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Permaculture : le principe d'autorégulation

Permaculture : le principe d'autorégulation

une régulation naturelle avec peu d'intervention humaine

Sommaire

Mis à jour le 9 Février 2024  par Olivier 6 min.

La permaculture est une approche holistique de l’agriculture qui met l’accent sur la durabilité et la résilience des écosystèmes agricoles. Un des principes fondamentaux de la permaculture est l’autorégulation, qui consiste à créer des systèmes agricoles qui s’autorégulent de manière naturelle, sans intervention humaine excessive. L’autorégulation est un processus qui permet aux éléments d’un écosystème de s’adapter les uns aux autres, de coopérer, de s’ajuster et de maintenir un équilibre dynamique.

Dans cette fiche conseil, nous explorerons le principe d’autorégulation en permaculture, ses applications pratiques et ses avantages pour l’agriculture durable, mais aussi pour nous, dans nos propres jardins.

Difficulté

La permaculture : petite piqûre de rappel

Voici, sous forme d’un résumé très (trop) bref, ce qu’est la permaculture :

La permaculture est une approche de l’agriculture (au sens large du terme) qui met l’accent sur la durabilité, la biodiversité et la régénération des écosystèmes agricoles. Elle est fondée sur des principes éthiques, tels que la prise en compte des limites de la planète et le partage équitable des ressources. La permaculture vise à créer des systèmes agricoles qui imitent les écosystèmes naturels en utilisant des techniques telles que la culture sur buttes, la rotation des cultures, la conservation de l’eau, le compostage et l’utilisation de plantes compagnes pour favoriser la croissance et la résilience des cultures. La permaculture est plus qu’une simple méthode de production alimentaire : c’est une approche holistique de la vie qui encourage la coopération, la solidarité et l’autonomie, et qui vise à construire des communautés durables et résilientes.

Le principe d'autorégulation

Le principe d’autorégulation en permaculture consiste à créer des systèmes agricoles qui s’autorégulent de manière naturelle, sans intervention humaine excessive. L’autorégulation est un processus qui permet aux différents éléments d’un écosystème de s’adapter les uns aux autres, de coopérer, de s’ajuster et de maintenir un équilibre dynamique. L’objectif est de favoriser la résilience du système, en évitant les déséquilibres qui pourraient perturber la croissance et la santé des plantes, des animaux et des autres organismes du sol.
En permaculture, cela peut être réalisé en utilisant des techniques telles que la diversification des cultures, la création de microclimats, la conservation de l’eau et la gestion des ressources naturelles de manière régénérative. Le principe d’autorégulation vise ainsi à créer des systèmes agricoles qui sont en harmonie avec la nature, plutôt que de chercher à contrôler la nature par la force ou par des moyens artificiels.

autoregulation

Diversifier les cultures : arbres et arbustes sont nécessaires avec les plantations légumières et sont pensés comme un tout, en harmonie avec la nature

Concrètement : comment appliquer l'autorégulation au jardin ou en culture ?

Voici quelques exemples d’applications pratiques pour réaliser un jardin selon le principe d’autorégulation en permaculture :

  • Diversifier les cultures : planter une variété de plantes différentes dans le jardin, y compris des légumes, des fruits, des herbes, des arbres et des arbustes. Cela permet de favoriser la coopération entre les plantes, de réduire les maladies et les parasites et de maximiser l’utilisation des ressources du sol.
  • Créer des microclimats : utiliser des éléments naturels tels que des arbres, des haies, des murs en pierre et des étangs pour créer des microclimats différents dans le jardin. Cela permet de cultiver des plantes qui ont des besoins différents en matière de température, d’humidité et de lumière, et de soutenir la biodiversité.
  • Favoriser la vie du sol : éviter les écocides, améliorer le sol par ajout de compost, pratiquer la rotation des cultures, le paillage, la culture sur buttes et la plantation de légumineuses (fabacées telles que les haricots, les pois, le trèfle, la luzerne…) pour favoriser la vie du sol. Les organismes du sol, tels que les vers de terre, les bactéries et les champignons du sol, sont essentiels pour maintenir la santé des plantes et de l’écosystème dans son ensemble

paillage

  • planter des plantes compagnes qui se complètent mutuellement, telles que les cultures associées. Par exemple, les haricots grimpants peuvent être plantés avec des plants de maïs pour soutenir leur croissance, tandis que la menthe peut être plantée avec des choux pour repousser les insectes nuisibles.
  • Réduire la consommation d’eau : utiliser des techniques de conservation de l’eau, telles que l’irrigation au goutte-à-goutte, la rétention de l’eau dans le sol et la récolte de l’eau de pluie. Cela permet de réduire la quantité d’eau nécessaire pour faire pousser les plantes et de minimiser l’impact environnemental.
recuperateur eau

Bien évidemment, récupérer l’eau de pluie

  • Gérer les ressources naturelles de manière régénérative : utiliser des pratiques telles que la permaculture, la culture biologique, la rotation des cultures et le compostage pour gérer les ressources naturelles de manière durable et régénérative. Cela permet de maximiser la productivité du jardin tout en préservant les ressources naturelles pour les générations futures.
permaculture compostage

Le compost est indispensable au jardin

Avantages et inconvénients du principe d'autorégulation

Avantages

L’application du principe d’autorégulation au jardin en permaculture présente plusieurs avantages, notamment :

  • Durabilité : Les systèmes autorégulés en permaculture sont durables, car ils sont conçus pour fonctionner en harmonie avec l’environnement naturel. Les méthodes de culture naturelles telles que la rotation des cultures, la culture en buttes, la plantation de légumineuses et la production de compost permettent de préserver la santé des sols, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de minimiser les déchets.
  • Résilience : un jardin ou une culture dans lesquels est appliqué le principe d’autorégulation sont capables de s’adapter aux changements climatiques et aux conditions environnementales. La diversité des cultures et la création de microclimats dans le jardin permettent de minimiser les risques de perte de récolte due à des événements climatiques extrêmes tels que les sécheresses ou les inondations.
  • Biodiversité : Les systèmes autorégulés favorisent évidemment la biodiversité en encourageant la présence d’une grande variété d’organismes dans le jardin, tels que les insectes pollinisateurs, les vers de terre et les prédateurs naturels des nuisibles. Cela permet de maintenir l’équilibre écologique et de prévenir la propagation de maladies et de parasites.
  • Productivité : ce type de jardin peut être très productif, car on optimise l’utilisation des ressources disponibles (eau, plantes, sol…). Les plantes sont sélectionnées en fonction de leur capacité à « coopérer » entre elles, ce qui peut augmenter la quantité et la qualité de la production.
  • Autonomie : enfin, ce principe permet aux jardiniers d’être plus autonomes en leur fournissant des outils et des techniques pour gérer leur propre production alimentaire. Les méthodes de culture naturelles permettent également de réduire les coûts et les besoins en énergie, ce qui peut être bénéfique pour les jardiniers ayant des ressources limitées.
recolte

Les principes de permaculture sont en général synonymes de récolte abondante

Inconvénients

Bien qu’il y ait de nombreux avantages à appliquer le principe d’autorégulation au jardin en permaculture, il est important de noter qu’il peut y avoir aussi certains inconvénients :

  • Temps de mise en place : la mise en place d’un système autorégulé en permaculture peut prendre du temps et nécessiter des investissements de départ, principalement en termes de temps, d’efforts et de ressources.
  • Adaptation : les systèmes autorégulés sont adaptés à leur environnement local, ce qui signifie que les techniques qui fonctionnent bien dans un jardin pourraient ne pas fonctionner dans un autre jardin situé dans une zone géographique différente.
  • Résultats variables : la production peut varier d’une saison à l’autre en fonction des conditions météorologiques et des facteurs environnementaux, ce qui peut rendre difficile la prévision de la quantité de récolte et des rendements.
  • Gestion de la croissance : les plantes poussent de manière plus naturelle, il peut donc être difficile de contrôler leur croissance et leur développement. Cela peut nécessiter un ajustement des techniques de gestion, comme la taille des arbres fruitiers ou la suppression de certaines plantes trop envahissantes.
  • Apprentissage continu : l’application du principe d’autorégulation en permaculture nécessite une connaissance et une compréhension continue de l’environnement et de ses systèmes naturels. Mais ce n’est pas vraiment un inconvénient, surtout lorsqu’on est passionné par la nature et le jardin !

En résumé : bien que l’application du principe d’autorégulation en permaculture puisse présenter des défis, les avantages à long terme en termes de durabilité, de santé de l’écosystème et de productivité peuvent valoir largement les efforts nécessaires pour mettre en place un tel système. En effet, l’application du principe d’autorégulation peut contribuer à la création de jardins durables, résilients, biodiversifiés, productifs et autonomes. Bref, qu’attendons-nous pour nous lancer !

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