Pays de livraison et langue
Votre lieu de résidence semble être:
Votre lieu de résidence est:
Afin de profiter de la meilleure expérience sur notre site, vous pouvez changer:
Le pays de livraison:
Nous ne livrons que les articles des catégories graines et bulbes dans votre pays. Si vous ajoutez d'autres articles à votre panier, ceux-ci ne pourront pas être expédiés.
La langue:
Mon compte
Bonjour
Mes listes de favoris
Plantfit
Mon panier
Connexion / Inscription
Déjà client(e) ?
Pas encore client(e) ?
Créez votre compte afin de pouvoir suivre votre commande, accéder à notre service clients et, si vous le souhaitez, profiter de nos offres à venir.
Sommaire
C’est souvent un petit trou aux contours bien nets, visibles sur les tomates vertes ou bien mûres, qui interpelle le jardinier. Et puis, en coupant ladite tomate, on peut tomber sur une petite chenille verte qui s’est douillettement installée dans la chair de la tomate, la dévorant littéralement. À moins qu’elle ne l’ait déjà déserté pour aller voir ailleurs… Que vous habitiez dans le sud de la France, où elle était jusque-là cantonnée, ou plus haut vers le nord, vous avez peut-être déjà été confrontée à ce ravageur ? Derrière cette chenille se cache un papillon de nuit, la noctuelle de la tomate (Helicoverpa aemigera), parfois appelée armigère.
Faisons connaissance avec ce parasite qui peut faire des dégâts importants sur les plantations de tomates, et abordons les différents moyens de prévention et de lutte.
Pour en savoir plus : Les tomates : semis, plantation, entretien et récolte.
Derrière une chenille, il y a toujours un papillon. Et le papillon qui est à l’origine des dégâts sur vos tomates, c’est la noctuelle de la tomate, autrement nommée armigère ou Helicoverpa armigera. Ce lépidoptère est un papillon de nuit, d’origine tropicale ou subtropicale. Arrivé lors de la canicule de 2003, il s’est installé dans le sud de la France, où il a commencé à faire parler de lui. Et, puis, avec les derniers épisodes de canicule, il remonte doucement vers le nord du territoire. Ainsi, moi qui habite et jardine près de Saint-Etienne, dans la Loire, à quelque 650 m d’altitude, j’ai, pour la première fois, constaté sa présence lors de l’été 2023, dans ma parcelle de tomates.
Monsieur et Madame Helicoverpa armigera sont légèrement différents. Tous deux larges d’environ 4 mm, ils se distinguent par la coloration de leurs ailes, orangé brunâtre chez la femelle, gris-vert chez le mâle. Les ailes antérieures sont en outre bordées d’une ligne de taches noires. La femelle est légèrement plus longue que le mâle, plus robuste aussi. Leur vol d’accouplement intervient au crépuscule ou la nuit dès que la température du sol atteint 17 à 18 °C, soit en avril-mai dans le sud, un peu plus tard ailleurs. Pendant leur courte vie, mâle et femelle vont se nourrir du nectar des fleurs environnantes et étancher leur soif avec les gouttes de rosée. Ensuite, la femelle peut pondre entre 500 et 300 œufs, en général sur les jeunes rameaux, l’envers des feuilles et les boutons floraux. Sphériques et plats sur les pôles, ces œufs passent du blanc jaunâtre au marron. L’incubation ne dure que quatre jours ! Puis arrive l’éclosion des larves.
Les larves de la noctuelle de la tomate passent par six stades de développement dont la durée dépend de la température. De 18 jours à 22 °C, le développement larvaire peut durer jusqu’à 50 jours à 17 °C. À leur éclosion, les jeunes chenilles, arpenteuses, se nourrissent de jeunes feuilles. Elles peuvent se montrer très agressives, voire cannibales, vis-à-vis de leurs congénères. Au deuxième stade de développement, elles pénètrent dans les fruits, verts ou déjà mûrs, en creusant un petit trou, souvent assez près du pédoncule. Et s’y nourrissent et y défèquent. Ce qui rend les tomates impropres à la consommation. En fin de développement, ces chenilles, diversement colorées de vert, de jaune, ou de brun, mesurent 30 à 40 mm de long.
Une fois bien repues, au bout des six stades de développement, les chenilles s’enfoncent dans le sol pour se nymphoser. Elles y passent l’hiver sous forme de chrysalide. Et, au printemps suivant, elles reviennent !
Ce sont surtout les tomates qui sont visées par ces noctuelles, mais elles peuvent aussi s’en prendre aux poivrons et aubergines, aux courges, aux haricots et au maïs. Sous d’autres latitudes, elles font aussi des ravages sur les plantations de coton ou de tabac. Elles entraînent chez les maraîchers des pertes commerciales énormes, car une fois que « le ver est dans le fruit », il devient totalement immangeable. Parce que les chenilles grignotent la chair de la tomate, souillée par leurs excréments. En revanche, les ravages sur les feuilles, au premier stade larvaire, sont nettement moins impactants.
Comme il est assez difficile de voir les papillons lors de leur vol, ou même les œufs, c’est lorsque le mal est fait qu’il est détecté. Et le premier indice qui ne trompe pas est le trou dans la tomate. Souvent un seul par tomate, en général bien rond. En découpant la tomate, suivant le stade larvaire, on voit la chair grignotée. Et parfois la chenille encore présente.
Si les conditions climatiques s’y prêtent, plusieurs générations de noctuelles de la tomate peuvent se succéder sur une période de culture.
Il est relativement difficile de lutter contre la noctuelle de la tomate. Car, lorsqu’on voit les premiers symptômes, les chenilles sont tranquillement installées dans les fruits de leur plante hôte, totalement inaccessibles.
Pour lutter, il faut donc intervenir à d’autres stades de leur cycle de vie. Mais les moyens de lutte naturels restent peu nombreux. Le seul traitement vraiment efficace est le Bacillus thuringiensis (Bt), un insecticide microbiologique efficace sur les adultes et surtout les larves au premier stade de leur développement. Mais il ne faut pas les rater, car elles ne sont vulnérables que quatre petits jours, souvent bien cachées sous les feuilles. Quant aux adultes, ils volent au crépuscule ou la nuit. Autant dire qu’ils passent généralement inaperçues. C’est pourquoi les professionnels du maraîchage font précéder les pulvérisations de Bt de pose de pièges à phéromones pour repérer les vols. Il est en outre recommandé de renouveler les pulvérisations de Bt tous les 10 jours sur toutes les parties du plant de tomates, y compris, et davantage, à l’envers des feuilles.
En observant bien ses cultures (et avec une bonne paire de lunettes), on peut aussi repérer les chenilles au dernier stade de développement, lorsqu’elles cherchent à s’enfoncer dans le sol pour leur diapause. Vous pouvez aussi essayer de trouver les œufs !
Enfin, le principal moyen de lutte passe par la destruction systématique des tomates attaquées. Ne les laissez surtout pas pourrir sur le sol sur lequel elles tombent !
Et puis, vous pouvez compter sur l’aide précieuse de quelques auxiliaires, à savoir les mésanges (qui raffolent des chenilles en tous genres !), des chauves-souris, très efficaces au crépuscule et des syrphes. C’est pourquoi il est essentiel de favoriser la biodiversité pour attirer, votre jardin, les mésanges et autres prédateurs.
Pour en savoir plus :
Comme la lutte biologique contre la noctuelle de la tomate s’annonce ardue, autant tout miser sur la prévention ! Et les méthodes préventives sont nombreuses. En les déployant toutes, vous multiplierez vos chances de décourager les noctuelles de la tomate de s’installer dans votre jardin :
Personnellement, comme chaque année, j’ouvre mon potager à mes quatre poules en hiver lorsque les cultures se font rares. En grattant le sol, en picorant, elles détruisent assez systématiquement toutes les larves. Cette saison, pour l’instant, pas de petits trous visibles dans les tomates…
Commentaires