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Les punaises sont des insectes répandus dans nos jardins. Il en existe une grande variété d’espèces : Punaise verte, Punaise brune, Gendarme, Punaise des baies, Punaise potagère, Punaise arlequin… Difficile de toutes les citer. Les punaises terrestres sont généralement phytophages et consomment la sève des plantes. Bien que très rarement problématique, les punaises ou hétéroptères provoquent parfois des dégâts dans les cultures, au potager, au verger ou au jardin d’ornement. Comment cohabiter avec les punaises ? Faut-il réellement intervenir ? Existe-t-il un moyen pour les écarter momentanément ? Retrouvez tout ce qu’il faut savoir sur les punaises du jardin dans notre fiche conseil.
L’ordre des hémiptères est scindé en 2 sous-ordres : les homoptères (en gros les pucerons, les cochenilles, les cicadelles et les cigales) et les hétéroptères qui regroupent les punaises. Ces fameuses punaises représentent plus de 45 000 espèces à travers le monde. Nous allons essayer d’être concis et tenter de généraliser…
Les hétéroptères ou punaises se différencient des autres insectes par leur paire d’ailes antérieures ou hémélytres : celles-ci possèdent une partie rigide (la corie) et une partie fine et membraneuse. La paire d’ailes postérieures étant totalement membraneuse. Voilà d’où vient le nom de ce sous-ordre : hétéro (différent) et ptère (aile).
Le nom français « punaise » vient du vieux français « punais » : qui sent mauvais.
Les punaises sont des insectes, par conséquent elles possèdent 6 pattes, 2 antennes, 4 ailes et un corps articulé en 3 parties : tête, thorax et abdomen. Voici ce qui caractérise les punaises ou hétéroptères :
L’habitat des punaises est varié. Certaines sont aquatiques (Notonectes, Corises, Naucores, Nèpes…) ou subaquatiques (Gerris, hydromètres…), mais la majeure partie des punaises est terrestre. Ce sont celles que l’on retrouvera préférentiellement au jardin. Mais si vous avez le bonheur d’accueillir une mare dans votre jardin, vous observerez aussi les punaises aquatiques et subaquatiques.
Les punaises sont parfois prédatrices ou ectoparasites (parasites externes qui se nourrissent du sang de leur hôte), mais la grande majorité est phytophage. Grâce à leur rostre piqueur-suceur, les punaises phytophages, comme la Punaise brune (Coreus marginatus), la Punaise arlequin (Graphosoma lineatum) ou la Punaise verte (Palomena prasina), se nourrissent de sève en piquant tiges, feuilles, fruits ou graines.
Ces punaises phytophages peuvent éventuellement provoquer des dégâts directs (retard de croissance, dessèchement…) ou indirects lorsque la punaise véhicule des maladies. Les punaises sont souvent considérées dans les cultures comme des nuisibles, voire des ravageurs. Cependant, c’est extrêmement rare et les punaises ne sont pratiquement jamais en nombre suffisant pour créer de réels dégâts.
Même si le réchauffement climatique cause une recrudescence de quelques punaises provoquant des dégâts aux cultures, comme la Punaise ornée du Chou ou la Punaise des baies (Dolycoris baccarum). On subit aussi récemment une invasion de Punaise diabolique ou Punaise marbrée, une espèce invasive venue d’Asie, considérée comme un ravageur des cultures. La Punaise diabloique n’a pas de prédateurs naturels chez nous.
La reproduction chez la punaise se caractérise par des positions parfois étonnantes : notamment le « cul à cul » chez beaucoup de pentatomidées ou les Gendarmes (Pyrrhocoris apterus). La femelle et le mâle restant accrochés même après l’accouplement. Les punaises pondent des petits œufs blancs ou translucides sur le revers des feuilles. Les œufs éclosent entre une et 3 semaines en fonction des espèces. L’insecte ne procède pas à une véritable métamorphose : la jeune punaise ressemble déjà à une adulte, mais en plus petite. La « larve » et l’adulte vivent aussi dans le même milieu (paurométabole). Cinq mues seront nécessaires à la jeune punaise avant de devenir adulte.
Les punaises se défendent de différentes façons, comme l’adoption de couleurs vives (« ne me touche pas, je ne suis pas bon à manger !« ), chez le Graphosome rayé ou le gendarme (Pyrrhocorus apterus) par exemple, ou la sécrétion de substances malodorantes via leur glande odorifère.
Le saviez-vous ? : les punaises terrestres et phytophages du jardin ne piquent pas. Cependant, les punaises aquatiques prédatrices, comme les Nèpes ou les Notonectes, peuvent vous piquer. La piqûre est sans danger, mais… assez douloureuse. Ne les embêtez pas !
Bien évidemment, ce ne sont là que quelques espèces communes. Il existe un grand nombre d’espèces d’hétéroptères (punaises) en France : environ 2000 espèces terrestres ou aquatiques.
Les punaises sont rarement en nombre suffisant pour créer des dégâts. Cependant, c’est au potager, et encore plus au verger, que l’on s’inquiétera le plus de la présence de punaises. Les fruits et légumes piqués se nécrosant, vont mal se développer ou tomber prématurément. De plus, certains fruits consommés directement prennent parfois un goût atroce à cause d’une punaise ayant utilisé son moyen de défense préféré : le largage d’une substance malodorante et peu ragoutante. C’est souvent le cas sur les framboises. Bref, dans ces cas précis, il conviendra peut-être d’intervenir, mais toujours de manière douce. Oublions catégoriquement les insecticides, comme la terre de diatomée ou autres joyeusetés !
Pour vous aider à réguler les populations de punaises, la faune de votre jardin peut vous aider. Dans un jardin où règne le respect de la nature, les punaises sont prédatées par les araignées, quelques oiseaux insectivores et les crapauds. Elles sont aussi parasitées par des larves de certaines espèces de guêpes. Attention cependant, la Punaise diabolique (Halyomorpha halys) est une espèce invasive provenant d’Asie, et n’a, par conséquent, pas de prédateurs naturels chez nous.
Martine, le 19 Novembre 2023
Un grand merci Olivier pour votre article très éclairant sur les punaises .
A bientôt de vous lire .
Cordialement . M D
Réponse de Ingrid, le 20 Novembre 2023
Merci pour vos encouragements !
SARRAZIN, le 13 Mars 2024
Merci beaucoup Olivier pour ces informations pleines de bonté.
J’ai, comme vous il me semble, de la sympathie pour tout ce qui vit et la petite punaise de jardin que je viens de trouver dans une pièce inhospitalière pour elle, est maintenant dans une boîte « spéciale insectes » avec un peu de salade et de pomme et y attend tranquillement que la température se soit réchauffée (c’est glacial pour le moment mais il fera doux aujourd’hui) pour être remise dans le beau jardin d’où elle vient.
Soyez heureux et que la vie vous soit douce
Michelle