
Comment reconnaître le Chénopode et s'en débarrasser au jardin ?
Nos conseils pour lutter contre sa prolifération
Sommaire
Le chénopode blanc (Chenopodium album), parfois surnommé “épinard sauvage”, “chou gras”, “poule grasse” ou “Chou-farinou”, est une plante annuelle très commune dans les jardins, les champs cultivés et les terrains riches en azote. Considérée comme une mauvaise herbe par chez nous, elle envahit facilement les potagers et les cultures, notamment celles du maïs et des légumes, pouvant même devenir le cauchemar du jardinier… Dans cet article, nous verrons comment identifier cette plante sauvage, pourquoi elle peut poser un problème et quelles solutions naturelles existent pour s’en débarrasser.
identifier et reconnaître le Chénopode
Description botanique
Le chénopode blanc appartient à la famille des Amaranthacées, comme le chenopodium quinoa (le quinoa) et le chenopodium rubrum. Cette plante annuelle peut atteindre jusqu’à 1,5 mètre de hauteur et pousse sur des terrains riches en azote.
Ses feuilles sont nombreuses, de forme triangulaire à losangique, que l’on compare souvent à la forme de patte d’oie. De couleur vert moyen sur le dessus, le revers des feuilles est vert clair, avec un aspect farineux au touché sur cette face inférieure, ce qui permet de l’identifier facilement. Sa tige, souvent haute et dressée, est strié de vert clair, presque blanc ou de violet. Ses fleurs, petites et vert tendre, apparaissent entre juillet et automne, formant des grappes compactes.
Espèces courantes
Le Chenopodium album (chénopode blanc) est l’espèce la plus courante en Europe. C’est elle que l’on considère comme envahissante dans nos espaces verts. Mais d’autres variétés existent, comme :
- Le Chénopode Bon-Henri, une plante vivace consommée en cuisine pour ses feuilles au gout d’épinard.
- Le Chénopode hybride (Chenopodium hybridum), qui se distingue par des feuilles plus dentées.
- Le Chenopodium ambrosioides, une espèce tropicale au parfum fort.
- Le Chénopode géant (Chenopodium giganteum) : plus imposant, il peut atteindre jusqu’à 2 mètres et présente des feuilles vertes aux reflets pourpres.
- Le Chenopodium quinoa : cultivé pour ses graines riches en protéines, le fameux quinoa. C’est une plante comestible très appréciée en alimentation.
Habitat et période de croissance
L’épinard sauvage pousse au printemps et sa germination peut s’étendre jusqu’en automne. On le retrouve sur des sols cultivés, les potagers, ainsi que sur des terrains en friche. Il apprécie les terres riches, ce qui explique sa forte présence dans les champs agricoles et les jardins familiaux.

Chénopode blanc et sa floraison
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Concurrence avec les cultures
Le chénopode blanc est considéré par beaucoup de jardiniers comme une mauvaise herbe à cause de son côté très envahissant. En effet, il pousse rapidement et concurrence les cultures, notamment en absorbant une grande quantité de nutriments comme l’azote, essentiel aux légumes et aux céréales comme le maïs. Dans un potager, il peut étouffer les jeunes plants en privant leur système racinaire de matières nutritives et de lumière.
Propagation rapide
Un seul pied d’épinard sauvage peut produire jusqu’à 100 000 graines (dans des conditions optimales bien sûr) en une seule saison. Ces semences sont capables de rester viables plusieurs années dans le sol. Sa levée commence dès le printemps et se poursuit jusqu’à l’automne, ce qui permet une prolifération massive.
Risques pour la santé et l’environnement
Le pollen du chénopode peut provoquer des allergies chez certaines personnes sensibles. Par ailleurs, ses graines et feuilles, bien que comestibles, contiennent de l’acide oxalique, qui peut être toxique en grande quantité. Pour les animaux d’élevage, une consommation trop excessive peut entraîner des troubles digestifs.
Mais il est possible de prendre des mesures naturelles pour éliminer le chénopode avant qu’il ne monte en graines et limiter ainsi son expansion.
Comment se débarrasser du Chénopode ?
Arrachage manuel et désherbage mécanique
L’arrachage manuel est une méthode simple et efficace pour éliminer le chénopode blanc, surtout si les plants sont encore jeunes et n’ont pas encore produit de semences. Il faut agir avant que la plante annuelle ne monte en fleurs, généralement à partir du printemps. D’autant que la floraison est discrète !
Comment arracher efficacement le chénopode ?
- Intervenir après une pluie : lorsque le sol est humide, les racines s’arrachent plus facilement, réduisant ainsi le risque de repousse.
- Saisir la base de la plante : tirer fermement pour extraire l’ensemble du système racinaire, car une racine cassée peut permettre une repousse rapide.
- Utiliser des outils adaptés pour supprimer les racines : une binette, une houe ou une serfouette permettent de déraciner les pieds bien installés. Pour les grandes surfaces, un sarcloir ou un cultivateur manuel facilitera le travail.
Quand et à quelle fréquence désherber ?
- Dès le début du printemps : la première levée du chénopode a lieu à cette période, c’est donc le moment idéal pour commencer.
- Tous les 10 à 15 jours : un désherbage régulier évite l’accumulation de graines dans le sol et empêche la plante de se ressemer.
- Après la récolte des cultures : avant l’automne, il est conseillé de nettoyer le potager ou le champ pour limiter la propagation des semences au printemps suivant.
En suivant ces étapes, il est possible de réduire significativement la présence du chénopode en quelques années, à condition d’être constant et d’arracher chaque pied avant la floraison.
Techniques naturelles et alternatives
- Paillage : recouvrir le sol avec du paillage (paille, foin, feuilles mortes) empêche la germination des graines et limite le développement des mauvaises herbes. En plus, le paillis conserve l’humidité et enrichit la terre en matières organiques.
- Pratiquer le faux semis : arroser le terrain, laisser germer les semences de chénopode, puis arrachez-les à l’aide d’un outil comme une griffe ou un râteau avant d’installer les cultures. Cette méthode est très utile au potager.
- Semis de plantes couvre-sol : des végétaux, notamment les engrais verts comme le trèfle blanc ou la phacélie, ont un développement rapide, couvrent le sol et empêchent ainsi la lumière d’atteindre le sol, réduisant ainsi la germination du chénopode.
- Bâche noire : recouvrir le terrain d’une bâche opaque pendant plusieurs mois prive la plante indésirable de lumière et l’empêche de germer. Cette technique est efficace pour un désherbage sur une grande surface et évite l’utilisation d’herbicides chimiques. Cependant, la zone de culture n’est plus exploitable durant ce temps.
- Désherbage régulier : en combinant ces différentes techniques et en intervenant chaque année, il est possible de réduire durablement la présence de cette adventice.
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Le chénopode blanc, souvent considéré comme une plante envahissante dans notre pays, est en réalité une plante comestible et consommé dans certaines régions du monde. Il est réputé pour sa teneur en vitamines, minéraux et protéines. Connu depuis l’Antiquité, il est consommé cuit comme des épinards. Ses graines, proches du quinoa, peuvent être moulues en farine ou consommées entières. Cependant, à cause de sa teneur en acide oxalique et en saponines, une consommation excessive peut être toxique, surtout pour les personnes sensibles. Il est donc recommandé de le cuire pour réduire cet effet. Il est aussi consommé par le bétail et les volailles, mais là aussi les quantités doivent être modérées.
Pour en savoir plus, lisez notre fiche complète : “Chénopode : planter, semer, récolter“.
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