9 grimpantes à floraison de début de printemps

L’Hardenbergia violacea

On aperçoit souvent l’Hardenbergia violacea dans les jardins du sud de la France, sur le pourtour méditerranéen, car cette belle grimpante d’origine australienne n’apprécie guère le froid (elle est rustique jusqu’à -3°C seulement, redoutant les épisodes de gel). Elle commence à fleurir en fin d’hiver, et enchante pendant plusieurs semaines les jardins méridionaux de ses grappes pendantes de couleur mauve à pourpre violacé, et de ses longues feuilles persistantes et coriaces d’un vert légèrement bleuté. Sa floraison a l’avantage d’être particulièrement nectarifère.

Cette fabacée, à l’instar de la glycine que nous décrirons plus bas, a les fleurs typiques de cette famille, et n’aime pas le calcaire. L’Hardenbergia violacea se plante en sol bien drainé, restant frais et en situation ensoleillée pour la voir bien fleurir.
Voici une jolie grimpante très ramifiée à port retombant originale, poussant à environ 2,50 m pour une envergure similaire, qui change un peu des autres grimpantes à floraison printanière, à réserver donc aux jardins les plus doux de l’hexagone, dont les jardins de bord de mer.

⇒ L’Hardenbergia possède une version blanche ‘Alba’ (ou ‘White Crystal), et une rose ‘Rosea’

Hardenbergia violacea et à droite le cultivar ‘Alba’

La Clematite armandii

Merveille des merveilles en tout début de printemps, les clématites Armandii sont parmi les premières à fleurir. L’espèce type a été découverte par le père Armand David en 1900 en Chine, d’où l’autre nom sous laquelle on la rencontre souvent, clématite du père Armand. Elle tire une bonne rusticité de ses origines est une des rares clématites à feuillage persistant. Les feuilles épaisses sont composées de trois folioles d’un vert foncé brillant, dont une de 15 cm de long, les nouvelles pousses débourrant vert pourpré. 

La clématite armandii se fait remarquer par sa floraison spectaculaire, sous la forme de grappes blanches à roses pâles, dès le mois de mars, et son envergure intéressante -entre 4 et 6 m de hauteur pour une largeur de 3 m- pour grimper sur les murs et grilles bien exposés, en situation ensoleillée. Leur parfum est plus ou moins intense, rappelant la fleur d’oranger.

⇒ Parmi les cultivars d’intérêt, la Clematis armandii ‘Apple Blossom’ à l’exceptionnelle floraison, de fleurs rosées formant de jolies coupes en s’ouvrant (5-6 cm), très rustique, et ‘Snowdrift’ aux fleurs plus grandes (8 cm) se distingue par ses sépales blanc pur allongés.

Clematis armandii ‘Apple Blossom’ et ‘Snowdrift’

La clématite macropetala

Voici une bien jolie clématite précoce, par la forme de ses fleurs et sa couleur bleue exquise. Si son petit nom latin pourrait faire penser à une clématite à grandes fleurs, il n’en est rien, puisque les fleurs en forme de clochettes inclinées et campanulées mesurent 5 à 8 cm de diamètre, mais son charme réside pour beaucoup dans cette couleur entre le bleu et le lavande, d’une grande douceur. Les fleurs apparaissent en même temps ou juste avant le feuillage. L’intérieur des fleurs présente des staminodes (étamines) couleur crème.

Très florifère dès le mois de mars, ou à partir d’avril dans les régions plus froides, la clématite macropelata transformera ses fleurs en fruits plumeux, restant décoratifs longtemps en hiver. Dotée d’un joli feuillage vert clair et d’une silhouette élancée, cette clématite botanique pousse jusqu’à 3 m de hauteur, Complètement rustique, on peut l’installer partout dans l’hexagone. Choisissez de la faire courir sur le sol, ramper le long d’un arbre, ou bien grimper sur un muret ou une pergola, en pot ou en pleine terre, au soleil ou à mi-ombre.

La Clematis macropelata ressemble un peu à la Clematis alpina, qui la suit de peu dans le calendrier des floraisons.

⇒ Si l’espèce type, Clematis macropelata est en soi très gracieuse, succombez aussi au charme de la Clematis macropelata ‘Markham’s Pink’, un très beau cultivar rose, plus vigoureux que l’espèce type, ‘Maidwell Hall’, aux fleurs d’un bleu foncé, indigo, ou la Clematis macropetala ‘Purple Dream’ aux grandes fleurs doubles, rose-pourpré. 

Clematis macropelata (© Wikimedia Commons, Magnus Manske et Wilrooij)

Le jasmin primevère

Moins connu que le jasmin d’hiver, auquel il ressemble, et qui fleurit entre décembre et avril, le jasmin primevère mérite lui aussi toute sa place au jardin dans les régions douces, car il est un peu moins rustique.
Ce beau jasmin dévoile sa parure jaune composé d’une myriade de fleurs, plus grandes que le Jasminum nudiflorum, entre 3,5 et 5 cm. Les fleurs, souvent semi-doubles, sont jaune vif, un peu plus foncé en leur cœur. Il lui arrive d’être remontant, c’est-à-dire, de fleurir à nouveau en automne, à la faveur de températures chaudes. Le Jasminum mesneyi est aussi un peu moins haut que le Jasminum nudiflorum, atteignant souvent 2 m. Son feuillage, également persistant, est quant à lui plus large.
Lui aussi retombe en cascade toute jaune, apportant une belle silhouette au jardin, et même en pot si l’on habite dans une région aux hivers peu cléments.

Jasminum primulinum ou mesneyi

Le Jasminum polyanthum

Curieusement appelé jasmin blanc d’hiver, le Jasminum polyanthum fleurit pourtant plutôt en début de printemps, dès le mois de mars, au mois de mai, et jusqu’à l’été selon les régions.
Ce sublime jasmin se couvre de fleurs en étoiles blanches, d’un rose mauve en bouton, très délicates et délicieusement parfumées. Il va fleurir à profusion plus tôt dans les régions de climat doux et lorsqu’il est planté en situation bien abritée contre un mur par exemple -ce dont il a besoin en plus de soleil pour fleurir abondamment et longuement. Car le Jasminum polyanthum est réputé -à raison- peu rustique, puisqu’il souffre dès -4°C. Son feuillage lancéolé reste persistant lors d’hivers doux, et en région clémente, semi-persistant ailleurs.
Cette grimpante atteint facilement les 5 à 6 m de hauteur pour une belle envergure d’au moins 2 m. Elle sera parfaite pour couvrir une grande pergola, courir sur les murs et treilles au soleil. On peut aussi la cultiver en pot, mais elle ne développera pas son incroyable masse fleurie aussi allègrement.

⇒ Lire aussi : Cultiver le jasmin blanc d’hiver au jardin ou en pot

Jasminum polyanthum

L'Akebia quinata

L’Akebie ou Akebia est une ravissante grimpante de début de printemps, dont on apprécie à la fois la floraison très originale dès mars-avril, et la capacité à pousser plus à l’ombre que la plupart des grimpantes. Dénommée vigne chocolat par les anglophones, l’Akebia quinata forme des lianes jusqu’à 8-10 m de longueur, qui n’aiment pas trop être taillées, une aubaine pour les jardiniers pressés.

Elle se distingue des grimpantes printanières par ses nombreuses petites fleurs à 3 pétales réunies en grappes retombantes, de couleur lie-de-vin pour l’espèce type. La floraison est parfumée, d’une fragrance rappelant la vanille et la fleur d’oranger, mais également nectarifère. Son nom latin quinata vient de son feuillage composé à 5 feuilles, ovales et persistantes en climat doux. Autre particularité de cette grimpante très ornementale en début de printemps, les pieds femelles transforment leurs fleurs, à la faveur d’étés chauds, en fruits violacés étonnants et allongés. Dernière qualité, elle n’est pas si frileuse que cela, résistant jusqu’à -15°C, et peu regardante sur le sol.
Adoptez cette grimpante gracieuse palissée contre un mur, un treillage ou pour cacher un vilain grillage.

⇒ La variété ‘Cream Form’, ravissante, présente des fleurs blanc crème aux étamines violettes, la variété ‘Alba’ est elle complètement blanche. L’Akebia x pentaphylla (hybride de l’Akebia quinata et l’Akebia trifoliata), est une autre belle Akébie, aux fleurs plus grandes et plus foncées, d’une belle vigueur.

Akebia quinata, Akebia ‘Silver Bells’ et Akebia quinata ‘Cream Form’ (© Wikimedia Commons)

L'Holboellia

Pas encore si répandue que cela, voici une autre grimpante de la famille des Lardizabalacées, proche cousine des Akebias, à qui elle ressemble un peu.

L’Holboellia est très volubile, elle pousse rapidement à l’ombre légère, ce qui en fait une plante intéressante pour les expositions peu ensoleillées. Son feuillage est plus allongé que l’Akébie, et sa floraison en clochettes toute aussi gracieuse, qu’il s’agisse de l’Holboellia latifolia, aux fleurs femelles rose et aux fleurs mâles blanches, ou de l’Holboellia coriacea, aux fleurs discrètes blanc verdâtre, mais très parfumées (les fleurs mâles sont violacées).
Ces belles lianes sont réputées un peu frileuses, mais elles supportent quelques gels tant qu’ils ne sont pas répétés et que la plante est protégée des vents froids. Elle conserve généralement son feuillage très ornemental jusqu’à -15°C. Poussant jusqu’à 5-6 m de haut, l’Holboelia est vraiment attrayante pour son feuillage dense et couvrant, même une fois défleuri.

⇒ L’Holboellia latifolia est un peu plus précoce que l’espèce coriacea.

En haut l’Holboellia latifolia, en bas à gauche un Holboellia angustifolia et à droite l’espèce Holboellia coriacea (© Peganum)

La glycine de Chine ou Wisteria sinensis

Un printemps sans glycine manquerait cruellement de charme pour tous ceux qui ont la chance d’avoir un support et une surface à la mesure de sa volubile extension (elle peut grimper et s’étendre jusqu’à 10 m, voire plus).

Si les glycines fleurissent de façon spectaculaire un peu partout sur le territoire en avril, la glycine de Chine ou Wisteria sinensis est un peu plus précoce, et certaines fleurissent dès la fin mars dans les régions de climat doux. Le romantisme est assuré par une multitude de grappes de fleurs bleu clair à violet bleuté, de 15 à 30 cm, éclatantes sur le bois encore nu.

Plusieurs années sont nécessaires à leur déploiement magistral, mais une fois installées, les glycines de Chine sont irremplaçables pour leur beauté, la durée de leur floraison, leur rusticité, leur parfum envoutant et leur floraison remontante dans l’été. Même leur feuillage composé est d’intérêt, débourrant d’une teinte mordorée et restant longtemps en place en automne avec ses couleurs jaunies.

Attention cependant à faire courir la glycine de Chine sur un support suffisamment solide, car elle a une vigueur incroyable, pouvant comprimer ou tordre les matériaux les plus solides. Enfin, cette glycine chinoise n’aime pas trop le calcaire, qui fait jaunir son feuillage. Elle apprécie un sol bien drainé, restant frais et riche, acide à neutre.

Wisteria sinensis (© Bri Weldon)

Le rosier de Banks

Finissons ce festival de grimpantes précoces par la beauté insolente du célèbre rosier de Banks, ou Rosa Banksiae. Ce rosier sarmenteux moyennement rustique commence à fleurir dès le mois d’avril, beaucoup plus tôt que les autres rosiers.

L’espèce type, spectaculaire, se couvre littéralement de petites fleurs de 3 cm, réunies en bouquets tels des pompons, d’un jaune pâle très frais aux premiers jours du printemps.
D’origine chinoise, le rosier de Lady Banks est un rosier inerme (sans épines), qui peut courir jusqu’à plus de 10 m pour un étalement de 3 m à 6m. C’est une liane vigoureuse qui pousse rapidement installée au soleil ou à mi-ombre. Bien sûr, il est non remontant comme la plupart des rosiers liane et n’est pas parfumé, mais il s’avère très résistant aux maladies, à la pollution urbaine et aux embruns, ainsi qu’à la sécheresse une fois installé.

⇒ Découvrez aussi les variétés rose de l’espèce botanique, Rosa banksiae ‘Rosea’ et sa version blanche ‘Alba Plena’

Rosa banksiae en début de floraison fin mars