Portulacaria : culture, entretien et variétés

Botanique et description

Le Portulacaria appartient à la famille botanique des Didiereaceae ou à celle des Portulacacées selon l’ancienne classification, deux familles qui regroupent principalement des plantes succulentes originaires de milieux arides. Cet arbrisseau est un proche parent du genre Crassula, au point d’être fréquemment confondu avec le célèbre “arbre de jade” (Crassula ovata). Cette similitude se retrouve notamment dans leurs feuilles charnues et dans leur capacité à stocker l’eau.

Un petit air de ressemblance avec le Crassula ovata, mais ses feuilles sont plus petites

On connaît surtout le Portulacaria sous différents noms évocateurs comme “plante jade pourpre”, “pourpier arbustif”, “plante à monnaie” des appellations populaires qui témoignent de son aspect ornemental et de son port en arbuste souvent confondu, là encore, avec le Crassula ovata.

Dans son habitat naturel, on le retrouve en Afrique australe, spécifiquement en Afrique du Sud, où il pousse dans des environnements semi-désertiques, baignés de lumière, enraciné dans des sols pauvres, parfaitement adaptés à son mode de vie de plante succulente. Plantes des milieux arides, les Portulacaria possèdent un métabolisme photosynthétique de type CAM (Crassulacean Acid Metabolism). Cela signifie qu’elles ouvrent leurs stomates la nuit pour capter le dioxyde de carbone, limitant ainsi la perte d’eau par évaporation pendant les heures les plus chaudes. C’est un mécanisme très efficace en climat sec, partagé avec d’autres succulentes.

Un Portulacaria afra en Afrique, dans son milieu naturel

Chez nous, il est principalement cultivé en intérieur ou dans une véranda bien exposée, car il est gélif : il ne tolère pas les températures négatives et commence à souffrir dès que le thermomètre descend en dessous de 5 °C. Mais lorsqu’il est cultivé dans de bonnes conditions, le Portulacaria peut vivre plusieurs décennies, parfois jusqu’à 50 ans, ce qui en fait une plante aussi durable que décorative dans nos habitats.

Le genre Portulacaria, longtemps considéré comme monospécifique, comprend aujourd’hui sept espèces reconnues, à la suite de révisions taxonomiques récentes qui ont intégré plusieurs espèces autrefois classées dans le genre Ceraria. Parmi elles, Portulacaria afra parfois appelée “petit arbre à éléphants” reste de loin la plus cultivée et la plus connue. Parmi ses principaux cultivars, on retrouve ‘Variegata’ (Portulacaria afra var. ‘variegata’, une variété horticole), au feuillage panaché de vert et de crème, très lumineux, ainsi que ‘Prostrata’, une forme basse qui se distingue par son port rampant ou décumbent, ce qui le rend idéal pour les suspensions. La variété ‘macrophylla’, se caractérise pour sa part, par ses feuilles deux fois plus grandes que celles de l’espèce type.

Portulacaria afra ‘Prostrata’. En haut à droite, la variété panachée et en bas à droite, l’espèce type

Le Portulacaria pousse naturellement sous la forme d’un arbuste buissonnant très ramifié, pouvant atteindre 2 à 4 mètres de haut à l’état naturel. En culture en pot, sa croissance est lente, mais il forme rapidement une silhouette compacte et bien structurée. S’il se plait, il peut atteindre facilement 1,5 mètre de hauteur. Sa structure ramifiée est formée de tiges d’abord souples et vertes, qui se lignifient progressivement pour devenir brun rougeâtre. Son système racinaire, peu profond, mais bien étalé, est parfaitement adapté aux sols drainants et aux conditions arides.

Son feuillage persistant, emblématique du genre, est dense, opposé, sans pétiole visible, directement inséré sur les tiges. Les feuilles sont petites, épaisses, charnues, généralement ovales à arrondies, mesurant de 1 à 2 cm, assez semblables à celles de Crassula ovata, mais en général plus fines et plus souples. Leur surface est lisse, souvent brillante, capable de retenir l’eau, avec une couleur allant du vert jade au vert foncé, selon l’exposition et le cultivar. Certaines formes panachées présentent une bordure crème à jaunâtre particulièrement lumineuse, d’autres rougissent en cas de forte exposition au soleil.

La floraison, bien que rare en culture, est discrète et élégante. Elle apparaît principalement sur des sujets âgés et bien installés, dans des conditions lumineuses optimales, sous forme de petites fleurs étoilées à cinq pétales, de couleur rose pâle à mauve, regroupées en inflorescences terminales. Dans son habitat naturel, la floraison se produit habituellement en fin d’été ou au début de l’automne.

Dans certaines régions d’Afrique du Sud, le Portulacaria afra est utilisé dans des programmes de reforestation écologique, car il joue un rôle important dans la rétention du carbone et la restauration des sols dégradés. Il est aussi une source de nourriture pour les éléphants, qui contribuent ainsi à sa dissémination dans la nature.

La floraison ne se produit que lorsque l’arbuste vit en conditions extérieures

Nos variétés

Plantation en pot et conditions de culture du Portulacaria en intérieur

Quand planter un Portulacaria afra en pot ?

La plantation du Portulacaria en pot peut se faire à tout moment de l’année, à condition que les températures soient stables et que la lumière soit suffisante.

Où placer le pot ?

Le Portulacaria afra est une plante non rustique. Sa rusticité se limite à environ 10 °C, ce qui signifie qu’il ne supporte pas le gel, même léger. En dessous de cette température, ses tissus succulents commencent à souffrir et une exposition prolongée au froid peut entraîner des dommages irréversibles, voire la mort de la plante.

En région méditerranéenne (zones littorales, Corse…), il peut être tenté en pleine terre, à condition d’être installé dans un sol parfaitement drainé, abrité et avec protection hivernale (voile, serre froide, etc.) mais cela reste risqué.

En intérieur, le Portulacaria s’épanouit dans une lumière indirecte vive, tout en tolérant un peu de soleil doux, notamment en matinée ou en fin de journée. Il trouvera facilement sa place près d’une fenêtre orientée à l’est ou à l’ouest, tout en étant protégé du soleil brûlant. C’est une plante idéale pour nos intérieurs chauffés, tant qu’on respecte une température comprise entre 18 et 25 °C, avec un minimum de 10 °C en hiver. Le Portulacaria peut également être installé en serre chaude ou tempérée, à condition de bénéficier d’une bonne luminosité et d’un air bien ventilé, sans excès d’humidité. Il se plaît dans une humidité ambiante modérée, entre 30 et 50 %, ce qui correspond aux conditions de la plupart des habitations.

Il apprécie par ailleurs un séjour en extérieur pendant la belle saison : dès que les températures nocturnes dépassent régulièrement les 12 °C (généralement de mai à septembre), on peut le sortir sur un balcon, une terrasse ou dans un jardin, en veillant à le placer progressivement à la lumière pour éviter les brûlures. Il doit être impérativement rentré à l’intérieur dès que les températures nocturnes approchent des 10-12 °C.

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Quel substrat utiliser ?

Le Portulacaria a besoin d’un substrat parfaitement drainé pour éviter le risque de pourriture racinaire. Un mélange spécial cactées et plantes grasses est fortement recommandé. Ce type de substrat permet à l’eau de s’écouler rapidement et empêche l’humidité stagnante. Il est aussi possible de préparer un excellent substrat maison en mélangeant :

• 1/2 de terreau léger,
• 1/4 de sable grossier (type sable de rivière),
• 1/4 de perlite (ou à défaut, de la pouzzolane ou du gravier fin).

Comment planter le Portulacaria en pot : les étapes

• Choisir un pot percé au fond, idéalement en terre cuite pour favoriser la respiration des racines.
• Ajouter une couche de drainage (billes d’argile, graviers ou tessons de poterie) au fond du pot.
• Remplir avec un substrat pour cactées, léger et bien drainant.
• Placer la plante sans enterrer le collet (la base de la tige) et tasser délicatement.
• Attendre quelques jours avant le premier arrosage, pour laisser les racines s’adapter.
• Installer le pot dans un endroit très lumineux, sans soleil brûlant direct.

Entretien du Portulacaria en intérieur

Le Portulacaria est une plante peu exigeante, mais quelques gestes simples assurent sa longévité et sa beauté. Voici comment s’occuper d’un Portulacaria :

Arrosage du Portulacaria

Le Portulacaria est une succulente qui n’apprécie pas l’humidité excessive. Il est essentiel de laisser sécher complètement le substrat entre deux arrosages. En période de croissance (printemps-été), un arrosage toutes les deux à trois semaines peut suffire, en adaptant à la chaleur et à la luminosité. Ces plantes tolèrent parfaitement la sécheresse et peuvent rester plusieurs semaines sans arrosage, sans en souffrir. En automne et en hiver, il est préférable de réduire fortement les apports en eau, voire de ne pas arroser pendant plusieurs semaines si la pièce est fraîche et peu lumineuse.

La brumisation est inutile, car cette plante tolère très bien l’air sec des intérieurs. Elle n’apprécie pas que ses feuilles restent humides pendant de longues périodes. Un apport d’engrais n’est absolument pas indispensable.

Taille du Portulacaria : pourquoi et comment la faire ?

La taille est facultative, mais elle peut s’avérer utile pour maintenir une silhouette équilibrée, limiter la hauteur en pot ou encore favoriser la ramification pour obtenir un port plus dense. Elle se pratique de préférence au printemps, courant mai. Cela correspond à la reprise de la croissance, ce qui facilite la cicatrisation et la reprise. Des tailles plus légères peuvent toutefois être effectuées toute l’année. Comme pour les Crassula, il est préférable de procéder à la main, en cassant les tiges au niveau d’un nœud. La cicatrisation est alors plus rapide et souvent plus propre qu’après une coupe franche.

Des rejets à la base du tronc apparaissent fréquemment : ils peuvent être supprimés pour conserver une forme en tronc unique, sauf si l’on souhaite cultiver la plante en troncs multiples. Le Portulacaria supporte très bien les tailles sévères : un sujet devenu trop grand peut être fortement raccourci, il repartira sans difficulté. Il réagit bien à la taille et peut même être formé en bonsaï.

Bien que facultative, la taille peut s’effectuer si votre plante prend trop de place en intérieur

Quand et comment rempoter un Portulacaria ?

Le rempotage s’effectue tous les deux à trois ans, au printemps de préférence, lorsque la plante semble à l’étroit ou que le substrat devient compact. On choisira un pot légèrement plus grand que le précédent, toujours avec un bon drainage. Lors du rempotage, on peut rafraîchir légèrement les racines (enlever celles qui sont abîmées) et renouveler totalement le substrat. Attendez au moins 15 jours avant de l’arroser.

Parasites et maladies du Portulacaria : comment les éviter en intérieur ?

Le Portulacaria est généralement une plante robuste et peu sujette aux maladies, surtout en intérieur. Toutefois, certaines erreurs de culture ou conditions défavorables peuvent favoriser l’apparition de parasites ou de symptômes liés à un stress environnemental.

Parasites possibles du Portulacaria en intérieur

Le Portulacaria est rarement concerné par les parasites, mais il peut occasionnellement attirer des cochenilles ou des pucerons.
Retrouvez tous nos conseils pour les identifier facilement et les éliminer naturellement :

• →Pucerons : identification et traitement et Comment se débarrasser des pucerons sur les plantes d’intérieur ?
• →Cochenilles : identification et traitement

Maladies fréquentes du Portulacaria : signes et précautions

Les maladies observées chez le Portulacaria sont presque toujours liées à un excès d’humidité ou à un mauvais emplacement :

• Pourriture des racines : provoquée par un substrat mal drainé ou des arrosages trop fréquents. Les feuilles se ramollissent, la tige peut noircir à la base et la plante dépérit rapidement. Il faut rempoter d’urgence dans un substrat sec et bien drainé, après suppression des parties atteintes.
• Flétrissement : souvent dû à un excès d’eau, même si le sol semble sec en surface. Toujours vérifier l’humidité en profondeur avant d’arroser.
• Étiolation : se manifeste par des tiges longues, fines, avec un espacement exagéré entre les feuilles. C’est un signe clair de manque de lumière. Il faut déplacer la plante dans un endroit plus lumineux, idéalement près d’une fenêtre bien exposée.

Précautions à prendre :

• Ne jamais laisser d’eau stagner dans la soucoupe.
• Utiliser un substrat très drainant et un pot percé.
• Laisser toujours sécher complètement le substrat entre deux arrosages.
• Offrir une lumière indirecte très vive, voire un peu de soleil doux.
• Éviter les changements brusques de température et les courants d’air froids.

Comment faire des boutures de portulacaria afra ?

Le Portulacaria se prête très bien à la multiplication, même pour les jardiniers débutants. Pour optimiser les chances de réussite, il est conseillé d’effectuer les boutures au printemps ou en été, lorsque la plante est en pleine croissance. La chaleur et la lumière favorisent un enracinement rapide et sain. La reproduction par semis est possible, mais le bouturage de tiges ou de feuilles sont les techniques les plus fiables.

Bouturage de tiges :

• Prélever une tige saine et vigoureuse d’environ 8 à 10 cm, au niveau d’un nœud, avec plusieurs feuilles.
• Laisser sécher la bouture à l’air libre (mais pas au soleil !) pendant 2 à 5 jours.
• Planter la bouture dans un petit pot rempli de substrat pour cactées, sec et bien drainant.
• Ne pas arroser tout de suite : attendre environ 5 jours avant un premier arrosage léger (un arrosage immédiat sur une plaie fraîche, même plantée) augmente le risque de pourriture.
• Placer à la lumière, à 20 °C, sans soleil direct.
• Ensuite, gardez le substrat légèrement humide, mais jamais détrempé.
• Les racines apparaissent en 2 à 3 semaines.

Bouturez dans un substrat ultra drainant

Bouturage de feuilles (plus lent, mais possible) :

• Détacher délicatement une feuille saine.
• Laisser sécher la base pendant quelques jours pour éviter la pourriture.
• Poser simplement la feuille à la surface d’un substrat sec et drainant, sans l’enfoncer.
• Maintenir une lumière vive, sans soleil direct, et une ambiance légèrement humide.
• Avec de la patience, une jeune pousse peut apparaître à la base de la feuille.

Comment intégrer le Portulacaria dans votre déco intérieure ?

Avec son port structuré, son feuillage dense et lumineux, et son allure de petit arbuste exotique, le Portulacaria est une plante graphique qui s’intègre parfaitement dans de nombreux intérieurs. Il y apporte une touche de verdure structurée.

Il trouve naturellement sa place dans les espaces lumineux de la maison : un salon où il attire le regard, une cuisine claire où il apporte une touche végétale sans encombrer, (il fonctionne très bien en duo avec des aromatiques, pour un coin vert à la fois utile et décoratif) ou encore une chambre baignée de lumière, qu’il habille de son vert apaisant. Dans une véranda ou un jardin d’hiver, il devient un véritable arbuste d’ornement, mis en valeur dans un grand pot pour souligner ses lignes élégantes.

Pour créer une ambiance plus minérale, il peut être associé à d’autres plantes succulentes comme les Echevarias, Aeoniums, Haworthia, Aloe, Sedum ou encore des cactus globulaires comme le Mammillaria. Regroupés dans une composition sobre, agrémentée de galets, graviers ou sable clair, ces compagnons évoquent les paysages arides d’Afrique australe, son milieu d’origine.

Enfin, pour les passionnés de formes artistiques, le Portulacaria se prête admirablement à la culture en bonsaï. Facile à former, réactif à la taille et naturellement ramifié, il permet de composer de petites scènes végétales zen, pleines de caractère et de sérénité.

Le Portulacaria s’imisce dans bien des décorations