Que faire de la terre et du terreau des vieux pots de fleurs ?

Pourquoi faut-il renouveler la terre et le terreau des pots ?

Vos chères plantes adorées puisent tous leurs nutriments dans le terreau de leur pot. Si bien qu’au fil du temps, le terreau s’appauvrit et il ne leur reste plus grand-chose à se mettre sous la racine… Et même si l’ajout de compost en surface et d’engrais permet de ralentir cet appauvrissement, il y a un moment où il vaut mieux renouveler le terreau. Faute de quoi, votre plante fera la tête, fleurira moins (voire plus du tout)… et elle risquerait dans le pire des cas de tirer sa dernière révérence. C’est pourquoi il est nécessaire de renouveler le terreau, généralement tous les deux ans, pour offrir à vos plantes un substrat de nouveau riche en nutriments.

Et c’est aussi la même chose dans la terre de vos potées et jardinières de fleurs annuelles. Après la belle saison, le terreau accumule les racines mortes et s’appauvrit en nutriments. Pour les annuelles, le terreau est à renouveler à chaque nouvelle plantation.

Enfin, les plantes malades ou qui abritent des parasites peuvent avoir contaminé leur terreau. En renouvelant régulièrement leur substrat, vous réduisez le risque de prolifération de ces nuisibles et limitez aussi la propagation des maladies fongiques. Nous verrons, dans le dernier chapitre, que faire du substrat des plantes malades ou parasitées.

Allez hop, le vieux terreau au compost !

La méthode la plus simple et rapide consiste à mettre votre vieux terreau au compost. Cassez ou émiettez tout de même la motte pour faciliter sa décomposition. Même appauvri, ce vieux terreau contient encore certains nutriments, notamment ceux que votre plante a le moins utilisés, qui peuvent enrichir le compost.

Grâce à sa structure fine et homogène, le vieux terreau usagé permet ainsi d’obtenir un compost bien aéré et facile à travailler, idéal à la fois pour votre fourche et pour l’amélioration de la structure du sol.

De plus, on peut le considérer comme un apport de carbone, parfait pour équilibrer le compost.

Pour rappel : pour un bon compost, il vous 2/3 de matières riches en carbone, dites brunes (comme notre fameux vieux terreau, les feuilles mortes, le foin sec, etc) et 1/3 de matières riches en azote, dites « vertes » (comme les épluchures de légumes, les tontes de gazon, etc). Pour en savoir plus, lisez notre article : « Réussir son compost en 5 points« . 

Ajoutez le vieux terreau dans le paillage

Votre vieux terreau peut également être directement rependu aux pieds de vos autres plantes, avec (ou sous) votre paillage. Comme vu plus haut, même s’il est appauvri, ce vieux terreau contient encore quelques nutriments qui peuvent être utiles aux autres plantes. En se décomposant, il libère des matières organiques dans le sol, enrichissant sa teneur en humus. Cela nourrit les micro-organismes bénéfiques et améliore la fertilité du sol.

De plus, il améliore la structure du sol, en le rendant plus friable et aéré, ce qui facilite l’infiltration de l’eau et l’oxygénation des racines. Et un sol bien structuré favorise la bonne croissance racinaire de vos plantes.

L’astuce d’Ingrid : vous pouvez griffer le sol pour faciliter l’intégration du vieux terreau. N’hésitez pas à mélanger 2/3 de vieux terreau avec 1/3 compost bien mur pour couvrir les besoins de vos plantes.

Réutilisation du vieux terreau pour les plantes en pot

Pour faire des économies, vous pouvez également mélanger le vieux terreau avec du terreau neuf, dans une proportion de 50/50, pour vos nouvelles plantations en pot. Assurez-vous de supprimer les restes des anciennes racines et que le mélange est bien aéré et léger pour favoriser le développement racinaire de la plante.

Si vous le pouvez, ajoutez aussi une ou deux poignées de compost bien mûr, en fonction de la taille du contenant.

Certaines plantes tolèrent mieux le terreau recyclé que d’autres : les plantes vivaces peu gourmandes (Campanules, Lavandes, etc), les plantes d’intérieur robustes (Pothos, Philodendrons, etc) et les herbes aromatiques (Basilic, Thym, etc) se développent bien dans un terreau mélangé. Ces plantes n’ont pas de grandes exigences en matière de sol et bénéficient des nutriments ajoutés par le compost ou le terreau neuf.

À noter : Même si le terreau recyclé est enrichi, il peut nécessiter des apports supplémentaires de nutriments, sous forme d’engrais, au fil du temps. Comme toujours, gardez un œil sur vos plantes pour détecter tout signe de carence en nutriments. Les feuilles jaunes, la croissance ralentie ou les taches sur les feuilles peuvent indiquer que le terreau a besoin d’être enrichi davantage ou que des ajustements sont nécessaires.

Et que faire du terreau des plantes malades ou parasitées ?

Nous venons de voir ce que l’on pouvait faire du vieux terreau de nos pots quand une plante est en bonne santé ou annuelle, mais qu’en est-il d’une plante malade ou parasitée ? Dans ce cas, réutiliser le terreau en l’état pourrait propager la maladie ou les œufs d’insectes ravageurs à d’autres plantes ou au nouveau contenant. Nous vous recommandons de ne pas réutiliser la terre d’une plante malade pour rempoter une autre plante saine.

Cependant, il est possible de traiter le terreau avant de le composter, afin de réduire les risques de contamination. Pour cela, étalez le terreau sur une surface (bâche, cagette, bac, etc) et laisser le sécher au soleil pendant plusieurs jours, en veillant à les remuer régulièrement pour que toutes les parties soient exposées à la lumière et à la chaleur. Si les conditions météorologiques sont favorables (c’est-à-dire s’il fait chaud et sec), le séchage peut être plus rapide.

Certains jardiniers préfèrent stériliser cette terre malade, en la chauffant à 70-80 °C pendant au moins 30 minutes.

À noter que si vous êtes un maître dans l’art du compostage et que vous savez faire monter votre compost en température (au moins 60 °C), vous pouvez composter directement le vieux terreau. Pour les autres, il vous faudra impérativement le faire sécher ou stériliser avant compostage. Et en dernier recours : déposez cette terre usagée dans un coin du jardin sauvage (si cela est possible) ou aux déchets verts de votre ville.

Et n’oubliez pas de nettoyer votre pot à l’eau savonneuse et de le désinfecter avec du vinaigre blanc dilué (10 cl de vinaigre pour 1 litre d’eau) afin d’éliminer les agents pathogènes.