papillon Phyllocnistis citrella qui s’attaque au citronnier caviar cultivé en extérieur. Elle creuse des galeries dans le jeune feuillage et se nourrit des tissus.

Les symptômes : La chenille laisse derrière elle des galeries ou mines qui font des traces sinueuses pâles, en forme de serpents sur le feuillage. Les feuilles jaunissent et sèchent.

Que faire ? Il faut supprimer les feuilles atteintes et s’en débarrasser à la déchèterie. Si votre citron caviar est à l’extérieur, vous pouvez utiliser des pièges à phéromones qui capturent les mâles et empêchent les accouplements.

Les principales maladies qui touchent le citron caviar

Comme tous les autres agrumes, le citron caviar peut se montrer sensible à plusieurs maladies. Certaines vont spécialement toucher les arbustes cultivés en pot, d’autres s’attaquent aux sujets en pleine terre. À noter que la maladie du dragon jaune (Huanglongbing ou Citrus greening), redoutable pour les cultures d’agrumes, n’est présente qu’en Asie, Amérique et Afrique, mais pas encore sur le territoire européen.

Le citron caviar peut être atteint de moniliose et d’oïdium, deux maladies fongiques assez fréquentes. Je vous invite à consulter ces articles La moniliose des fruitiers et L’Oïdium ou la maladie du blanc.

La gommose à Phytophtora

Il s’agit d’une maladie grave due aux champignons du genre Phytophtora sp. qui touche principalement le tronc et les racines du citronnier caviar. De mauvaises conditions de culture avec un drainage insuffisant et une humidité trop présente près du collet sont souvent à l’origine de cette maladie fongique.

Les symptômes : des écoulements de gomme ambrée se manifestent sur le tronc, fréquemment accompagnés de nécroses écailleuses. Le citronnier s’affaiblit, le feuillage jaunit, les rameaux sèchent et la croissance stagne.

Que faire ? Il faut supprimer les rameaux touchés et curer les parties atteintes, puis pulvériser de la bouillie bordelaise.Citronnier maladies

Le chancre bactérien des agrumes

Le chancre bactérien des agrumes, causé par la bactérie Xanthomonas citri subsp. citri, est une maladie redoutée qui peut affecter le citronnier caviar comme d’autres agrumes, bien que cette espèce semble moins touchée que les citronniers classiques. La contamination se fait essentiellement par les éclaboussures d’eau de pluie ou d’arrosage, en présence de blessures sur les feuilles, les tiges ou les fruits, habituellement causées par le vent, les insectes ou une taille mal conduite.

Les symptômes : de petites lésions brunes à centre déprimé, bordées d’un halo jaune, apparaissent sur les feuilles. Le feuillage et les fruits tombent prématurément si l’attaque est sévère.

Que faire ? Aucun traitement curatif se montre efficace. Il faut supprimer les parties atteintes. Tout passe par la prévention (éviter les blessures, protéger le citronnier caviar de la pluie et faire un traitement préventif de bouillie bordelaise)

citronnier caviar maladies

Le chancre bactérien des agrumes

La fumagine

Il s’agit d’une maladie fongique directement liée à la présence des pucerons, des cochenilles et des aleurodes. Ce n’est pas une maladie très grave, mais elle stoppe la photosynthèse.

Les symptômes : un enduit noir, proche de la suie, se dépose sur les feuilles collantes à cause du miellat. Le citronnier est affaibli et perd son esthétisme

Que faire ? La seule solution consiste à lutter contre les insectes ravageurs. Il faut aussi nettoyer le feuillage à l’eau.citronnier caviar maladies

La chlorose

C’est en fait une fausse maladie qui se manifeste par le jaunissement du feuillage. Les nervures restent vertes. La chlorose est due à une carence en fer ou en magnésium, elle-même due à un pH trop élevé, ou à un substrat appauvri.

Que faire ? Il faut faire un apport de chélates de fer et d’engrais spécial agrumes. L’amendement du substrat est également conseillé.

Le Mal secco ou mal sec

Il s’agit d’une maladie grave, provoquée par le champignon Phoma tracheiphila qui affecte tous les citronniers. Ce champignon bloque la circulation de la sève.

Les symptômes : les feuilles se décolorent et s’assèchent, les rameaux meurent. Des rejets apparaissent nombreux au pied du citronnier. En coupant les branches malades, on détecte une coloration orange.

Que faire ? Il faut supprimer les branches et s’en débarrasser en déchèterie, puis appliquer un fongicide sur les plaies. Si votre citronnier est très atteint, il faut vous en séparer.

Des stratégies de prévention pour un citron caviar en pleine forme

De bonnes conditions de culture sont des gages de bonne santé :

  • Installer le citronnier à un endroit lumineux, à l’abri des vents froids et des courants d’air, avec une température stable, plus fraîche lorsqu’il est hiverné en véranda
  • Lui fournir un substrat drainant et riche en matière organique, neutre à légèrement acide
  • La taille doit être modérée pour favoriser la pénétration de l’air et de la lumière
  • L’arrosage est régulier, presque quotidien en période de floraison et de fructification, à l’eau non calcaire, sans résidus d’eau dans la soucoupe ou le cache-pot
  • La fertilisation est régulière avec un engrais spécial agrumes.

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