9 Arbustes méditerranéens

Le Laurier-tin - Viburnum tinus

Excellent arbuste de sous-bois méditerranéen où il prospère spontanément malgré la concurrence racinaire des arbres, le Laurier Tin – Viburnum tinus – a plus d’un atout pour rejoindre nos jardins. Qu’on l’installe dans un massif aux côtés d’autres arbustes et de vivaces, en haie ou en isolé, il a toujours fière allure pour constituer la structure persistante du jardin et supporte sans montrer de signes de faiblesse des conditions de vie difficiles. En effet, il est peu exigeant sur la nature du sol, qu’il supporte aussi bien sec et caillouteux que calcaire, et sur l’exposition, qu’elle soit de plein soleil, mi-ombragée ou ombragée. Croissant naturellement en région méditerranéenne, il ne craint ni chaleur ni sécheresse. Le Laurier-tin forme un arbuste buissonnant dense qui atteint entre 2 m et 2,50 m en tous sens, par une croissance assez lente, surtout les premières années.

Les abondantes fleurs blanches du Laurier-tin (teintées de rose pour les variétés ‘Lisarose’ et ‘Spirit’) se succèdent de janvier à mars, parfois dès novembre si l’hiver est doux, nous aidant à patienter jusqu’au printemps en apportant leur délicate floraison au jardin lorsque celui-ci en manque tant ! Elles sont suivies de grappes de petits fruits bleu-noirs qui font le régal des oiseaux… tout en contribuant à disséminer ses graines. Le feuillage persistant du Viburnum tinus est très élégant, vert sombre plus clair sur le revers.

→ Cet arbuste méditerranéen robuste et facile de culture ne craint ni le vent, ni les embruns. Cependant, dans les régions froides, il est préférable de l’installer à l’abri, sa rusticité lui permettant de tolérer des températures jusqu’à -15 °C sur de courtes périodes pour un sujet adulte en sol drainé. Il est possible de planter la variété plus compacte ‘Gwenlian’ en pot ou en bac afin de pouvoir l’abriter en hiver dans les régions les plus froides.

Découvrez en vidéo les qualités du Laurier-tin :

Le Grenadier à fruits - Punica granatum

Arbre fruitier typique du pourtour méditerranéen depuis la plus haute Antiquité, le grenadier – Punica granatum – fut introduit en Espagne par les Maures qui le plantèrent avec la rose et le myrte dans les jardins de l’Alhambra à Grenade, ville qui lui doit d’ailleurs son nom.

C’est un arbuste à feuilles caduques dont les rameaux enchevêtrés et légèrement épineux portent des fleurs rouge orangé abondantes en juin-juillet et plus sporadiques jusqu’en fin d’été. En automne, les grenades mûrissent en prenant des teintes rosées et rouges, parfois même violettes comme chez la variété ‘Black Fruit’. Le Grenadier atteint environ 5 m de hauteur et 3 m de large. Il supporte bien le calcaire et est peu exigeant sur la nature du sol. Il supporte admirablement bien la sécheresse, mais fructifie plus abondamment si ses racines trouvent un peu de fraîcheur en profondeur.

→ Le Grenadier est un arbuste rustique jusqu’à -15 °C qui a besoin de beaucoup de chaleur pour fructifier et se plaît donc particulièrement dans les zones méditerranéennes ou sur le littoral atlantique. On pourra le planter en haie fleurie ou fruitière, tout aussi bien qu’en massif dans les autres régions, mais les récoltes risquent de ne pas être aussi abondantes… ou tout simplement inexistantes si le climat est trop froid pour lui.

L'Arbousier - Arbustus unedo

Surnommé « Arbre aux fraises » à cause de ses fruits rouges comestibles, l‘Arbousier – Arbutus unedo – est un petit arbre persistant originaire du sud de l’Europe et de la Méditerranée. À maturité il atteint jusqu’à 5 m de haut pour presque autant de large ; il existe aussi des variétés plus petites, comme l’Arbutus unedo ‘Compacta’, idéal dans les petits jardins où ce développement modéré permettra de l’adopter sans problème.

L’arbousier offre une jolie silhouette dense et un peu torturée, souvent avec plusieurs troncs, et un beau feuillage vert assez foncé au revers vert clair qui reste persistant au cœur de l’hiver. Ses feuilles coriaces sont simples et parfois dentées sur les bords. Il produit une grande quantité de fleurs blanches en automne qui apparaissent en même temps que murissent les fruits de l’année précédente. Ce sont de petits fruits ronds, comestibles, à la peau rugueuse et hérissée de petites pointes, devenant rouge écarlate à maturité. Ils sont très appréciés des oiseaux qui s’en délectent et on peut les consommer crues ou cuites en compotes, gelées ou confitures.

Les arbousiers sont bien adaptés aux sols drainés et secs. Ils se plaisent dans les jardins en bord de mer et supportent le sel à condition de ne pas être exposés aux embruns directs. 

→ L’Arbre à fraises est un petit arbre typique des climats doux, qui aime les régions aux hivers cléments et redoute les fortes gelées. En situation abritée des vents froids, il résistera pourtant à des températures proches de -15 °C sur une courte période. On peut donc envisager de le planter sur les côtes méditerranéennes, mais aussi sur le littoral Atlantique.

Le Ciste - Cistus

On pourrait parler des Cistes au pluriel et non pas du Ciste, tans le genre est varié. Des variétés basses et compactes à utiliser au jardin en couvre-sols comme le Cistus obtusifolius à celles franchement arbustives de plus d’1,20 m comme le Cistus argenteus ‘Peggy Sammons’, les Cistes offrent une vraie diversité d’utilisation pour aménager les jardins secs. Arbustes méditerranéens par excellence, ils poussent spontanément sur le pourtour méditerranéen, illuminant les paysages de garrigue de leur floraison au retour des beaux jours. Paraissant fragiles avec leurs fleurs simples qui semblent faites de soie, les Cistes sont des arbustes et arbrisseaux ultra-résistants et sobres, parfaitement adaptés aux rudes conditions du sud. Formant des buissons denses de 40 cm de haut à plus d’1 m selon les variétés, ils portent des feuillages persistants, souvent coriaces, vert sombre ou grisés, parfois recouverts de petits poils « isolants » à l’image du ciste cotonneux. Pour réussir leur culture, il convient de leur offrir ce qu’ils aiment : un sol pauvre, drainant, sec en été, et une exposition abritée des vents froids.

D’avril à juin-juillet, selon le climat et les variétés, les Cistes se parent d’une profusion de fleurs soyeuses, en corolles bien ouvertes de 2 à 10 cm de diamètre, principalement blanches ou roses. Les boutons floraux sont innombrables et chaque fleur est remplacée le matin suivant par d’autres, durant toute la période de floraison. Mellifères, elles attirent particulièrement les abeilles et autres insectes pollinisateurs.

→ Capables de résister jusqu’à -15 °C en sol drainé pour les plus rustiques comme le Ciste des Corbières (Cistus corbariensis), ces arbrisseaux méditerranéens peuvent être cultivés dans l’intérieur des terres au-delà de leur aire d’origine. Ils exigent néanmoins pour prospérer de la chaleur, du soleil et un sol sec en été.

Cistus crispus, Cistus albidus et Cistus hybridus

La Coronille glauque - Coronilla valentina 'Glauca'

Arbuste lumineux entre tous, la Coronille glauque – Coronilla valentina ‘Glauca’ est une espèce pionnière originaire du bassin méditerranéen. Formant des buissons bien denses d’environ 1 m de hauteur pour autant d’envergure, à feuilles persistantes vert-bleuté, elle se couvre de fin janvier à début avril de fleurs délicieusement parfumées d’un beau coloris jaune d’or. Supportant bien le calcaire, elle affectionne les sols caillouteux, pauvres et bien drainés. La chaleur et la sécheresse ne lui font pas peur et si cette dernière est trop intense, elle limitera ses pertes en eau en perdant une partie de son feuillage. La Coronille se ressème facilement et permet de végétaliser les espaces difficiles comme les talus ou les coins sauvages du jardin. Sa présence toujours verte au jardin permet néanmoins de l’utiliser avec bonheur dans les massifs évoquant la garrigue, aux côtés d’autres plantes méditerranéennes nécessitant peu de soins et d’arrosage.

→ Rustique jusqu’à -12 / -15 °C, la Coronille peut être plantée au soleil ou à mi-ombre, voire à l’ombre plus marquée en région chaude. Paillez-la en hiver dans les régions les plus froides pour l’isoler au maximum du froid et installez-la dans un endroit chaud du jardin, en plein soleil ou contre un mur au sud, dans un sol ne retenant pas l’humidité qui lui serait fatale en hiver.

L'Olivier de Boheme - Elaeagnus angustifolia

Aussi appelé Olivier de Bohême, l’Elaeagnus angustifolia est un arbuste caduc originaire du sud de l’Europe. Pouvant atteindre par une croissance rapide une hauteur de 5 m pour 4 m d’envergure, il forme un buisson ramifié, au port large et souple. Les feuilles de l’Oliver de Bohême sont d’une jolie couleur grisée ; elles évoquent donc celles de l’Olivier, d’où son nom commun. Attention aux fortes épines garnissant ses rameaux ! Elles permettent de constituer de véritables haies défensives aux côtés d’arbustes tout aussi épineux comme les Argousiers (Hippophae rhamnoides). Ses petites fleurs jaunes, délicieusement parfumées, apparaissent en mai et peuvent embaumer tout un coin du jardin ! En automne, elles sont suivies de petits fruits comestibles qui font le régal des oiseaux.

Arbuste robuste et extrêmement facile de culture, l’Oliver de Bohême est indifférent quant à la nature du sol, est très résistant à la sécheresse et prospérera à mi-ombre en climat chaud ou au soleil.

→ Capable de résister aux vents violents et aux embruns, l’Elaeagnus angustifolia est également très rustique, jusqu’à -25 °C ; de quoi lui trouver une place de choix dans de nombreux jardins de l’hexagone !

Le Genêt d'Espagne - Spartium junceum

Presque indestructible une fois installé et merveilleusement résistant à la sécheresse, le Genêt d’Espagne – Spartium junceum – est lui aussi un arbuste originaire de l’aire méditerranéenne. Formant de denses buissons pouvant dépasser 2 m de hauteur pour 1,50 m d’envergure, les Genêts d’Espagne sont constitués de rameaux cylindriques portant de rares feuilles caduques. Ces arbustes ont la particularité d’assurer leur photosynthèse essentiellement grâce à leurs tiges. Robustes et souples, elles ont longtemps servi à fabriquer des cordes et des tissus solides. En mai-juin, le Genêt d’Espagne se pare d’innombrables grappes de fleurs jaunes caractéristiques et intensément parfumées.

Indifférent quant à la nature du sol qui peut être calcaire, pauvre, sec et pierreux, le Spartium junceum est typique des paysages méditerranéens et des collines rocailleuses. Il est très tolérant pour ce qui est du pH du sol, qui pourra être acide ou même très calcaire

→ Ne craignant pas le gel puisqu’il résiste à des températures négatives de l’ordre de -15 °C, le Genêt d’Espagne pourra être installé dans de grandes rocailles ou massifs sans entretien dans de nombreuses régions, pourvu que la terre où il prend place ne retiennent pas avec excès l’humidité en hiver.

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Le Laurier rose - Nerium oleander

Pour nombre de jardiniers, le Laurier rose – Nerium oleander – est l’arbuste emblématique de vacances ensoleillées passées au bord de la méditerranée. Originaire des bords de cours d’eau généralement à sec en été du pourtour méditerranéen, le Laurier rose se trouve spontanément dans les paysages du Maghreb, de Crète ou encore d’Israël tant son aire naturelle est étendue. Formant des arbustes persistants ultra-florifères et faciles à vivres, ils sont bien sûr plébiscités dans les jardins du midi et de la côte atlantique de notre pays, formant des haies fleuries et animant les massifs de leurs couleurs gaies : rouge, rose, jaune, saumon ou blanc. Leurs fleurs sont simples ou doubles selon les variétés et se succèdent de juin à octobre.

Dotés d’une belle vigueur et d’un joli port touffu, résistants à la sécheresse et très accommodants, les Nerium atteignent à maturité en moyenne 3,50 m de hauteur pour 3 m d’étalement par une croissance rapide. Certaines variétés compactes ne dépassant pas 1,50 m de hauteur à maturité se prêtent également très bien à une culture en bac. Ils demandent à être installés en sol profond, bien drainé, même calcaire.

→ Le Laurier-rose s’impose tout naturellement en climat doux et dans les jardins côtiers. Sensible au froid durant ses jeunes années, il peut, lorsqu’il est bien installé, résister à de courtes gelées de l’ordre de -8/-10 °C.

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Le Myrte commun - Myrtus communis

Avec ses petites feuilles remarquablement aromatiques, le Myrte – Myrtus communis – évoque immanquablement le maquis de Corse et les sous-bois méditerranéens, d’où il est originaire. Cet arbuste persistant a une présence véritablement élégante, avec sa silhouette dense et bien ramifiée et sa couleur vert franc. En fonction des conditions de culture, cet arbuste très buissonnant atteindra 2 à 3 m de hauteur, pour une envergure de 2 m.

De juillet à septembre, il offre de belles fleurs blanches à larges bouquets d’étamines, suivies de nombreuses baies presque noires utilisées autrefois pour aromatiser plats et liqueurs.

Cet arbuste mérite de trouver une place de choix dans nos jardins tant il est robuste et de culture facile : il s’adapte à toutes les expositions, tolère très bien les sols secs, supporte bien les embruns et ne demande aucun soin particulier une fois bien installé.

→ le Myrte est rustique jusqu’à -10°/-12 °C ; dans les régions les plus froides, plantez-le en plein soleil contre un mur au sud, dans un sol bien drainant, car un excès d’humidité lui serait fatale en hiver. Paillez-le en hiver et si de fortes gelées sont annoncées, couvrez-le d’un voile d’hivernage pour l’isoler du froid au maximum.

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