Micocoulier de Provence : plantation, culture, entretien

Description et botanique

Le Celtis communément appelé Micocoulier, est un arbre majestueux appartenant à la famille des Cannabaceae comme le chanvre (Cannabis sativa) ou le houblon (Humulus lupulus). Le genre compte 60 à 70 espèces d’arbres à feuilles caduques répartis dans les régions tempérées chaudes de l’hémisphère nord. Parmi eux, les plus répandus sont le Micocoulier d’Europe ou Micocoulier de Provence (Celtis australis), le Micocoulier de Virginie (Celtis occidentalis), le Micocoulier de Chine (Celtis sinensis) et le Micocoulier du Mississipi (Celtis laevigata). Dans le sud de la France et en Corse, on rencontre le Celtis australis, d’où son autre nom de « Micocoulier de Provence » ou « du Midi », qui est originaire d’Europe du Sud et d’Asie de l’Ouest. Il est très répandu dans les régions méditerranéennes. Il se développe souvent dans les haies et sur les coteaux, jusqu’à 900 mètres d’altitude, où il bénéficie d’un environnement favorable à son épanouissement.

Cette essence de lumière, venue des régions méridionales, a besoin d’un bon ensoleillement pour se développer pleinement. En France, on le retrouve essentiellement dans les régions de plaine et de basse montagne, où il peut profiter de conditions climatiques et géologiques optimales. Il se distingue par sa grande longévité : le Micocoulier de Provence peut vivre jusqu’à 500 ans.

Dans les régions du sud, le Micocoulier de Provence, encouragé par un ensoleillement abondant et des températures douces tout au long de l’année, est un arbre de croissance rapide. Il peut atteindre une hauteur de 25 mètres et une envergure de 15 mètres, ce qui en fait un arbre imposant. Dans les régions plus fraîches, en cas de manque de chaleur, il présente une croissance plus lente et plus modérée et formera, néanmoins, un arbre robuste et résistant, capable de s’adapter.

Cet arbre au fût court, au port dense et étalé à arrondi présente un beau feuillage caduc vert foncé. Les feuilles sont alternes, ovales et finement dentées, avec une longueur comprise entre 10 et 15 cm. Elles sont rugueuses au toucher et présentent une couleur vert foncé luisant sur le dessus, tandis que leur revers est grisâtre. Elles évoquent celles des orties, d’où son autre surnom d' »arbre aux feuilles d’ortie ». En automne, les feuilles prennent une teinte jaune pâle avant de tomber. L’écorce est grisâtre et lisse, marquée de fines crevasses longitudinales.

La floraison est discrète, sous forme de fleurs verdâtres qui apparaissent au débourrement. Ces fleurs laissent place, en juin, à de petits fruits charnus et ronds. Ces micocoules sont vertes puis noires rougeâtres à maturité, en début d’automne. Les drupes du Micocoulier de Provence sont comestibles, elles possèdent une saveur douce. Elles persistent tout l’hiver sur les rameaux et sont également très appréciées des oiseaux, qui se régalent de ces fruits sucrés et juteux.

Jadis, les fruits du Micocoulier de Provence, bien que petits et peu charnus, étaient appréciés pour leur saveur sucrée et utilisés pour aromatiser des liqueurs ou pour être consommés crus. Son bois souple et résistant était utilisé dans la fabrication de manches d’outils, de meubles et d’autres objets en bois. Aujourd’hui, le Micocoulier de Provence est principalement planté comme arbre d’ombrage ou d’alignement, en particulier dans les villes où il fournit une ombre dense et rafraîchissante. Très tolérant à la pollution, il s’impose dans les îlots de chaleur urbains où la qualité de l’air peut être médiocre.

Principales espèces

Celtis australis - Micocoulier de Provence

Il est très apprécié pour son ombrage dense. Rustique et résistant à la sécheresse, on l'aime pour son beau feuillage et sa capacité d'adaptation !

• Période de floraison Avril, Mai
• Hauteur à maturité 20 m

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Plantation du Micocoulier

Où le planter ?

Le Micocoulier de Provence est un arbre facile à cultiver. Bien qu’originaire des régions méditerranéennes, il a démontré une grande capacité d’adaptation aux différents climats et sols de la France. En effet, il a entamé sa migration dans les régions du nord, où il peut supporter des températures hivernales allant jusqu’à -20 °C. C’est un arbre très résilient, capable de s’adapter à des conditions de culture variées. Il a besoin d’une exposition ensoleillée et protégée des vents froids. Bien qu’il puisse supporter le froid, il redoute les périodes de gel prolongées. N’oublions pas qu’il s’agit d’un arbre du soleil qui a surtout besoin d’étés chauds. C’est pourquoi il est recommandé de le planter dans un endroit ensoleillé et abrité des vents froids, en particulier dans les régions au nord de la Loire.

Il se plaît dans un sol profond, frais et bien drainé. Il peut tolérer les sols pauvres ou à tendance calcaire, ce qui en fait un sujet facile à cultiver dans de nombreux types de sols. Le Micocoulier de Provence nécessite un sol suffisamment profond pour permettre à ses racines de se développer correctement et de résister aux longues périodes de sécheresse estivale.

Magnifique en isolé, il est idéal pour être planté au milieu d’un parc ou d’un grand jardin. Il est également couramment utilisé comme arbre d’alignement pour border de grandes allées, offrant ainsi une ombre généreuse et une esthétique agréable.

Quand planter un Micocoulier ?

Plantez-le au printemps, lorsque tout risque de gel est écarté, ou à l’automne, de septembre à novembre pour assurer un enracinement profond avant l’hiver.

Comment le planter ?

• Choisissez un emplacement ensoleillé et abrité des vents froids, avec un sol profond, frais et bien drainé.
• Creusez un trou de plantation deux à trois fois plus grand que la motte de l’arbre
• Déposez une couche de drainage au fond du trou (graviers, billes d’argile) si votre sol est lourd et mal drainé.
• Placez la motte dans le trou en veillant à ce que le collet (la base du tronc) soit au niveau du sol.
• Installez un tuteur
• Rebouchez avec la terre de jardin extraite additionnée de compost
• Arrosez copieusement, puis régulièrement pour favoriser la reprise
• Paillez le sol autour du tronc pour maintenir l’humidité et limiter la pousse des mauvaises herbes.

Entretien, taille et soin

Le Celtis australis nécessite peu d’entretien. Il est recommandé de maintenir le sol humide pendant les deux premiers étés suivant la plantation pour favoriser une croissance saine. Par la suite, il se contentera de l’eau du ciel et se passera d’arrosages. L’utilisation d’un paillage peut également aider à maintenir une bonne fraîcheur du sol. Une fois établi, cet arbre est relativement résistant à la sécheresse.

Tailler le Micocoulier n’est pas forcément nécessaire. Une taille de formation peut cependant être effectuée sur les jeunes sujets pour former la charpente et dégager le tronc. Par la suite, une taille tous les trois ans, à réaliser entre octobre et décembre, est recommandée pour maintenir sa forme harmonieuse et éliminer les branches mortes ou endommagées. Cet arbre supporte bien les tailles. Éliminez les nombreux rejets qui apparaissent au pied du tronc.

Le micocoulier de Provence est peu sensible aux maladies et parasites.

Multiplication

Le Micocoulier se multiplie par semis, une méthode simple pour obtenir de nouveaux plants.

Si vous possédez un sujet au jardin, récoltez les graines présentes à l’automne. Les graines se sèment après stratification par le froid.

• Semez les graines à l’automne ou au printemps sous châssis ou en pépinière et recouvrez-les d’environ 1 cm de terreau
• Maintenez humide jusqu’à la germination qui peut prendre plus d’un an
• Repiquez en pleine terre au printemps quand les plantules font au moins 50 cm de haut

Associations au jardin

Le Micocoulier est un arbre majestueux qui, si on le laisse pousser librement, possède une belle stature. Il est donc à réserver aux parcs et aux très grands jardins dans lesquels il peut être planté en isolé comme sujet remarquable ou en alignement pour encadrer une grande allée. Arbre d’ombrage par excellence, il est idéal pour créer une zone où se reposer ou déjeuner à l’abri des ardeurs du soleil. Vous pouvez lui offrir un fond d’arbustes persistants ou de conifères comme les cyprès, ifs ou genévriers, et lui associer des vivaces méditerranéennes, des arbustes et des arbres méridionaux (Lychnis, Salvia, Cistes, Céanothes, Teucrium, Phlomis et Arbustus unedo).

Acer monspessulanum, Celtis australis (photo : Claudio Gioseffi), Ceanothus thyrsiflorus ‘Repens’ (photo : A. Barra), Phlomis fruticosa, Cistus albidus et Arbutus andrachne

Dans l’ombre de ce grand arbre, placez un Photinia serratifolia au feuillage persistant ornemental toute l’année. Non loin de lui, dans un grand parc, d’autres arbres de caractère pourront s’inviter, sans le concurrencer : chêne vert, érable sycomore, érable de Montpellier.