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La mouche de la cerise (Rhagoletis carasi) était déjà bien connue (et redoutée) des arboriculteurs, car elle peut détruire une récolte en une seule saison. Depuis quelques années, un autre diptère, venu d’Asie du Sud-Est, s’attaque aux cerises et à d’autres fruits. Il s’agit de la mouche ou moucheron asiatique (Drosophila suzukii), également appelée drosophile japonaise ou drosophile à ailes tachetées, qui, depuis 2010, affirme sa présence en France de la plus désagréable des manières, tant dans les vergers des professionnels du fruit que dans ceux des jardiniers amateurs. Loin de se contenter des cerises, cette minuscule mouche à la croissance très rapide jette son dévolu sur de nombreux autres fruits.
Apprenons à connaître cet insecte ravageur pour mieux le combattre afin de protéger nos arbres fruitiers.
Par sa taille, Drosophila suzukii peut être plus considéré comme un moucheron que comme une mouche. En effet, ce diptère de la famille des Drosophilidées mesure moins de 3 mm de longueur. Ce moucheron asiatique se reconnaît à son thorax brun clair strié de bandes noires, à ses yeux rouges, mais surtout aux deux taches qui ornent les ailes du mâle. Ces insectes portent également des antennes aristées, c’est-à-dire porteuses d’un poil latéral. Le dimorphisme sexuel étant très marqué, les femelles ne disposent pas de taches sur les ailes.
Les larves ressemblent à des asticots d’un blanc laiteux et transparent.
Originaire du Japon, de Corée et de Chine, la drosophile des cerises est repérée en Amérique du Nord en 2008 où elle occasionne beaucoup de dégâts. Elle fait ensuite son apparition en Espagne et en Italie en 2009, avant d’arriver en France en 2010, d’abord en Corse puis dans le sud. En 2011, elle est signalée en Lorraine et dans le Bassin parisien. Autant dire que cette petite mouche s’est particulièrement bien adaptée au climat de notre territoire ! De plus, elle fait preuve d’une mobilité exceptionnelle et d’une adaptabilité tout aussi exceptionnelle par son régime polyphage. Aujourd’hui, la mouche asiatique est présente sur toute la France, dans toutes les régions où la production de fruits est importante. Les dégâts sont si impactants que les arboriculteurs sont forcés de changer leur méthode de récolte afin de protéger leur production. En effet, cette représentante des drosophiles a un développement différent de ces compères, en particulier de la mouche de la cerise (Rhagoletis cerasi). En revanche, elle est assez proche de la mouche du vinaigre (Drosophila melanogaster).
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la mouche asiatique est particulièrement invasive. En effet, elle connaît un cycle de développement très rapide ! Dès le mois de mars, les femelles fécondées sortent de leur diapause, c’est-à-dire leur période de léthargie hivernale passée dans les débris végétaux du sol ou sous des écorces. Très rapidement, elles se mettent à pondre, à raison de 1 à 3 œufs d’un blanc laiteux par fruit, et de 7 à 16 par jour. La ponte dure plusieurs jours et peut atteindre 400 œufs. Les femelles sont dotées d’un ovipositeur en forme de scie qui leur permet de transpercer l’épiderme des fruits.
À la différence des autres drosophiles qui affectionnent les fruits très matures, presque pourris, ces moucherons asiatiques ont la particularité de pondre dans les fruits frais et juste mûrs. Les larves s’y développent très rapidement, passant par trois stades. Elles se nourrissent de la chair des fruits, s’empupent très rapidement et l’imago émerge tout aussi rapidement. Leur cycle de vie n’excède guère deux semaines. Ainsi, suivant les conditions climatiques, de 3 à 13 générations peuvent se succéder en une seule saison, de mars à novembre.
En hiver, seules les femelles fécondées hivernent pour émerger au tout début du printemps.
Ces drosophiles frugivores provoquent de gros dégâts dans les vergers où elles s’installent. D’abord par leur croissance très rapide, mais aussi par leur régime polyphage. En effet, Drosophila suzukii jette son dévolu sur les petits fruits à la peau plutôt fine et les baies comme les cerises, les framboises, les fraises, les myrtilles, les groseilles, les mûres… mais aussi les figues, les kiwis et les kiwaïs, les kakis, ou encore les prunes, les pêches et nectarines, les abricots. Sans oublier le raisin, et en particulier le noir. Les femelles fécondées semblent avoir une prédilection pour les fruits rouges ou violets, même si elles ne dédaignent pas les autres (où l’impact est toutefois moins important).
Ces mouches asiatiques apprécient aussi beaucoup des plantes hôtes comme les ronces, les églantiers, les arbousiers, les cornouillers et les sureaux.
Concrètement, les larves qui naissent à l’intérieur des fruits parvenus à maturité se délectent de la chair. Cette chair donne l’impression de se liquéfier et elle s’acidifie. Les fruits deviennent mous, ponctués de dépressions sous l’épiderme. Ils finissent par se vider complètement. Ils sont impropres à la consommation, sachant qu’une à trois larves peuvent cohabiter dans le même fruit. Souvent, les fruits atteints chutent au sol.
De plus, devenus vulnérables, ces fruits sont plus sensibles aux attaques de champignons et autres virus.
Chez les arboriculteurs, suivant les espèces et les années, les pertes peuvent avoisiner 80 à 100 % de la production.
À l’image des insectes invasifs, venus de contrées lointaines, comme la mineuse du marronnier, la lutte est difficile. En effet, ces mouches asiatiques n’ont aucun prédateur naturel et se montrent résistantes aux insecticides couramment utilisés par les professionnels. Il reste donc la lutte culturale et la lutte mécanique pour se prémunir contre ces drosophiles de Suzuki, assez faciles à mettre en œuvre dans un verger de petite taille ou dans des haies fruitières :
Jusqu’à présent, les parasitoïdes d’origine européenne se sont montrés peu efficaces dans la lutte biologique contre la mouche asiatique. C’est pourquoi l’institut Sophia Agrobiotech de l’INRAE a collecté en Asie des spécimens d’une guêpe exotique (Ganaspis cf. brasiliensis) capable de parasiter les larves de la drosophile japonaise. Après de nombreuses études et demandes d’autorisations, les premiers lâchers de cette guêpe ont été faits en septembre et octobre 2023 sur plusieurs sites en France, afin d’évaluer l’efficacité de ce parasitoïde sur les populations de moucherons, mais aussi l’éventuel impact sur d’autres espèces.
Il est également à noter que de nombreuses recherches sont en cours pour affiner le mode de vie de ces insectes dévastateurs, entre autres autour la question de l’hivernage. Il semble établi que les mouches asiatiques, mâles ou femelles, pourraient se réfugier dans les composteurs en hiver, et même continuer de s’y développer et de s’y nourrir.
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