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Le moineau domestique : un fléau pour les jardiniers ?

Le moineau domestique : un fléau pour les jardiniers ?

Identification, mode de vie et alimentation des moineaux domestiques

Sommaire

Modifié le 30 Décembre 2024  par Pascale 6 min.

S’il est un oiseau qui divise, c’est bien le moineau domestique (Passer domesticus). En effet, certains jardiniers honnissent ce petit passereau un rien culotté, alors que d’autres apprécient sa présence, souvent bruyante, dans leur environnement. Car le moineau domestique appartient à cette catégorie d’oiseaux qui s’adapte à tous les milieux. On le rencontre autant en ville, à picorer quelques miettes oubliées, sur les terrasses de cafés ou les places publiques, à quelques dizaines de centimètres de nos pieds, qu’à la campagne, aussi bien dans les jardins que dans les champs cultivés. Et si vous avez un poulailler, ils fondent sans vergogne sur les mangeoires, au nez de vos poules.

Découvrez tout ce que vous devez savoir pour mieux connaître et comprendre le moineau domestique, un oiseau des jardins, plus fréquemment décrié qu’apprécié.

Difficulté

Le moineau domestique, un oiseau en voie de disparition ?

Le moineau en voie de disparition, voilà une question qui interpelle ! Comment imaginer que ce petit passereau disparaisse alors qu’on a tous des souvenirs d’envolées envahissant tout autant les places publiques, les parcs urbains, les toitures des monuments patrimoniaux… que les jardins des particuliers, les champs cultivés des agriculteurs… Qui n’a jamais été importuné par cet oiseau des plus culottés qui vient presque picorer sur votre table à la terrasse d’un bistrot ?

Pourtant, un constat s’impose depuis les années 2000 : les moineaux disparaissent de plus en plus des grandes villes européennes. Ainsi, d’après la LPO (Ligue de protection des oiseaux), 73 % des moineaux parisiens auraient disparu entre 2003 et 2016. Et le phénomène ne fait que s’accentuer ces dernières années. En milieu rural, le moineau domestique résiste un peu mieux, mais une diminution de la population est tout de même visible.

Comment expliquer le déclin de cette population de piafs ? En ville, ce sont essentiellement la disparition des sites de nidification (cavités dans les maisons anciennes, trous sous les tuiles, creux d’arbres…) et une alimentation déséquilibrée qui causent le déclin des moineaux domestiques. En effet, en ville, les moineaux domestiques ont une alimentation humaine, trop grasse pour eux, peu riche en protéines animales. À la campagne, ce sont surtout les pesticides, la prédation et l’occupation du territoire par d’autres espèces comme les tourterelles turques et les pigeons ramiers qui impactent les populations de moineaux domestiques.

Alors va-t-on voir disparaître de notre environnement ce petit oiseau tellement commun qu’on a tendance à ne même plus voir qu’il est moins présent ?

 

Comment reconnaître le moineau domestique ?

Le moineau domestique est un passereau plutôt trapu et charpenté, de la famille des Passéridés. Monsieur et Madame montrent un aspect différent : si tous les deux ont un plumage brunâtre à châtain foncé rayé de noir, le mâle a une gorge, des joues et un thorax noirs, les pommettes et l’abdomen blanc sale et une calotte grise alors que la femelle paraît plus terne. Elle porte toutefois un sourcil crème, gage de coquetterie ! Le bec du mâle est plus sombre que celui de la femelle.

Le moineau domestique est assez semblable au moineau friquet (Passer montanus) qui vit plus dans les territoires ruraux peuplés de vergers et de taillis. Du côté de la Corse, on rencontre plus facilement le moineau cisalpin (Passer italiae), originaire d’Italie. Le moineau domestique se confond aussi aisément avec l’accenteur mouchet (Prunella modularis), un petit oiseau solitaire qui arpente souvent les jardins des villes et villages, très arborés et ponctués de haies.

moineau domestique identification

Le moineau domestique mâle est moins terne que sa femelle

Long de 14 à 16 cm, le moineau domestique affiche un poids de l’ordre de 25 à 32 g. Son cri est assez reconnaissable, pareil à un “chip”. Et lorsqu’ils sont en bande, ils deviennent très vite bruyants, voire agaçants, tant ses cris sont répétés à l’infini. D’autant que le moineau domestique vit à proximité immédiate des hommes, en colonies constituées de dizaines d’individus.

Mode de vie, reproduction et habitat des moineaux

Sédentaire, presque casanier… tels sont les qualificatifs qui décrivent le mieux les moineaux domestiques.

Un oiseau sédentaire et grégaire

En effet, cet oiseau passe souvent toute sa vie où il est né. Et, en plus de ces deux caractéristiques, le moineau domestique est particulièrement grégaire. Les moineaux n’évoluent qu’en groupe, vivent ensemble, dorment ensemble, se dorent au soleil ensemble, se protègent des prédateurs comme l’épervier d’Europe ensemble, se nourrissent ensemble, fondant sur les champs de graines semées ou les jeunes pousses. C’est également ensemble qu’ils viennent voler les graines dans les poulaillers… Car le moineau domestique est très dépendant de l’homme pour son alimentation.

moineau domestique groupe

Très grégaires, les moineaux ne vivent qu’en groupe

Tout au long de l’année, mais surtout en automne et en hiver, ils élisent domicile dans les arbres, dans les haies, dans les plantes grimpantes, sur les murs, sous les toits, pour passer la nuit. Et leur présence peut se montrer très bruyante, les matins et les soirs.

Une reproduction prolifique

Bruyante, l’est aussi la période de parade nuptiale qui commence en janvier ! Plusieurs mâles hurlent littéralement, s’excitent et se battent autour d’une même femelle. Mais le couple sera monogame tout au long de la saison. Voire au-delà.

Une fois la femelle fécondée, le mâle s’attelle à la construction du nid dans une cavité, une crevasse, un trou, sous un toit, dans un bâtiment, dans un mur, parfois même dans un nid d’hirondelles ou un lampadaire. Le nid est fait de brindilles, de tiges de graminées et de feuilles sèches, auxquelles s’ajoutent quelques plumes et du crin.

La femelle y pond de 2 à 8 œufs, couvés alternativement par le père et la mère. Les petits restent une quinzaine de jours au nid, nourris par les deux parents d’insectes, puis de graines régurgitées.

moineau nidification

Les moineaux construisent un nid sommaire dans une cavité ou un trou

Trois à quatre nichées peuvent se succéder au cours d’une même saison, de mars à septembre.

De quoi se nourrissent les moineaux domestiques ?

Le moineau domestique a un régime alimentaire très varié qu’on pourrait qualifier d’omnivore. Dans les villes, son régime alimentaire est carrément anthropique, puisqu’il se nourrit souvent de miettes et autres nourritures abandonnées par les hommes.

À la campagne, c’est un peu différent. Même s’ils ne boudent pas ce qu’ils trouvent aux alentours des habitations : graines des poules, pâtées des chiens, grains dans les silos… Ils peuvent même aller visiter les décharges à ciel ouvert… Pour autant, les moineaux domestiques peuvent aussi puiser leur nourriture dans les jardins familiaux, car ils raffolent des jeunes pousses tendres de salades, de petits pois, les bourgeons et des boutons floraux, des graines tout juste semées, des fruits bien mûrs… Et nombre de jardiniers n’apprécient guère ce pillage.

moineau alimentation

le moineau domestique a un régime omnivore

Pourtant, dans le même temps, les moineaux peuvent se montrer de redoutables mangeurs d’insectes, essentiellement pendant la saison de nidification, pour nourrir les oisillons. Sous leur bec peuvent donc trépasser tipules et larves de papillon, araignées, hannetons et coléoptères, sauterelles, diptères… Certaines de ces proies sont même attrapées au vol et directement avalées. Et si un moineau domestique tombe sur une colonie de pucerons, il risque de vous en débarrasser avec une belle volonté.

En hiver, ils fréquentent les mangeoires. Mais ils se contentent souvent des résidus laissés par les autres oiseaux, comme les mésanges ou les verdiers d’Europe.

Autant dire qu’au jardin, le moineau peut être tout à la fois un fier auxiliaire qu’un ravageur efficace !

Comment les éloigner du jardin pour protéger vos cultures ?

Si les moineaux ne vous dérangent pas, sauf dans votre jardin, si vous ne supportez plus leurs piaillements intempestifs, si vous souhaitez protéger vos cultures de l’appétit féroce des moineaux, plusieurs solutions peuvent être mises en œuvre. Sans être des remèdes miracle face à un oiseau opportuniste, culotté et tenace, elles peuvent limiter les dégâts :

  • Placer ponctuellement, dans votre potager ou votre verger, des effaroucheurs qui cumulent le bruit et le mouvement. Les vieux CD, les boîtes de conserve, des bandes de papier aluminium… seront suspendus à des piquets ou accrochés aux branches. Au moindre souffle d’air, ils bougeront et feront fuir les moineaux. Il peut être judicieux de les installer non pas tout au long de l’année, mais seulement aux moments critiques des semis, de l’émergence des jeunes pousses, de la fructification… et n’hésitez pas à les changer de place
  • Disposer un ou deux carillons en bambou à divers endroits du jardin

    solutions éloigner moineaux

    Il existe différentes solutions pour éloigner les moineaux du jardin

  • Installer un épouvantail et le changer de place régulièrement. Pour éviter que les oiseaux s’y habituent, il faut l’habiller de vêtements mobiles, comme une écharpe, un chapeau avec des rubans
  • Poser des tunnels de protection sur vos semis ou des cloches sur vos plants repiqués
  • Protéger les cultures vulnérables avec des filets de protection posés sur des arceaux et fixés au sol avec des sardines. Mais il faut vérifier quotidiennement qu’aucun oiseau ne s’y trouve coincé
  • Se procurer un effaroucheur du commerce, visuel, sonore ou à ultrasons. Les faux rapaces peuvent détourner les moineaux pendant une période, mais ils détectent très vite la supercherie.

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