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Les haies monospécifiques, comme les haies de thuya par exemple, sont souvent tristes et peu utiles à la biodiversité. On leur préfère désormais les haies libres, naturelles et champêtres. On plantera dans ce cas un ensemble d'arbustes divers et variés : caducs ou persistants, arbustes à fleurs, à baies, à feuillage particulier ou à écorces colorées... Afin que celles-ci soient aussi belles qu'utiles toute la saison. C'était ce que j'avais en tête pour la longue haie bordant mon jardin. Et puis... j'ai décidé de planter des cornouillers. Tout plein de cornouillers !
Il n'y avait rien dans mon jardin, il me fallait donc des plantes : arbres, arbustes, vivaces, bulbes. Je me suis ainsi déplacé, en premier lieu, dans la jardinerie du coin. Au détour des allées, j'entre enfin dans le domaine des arbustes. Classés par ordre alphabétique, je tombe rapidement sur les cornus à bois colorés. J'en prends un, un Cornus alba 'Aurea' (je m'en souviens encore !), puis un deuxième d'une autre variété, un Cornus alba 'Sibirica', puis des cornouillers à bois jaune, des Cornus sericea 'Flaviramea', puis un autre, un autre et encore un autre. Au final, j'avais deux charrettes remplies uniquement de ces cornouillers. Tant et si bien qu'une dame m'apostrophe et me pose des tas de questions sur le magasin. Je balbutiais alors que je ne faisais pas partie de l'équipe et que j'étais bien incapable de lui répondre. En réalité, elle avait cru que j'étais un employé venu réapprovisionner le rayon...
La surface à planter était une haie rectiligne d'une trentaine de mètre. Elle y a donc accueilli :
Ainsi, j'obtenais une haie libre, belle en hiver grâce aux rameaux colorés, belle au printemps grâce à la floraison hâtive du cornouiller mâle, belle en saison grâce aux différents feuillages qui prennent de magnifiques teintes en automne. Les floraisons nourrissent les butineurs et les fructifications nourrissent les oiseaux (et le jardinier dans le cas du Cornouiller mâle). Tout ce petit monde est caduc, mais peu importe, j'étais plutôt content du résultat.
Par la suite, j'ai craqué pour d'autres arbustes, je dois bien le reconnaitre. J'ai planté ou laissé pousser un bon nombre d'essences indigènes comme des Sureaux noirs, des Viornes obiers, du noisetier, des Fusains d'Europe... Et adopté d'autres arbustes plus "exotiques" comme un Callicarpa 'Profusion', un groseillier sanguin, des cotoneasters et un weigela. La haie de cornouillers est devenue, au fil des ans, une simple haie libre. Cependant, je compte bien réitérer l'expérience dans une autre zone du jardin, mais cette fois en poussant le bouchon plus loin : une vraie haie de cornus. Un alignement de cornouiller à bois décoratifs, si possible de la même variété.
Si vous souhaitez réaliser ce type de haie chez vous, j'aurais deux ou trois choses à vous dire.
En premier lieu, créez des grosses tâches de couleurs, principalement en hiver. J'entends par là de ne planter que des gros groupes de cornouillers ayant la même teinte de bois (voire de feuillage), ce sera plus joli en hiver. Vous pouvez même tenter une ligne entière constituée uniquement d'arbustes à la même teinte de bois : exemple une série de Cornus alba à bois rouge.
Dans mon cas, la haie jouxtant la parcelle voisine devait être droite, mais rien ne vous empêche de créer une haie en virgule, en croissant de lune ou de la faire onduler au sein d'une large pelouse.
Dernier conseil, évitez si possible les cornouillers qui drageonnent trop comme le cornouiller sanguin et certains de ces cultivars. Choisissez des cornus plus "sages", sinon ils auront tendance à s'échapper de l'alignement.
Si vous voulez tout savoir sur les cornouillers à bois décoratifs, lisez ces différents articles et fiches conseil :
Les haies monospécifiques, comme les haies de thuya par exemple, sont souvent tristes et peu utiles à la biodiversité. On leur préfère désormais les haies libres, naturelles et champêtres. On plantera dans ce cas un ensemble d’arbustes divers et variés : caducs ou persistants, arbustes à fleurs, à baies, à feuillage particulier ou à écorces […]
Contrairement à ce que pensent certains esprits chagrins parmi les jardiniers (fort heureusement en minorité !), les recommandations des organismes de protection de la nature concernant le fait de ne pas tailler les haies ou d'élaguer les arbres entre mars et la fin juillet ne sont pas là pour les embêter. C'est simplement une recommandation utile, voire indispensable pour la survie des oiseaux et d'une partie de la faune du jardin et des zones agricoles. La taille des haies, surtout avec des engins bruyants, détruit les nids et effraie les oiseaux adultes.
C'est important pour la vie des oiseaux, car ils trouvent dans nos haies le gîte et la nourriture (cela dépend des essences constituant la haie). Mais cette période de pause dans la taille est surtout extrêmement important pour permettre aux oiseaux (merle noir, grive musicienne, accenteur mouchet, rouge-gorge familier...) de nidifier en toute quiétude. En effet, la période de nidification se situe entre le début du printemps et la fin de l'été. Ces périodes de couvées diffèrent en fonction de l'espèce de l'oiseau et du climat (ou même parfois de la météo). En d'autres termes, il n'est pas rare que des couples commencent à nicher avant le 15 mars et continuent après la fin du mois de juillet. Disons qu'il a fallu trouver un compromis et on s'est arrêté sur des dates fixes (et un peu arbitraires) pour plus de simplicité.
On parle de taille de haies dans les publications sur le sujet, mais c'est valable aussi pour l'élagage des arbres évidement. De toute façon, ce n'est pas la bonne période pour tailler ni pour l'arbre ni pour la faune qui y vit.
En France et en Belgique, les agriculteurs, via les réglementations environnementales, sont obligés de respecter ces directives. En France, les agriculteurs ne peuvent tailler leurs haies à l'aide d'engins motorisés du 15 mars au 31 juillet, depuis un arrêté datant du 24 avril 2015. Pour la région Wallonne, les agriculteurs sont tenus de respecter cette directive du 1er avril au 15 août, depuis 2018.
Pour les particuliers, ce n'est (pour l'instant !) qu'une recommandation des organismes de protection de la nature : LPO en tête en France ; et Natagora (Wallonie) et Natuurpunt (Vlaanderen) en Belgique.
À noter, que la région Bruxelloise interdit aussi aux particuliers de pratiquer une taille de haie entre le 1er avril et le 15 août.
Pour plus d'informations concernant la législation sur ce sujet en France, la LPO a édité une fiche juridique sur la protection des haies, arbres et boisements.
Il convient de tailler à la bonne époque dans le respect du végétal et de la faune qui y vit. Soit avant la montée de la sève des arbres et arbustes en fin d'hiver, puis une légère taille en automne : janvier-février, hors éventuelles périodes de gel puis novembre-décembre. Faites néanmoins attention aux petits animaux qui pourraient hiberner au pied de votre haie, comme le muscardin ou le hérisson.
Dans un jardin respectueux de la biodiversité, vous pouvez aussi laisser pousser naturellement vos ligneux, par exemple dans une haie libre champêtre. Bref, laisser tranquille les haies et les arbres au printemps et en été relève principalement du bon sens et du respect de la nature, dont nous faisons partie.
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A l'inverse des haies régulières, souvent monotones et monochromes, la haie fleurie anime le jardin et change de couleur au fil des saisons et des floraisons. Elle associe des arbustes dont la floraison peut être printanière, estivale, automnale ou même hivernale. Alors adieu les haies de thuya, mornes et impénétrables, et vive la haie fleurie, libre, champêtre, synonyme de biodiversité, de charme et d’entretien facile !
Tout d'abord parce que ce type de haie offre au fil des saisons des atouts décoratifs variés, intéressants donc à intégrer pleinement dans la conception du jardin, avec des effets de feuillages caducs et persistants, de floraisons, de fructifications.
Ensuite, parce que les arbustes plantés y sont moins exposés aux attaques de maladies ou parasites, du fait de leur diversité. Si l’une des plantes est malade, les voisines ne le seront pas, à la différence des haies uniformes.
Par sa diversité, la haie mixte contribue à attirer dans votre jardin toute une faune utile, oiseaux bien sûr qui viennent y chercher le gîte et le couvert, mais aussi insectes auxiliaires, pollinisateurs ou prédateurs de parasites.
Enfin, parce qu’elle n’est pas figée. Vous pouvez intervenir par la taille pour maîtriser une espèce un peu trop vigoureuse, décider d’en remplacer une autre qui ne se plairait pas ou manquerait de vigueur…
Une règle d’or : ne retenir que des plantes robustes, adaptées aux conditions de culture de votre jardin, tant au niveau du climat que du sol. La haie n’est pas l’endroit pour tenter d’acclimater un rhododendron en sol calcaire ou un arbuste en limite de rusticité qui risque de geler irrémédiablement dès le deuxième hiver.
Pensez aussi à observer la flore sauvage locale, les haies des jardins voisins : c'est un excellent indicateur pour repérer ce qui poussera bien chez vous.
Bien sûr, choisissez aussi en fonction de vos goûts et recherchez un effet décoratif renouvelé au fil des saisons. Pour que la haie conserve un attrait en hiver, ne négligez pas les feuillages persistants (le ratio1/3 de persistants pour 2/3 de caducs est idéal) et pensez aussi au Charme (Carpinus betulus) qui conserve presque tout l’hiver ses feuilles sèches.
Pour bien choisir vos arbustes pour haie fleurie, tenez compte de votre climat mais aussi de l'expositon et de la taille de votre jardin...
Sur une petite longueur de haie, vous pouvez placer les arbustes à votre guise, en évitant autant que possible la répétition régulière d’une séquence.
Sur une grande longueur à planter, il est souvent plus simple pour l’achat des plantes comme pour la plantation de concevoir une « séquence » à répéter. Imaginez une séquence d’au moins 5 arbustes différents, en nombre impair pour un effet rendu plus harmonieux et lors de la plantation, n’hésitez pas intervertir certaines espèces pour rompre l’effet de répétition et privilégier toujours plus de liberté !
Concernant la période de plantation, tout dépend du conditionnement : pour les sujets en containers, c'est possible presque toute l'année si vous prenez garde à l'arrosage. Les arbres et arbustes caducs en racines nues seront, eux, mis en place entre fin octobre et fin mars.
Adieu les haies de thuya, mornes et impénétrables, demandant une taille régulière et finissant par dépérir… Vive la haie mixte, libre, fleurie, champêtre, synonyme de biodiversité, de charme et d’entretien facile !