Stop à l'invasion de la mélisse ! Nos solutions

La mélisse, une plante aux multiples bienfaits

Il y a plein de raisons de cultiver la mélisse dans son jardin ! En effet, la mélisse citronnelle (Melissa officinalis) est une plante vivace aromatique, parée d’une multitude de vertus. Utilisée dès l’Antiquité, la mélisse est reconnue pour soulager les troubles digestifs, agir sur l’humeur, soulager le stress, et faciliter l’endormissement. Au Moyen Âge, ces vertus font sa réputation et, dès lors, la mélisse devient la base de liqueurs ou de la fameuse eau de mélisse dont Richelieu fit grand-usage. Il affirmait même que l’eau de mélisse lui avait sauvé la vie ! Un jour, l’odeur inhabituelle de son breuvage préféré le convainquit qu’on cherchait à l’empoisonner. Il n’avait pas tort !

Aujourd’hui, on continue à consommer ses feuilles, fraîches ou sèches, en infusions. Ou bien en cuisine.

La mélisse citronnée est dotée des vertus médicinales, aromatiques et répulsives

Mais la mélisse est dotée de bien d’autres vertus. À commencer par son aspect répulsif. Les petits ravageurs du jardin comme les pucerons ne l’aiment guère. Tout comme les moustiques. Personnellement, je ne mets pas un pied au jardin ou sur la terrasse sans me frotter les bras et les jambes des feuilles citronnées de la mélisse. Imparable ! Et nettement plus efficace que toutes les autres solutions, plus ou moins naturelles, proposées dans le commerce.

Cultivée au potager ou dans les massifs et bordures, la mélisse recèle un autre avantage : extrêmement mellifère et nectarifère, elle attire des nuées d’insectes pollinisateurs, à commencer par les abeilles. D’ailleurs, le terme « mélisse » vient de « melissa » qui signifie « abeille » en grec. Tout est dit !

Face à ces vertus, difficile de se passer d’un plant de mélisse dans son jardin. Même s’il y a un bémol : elle est très invasive. Mais, ce n’est pas une fatalité. Des solutions existent.

Les différentes manières de contrer l'invasion de la mélisse

Pour pouvoir agir, il faut avant tout comprendre pourquoi la mélisse est si envahissante. D’autant qu’elle l’est doublement ! D’une part, son système racinaire est constitué d’un réseau de longs rhizomes qui s’ancrent très facilement et très rapidement dans la terre. D’autre part, les fleurs sont suivies d’akènes minuscules qui essaiment des graines à foison. C’est pourquoi la mélisse se ressème spontanément un peu partout dans le potager et ailleurs.

Pour autant, il est relativement facile de calmer les ardeurs invasives de notre aromatique. Qui plus est avec des solutions toutes simples, économiques, et qui demandent bien peu d’efforts. Mais qu’il faudra cumuler en raison des capacités hors normes de la mélisse à se multiplier. Un peu à l’image de la menthe.

La culture en pot

La culture de la mélisse citronnée en pot est certainement une des solutions les plus efficaces pour limiter son aspect invasif. Il suffit de la semer ou de la planter dans un substrat constitué de terreau universel, de terre de jardin et de sable à parts égales.

Si vous voulez intégrer plus naturellement votre mélisse dans vos massifs ou au potager, il faudra juste enterrer le pot, en veillant toutefois à le laisser dépasser de 5 cm à la surface pour éviter les débordements de rhizomes. De même, pensez à la rempoter régulièrement, car les rhizomes parviennent à s’insinuer par les trous de drainage du pot.

Cette solution est efficace contre la propagation rhizomateuse, mais pas contre les semis spontanés.

La suppression des tiges florales

Pour justement éviter la dispersion des graines de mélisse (qui se ressèment et germent très facilement dans un périmètre de plusieurs mètres autour du pied mère), il faut tout simplement empêcher la formation des akènes. Et pour cela, il faut couper toutes les tiges porteuses de fleurs, entre juin et août. Un bon sécateur et vous voilà libéré !

Personnellement, en juin, je taille mon plant de mélisse à environ 20 à 30 cm du sol, stoppant ainsi toute tentative de floraison. Cette taille a l’avantage de supprimer tous les semis spontanés, mais aussi de stimuler l’apparition de jeunes pousses, plus chargées en huile essentielle. 

Quant aux feuilles, ne les jetez pas ! Faites-les sécher pour les utiliser en hiver, en infusions ou dans la cuisine. Patricia vous explique d’ailleurs comment faire sécher les feuilles de mélisse.

La suppression des tiges florales, la division de touffe ou la culture en pot sont efficaces contre l’invasion

L’installation d’un paillage épais

Un bon paillage épais de BRF (bois raméal fragmenté), de feuilles mortes ou bien d’un paillis comme les paillettes de lin, de miscanthus ou de chanvre, est relativement efficace contre les semis spontanés. Il aura en outre le mérite de limiter la prolifération des mauvaises herbes et de garder un minimum d’humidité. Néanmoins, cette solution n’est pas infaillible à 100 %

Le désherbage manuel

Ok, vous vous êtes laissé envahir. Et déjà, vous voyez apparaître de jeunes plantules, assez aisées à reconnaître par leur odeur caractéristique. À ce niveau-là, la seule solution efficace est le désherbage manuel pour supprimer toutes ces jeunes pousses. Un désherbage qui doit être soigneux et très régulier, car, chaque jour, de nouvelles plantules apparaîtront. Mais, au bout d’un mois, vous les aurez toutes supprimer.

La division de la touffe

La division de la touffe de mélisse est la solution ultime pour éviter une vigueur trop exacerbée. En effet, il suffit d’arracher votre plant de mélisse à la fourche à bêcher en la contournant et de partager la souche rhizomateuse en plusieurs segments. Ensuite, vous replantez simplement un des morceaux de souche qui devrait rapidement prospérer.

N’hésitez pas à offrir les autres fragments de rhizomes à vos proches et voisins. En n’omettant pas de les prévenir de la propension de la mélisse à aller vois ailleurs…

Cette division de touffe se pratique soit au printemps, aux alentours de mars ou avril, soit en automne, au moins d’octobre.