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Le Kalmia ou laurier des montagnes est un arbuste dit de terre de bruyère qui mérite d’être davantage connu. Originaire des forêts, des marais et des prairies d’Amérique du Nord, il pousse en sol frais, à pH acide, humifère et bien drainé, en exposition de mi-ombre, éloigné des soleils brûlants. Il a d’ailleurs une préférence pour les climats frais à humide et redoute absolument les vents froids.
De taille assez réduite, entre 60 cm et 2 m de hauteur selon les cultivars, le kalmia a un feuillage persistant qui évoque celui du Rhododendron et vaguement celui du Laurier. Il développe une floraison spectaculaire en mai et juin. Spectaculaire, non pas par leur taille, ses fleurs font en moyenne 2,5 cm, mais par l’abondance de celles-ci, par leur beauté de porcelaine en sucre, minutieuses et délicates et par la qualité ornementale des boutons floraux, en forme géométrique plissée, comme des petites meringues. Les innombrables boutons et fleurs se côtoient simultanément sur l’arbuste, offrant un spectacle réjouissant.
Voici quelques idées de plantes à associer avec le kalmia, en massif à mi-ombre, en sous-bois ou rocaille fraîche ou même en pot sur la terrasse ou le balcon, à condition de pouvoir lui offrir de bonnes conditions de culture.
Les kalmias sont des arbustes dits de terre de bruyère comme les Rhododendrons, Azalées, Pieris et d’autres nombreuses plantes. Ces plantes ont des racines qui s’étendent en largeur, superficiellement. Elles sont plus dépendantes de l’humidité, car elles se déshydratent plus rapidement qu’une plante dont les racines vont chercher l’eau en profondeur. Ainsi, elles apprécient les expositions non brûlantes, ou la terre est généralement plus fraîche, les sous-bois riches en humus et un sol au pH acide, dépourvu de calcaire. Un massif de terre de bruyère doit donc réunir ces conditions, soit naturellement, soit parfois en l’aidant par l’ajout de divers amendements dans le sol de plantation.
Les kalmias se trouvent de ce fait en bonne compagnie avec des plantes répondant aux mêmes besoins. Vous pouvez composer un massif de terre de bruyère à mi-ombre avec un arrière-plan où se trouve un Hydrangea aspera villosa ‘Anthony Bullivant’ qui fleurit après le kalmia en rose et mauve et un Rhododendron edgeworthii en camaïeu de rose (celui-ci n’est rustique que jusqu’à -10° C). À l’avant, on trouve notre Kalmia, plus petit, par exemple la variété ‘Tofka’ avec pourquoi pas une Azalea canescens, qui fleurit avant la feuillaison en rose pâle. En dessous, au premier plan, un Daphne transatlantica ‘Pink Fragrance’ fleurit abondamment pendant six mois ! En prime, lui comme l’Azalée et le Rhododendron sont parfumés. Quelques bulbes de Jacinthe des bois accompagnent et réveillent l’ensemble.
Sur une terrasse ou un balcon, milieu minéral, il est intéressant d’entourer le Kalmia de plantes et de verdure abondante pour augmenter l’hygrométrie ambiante. Il est possible de le planter en pot en exposition est ou nord-ouest pour s’assurer qu’il ne reçoive pas de soleil aux heures les plus chaudes. Si l’endroit est davantage exposé au soleil, il est impératif qu’il soit tamisé par un toit, un mur ou par des plantes plus grandes qui créent de l’ombre.
Avec des plantes en pot, vous pouvez composer des substrats différents pour chaque plante, vous n’êtes pas tenus d’assembler des plantes de terre de bruyère. Vous devez par contre impérativement tenir compte de l’exposition au soleil que chacune reçoit selon sa position et vérifier que c’est adapté. Tenez également compte des rusticités parce qu’une plante en pot est plus sensible au gel qu’une plante en pleine terre. Enfin, privilégiez des plantes aux besoins limités en eau, car en pot, elles sont aussi plus dépendantes de vos arrosages. Le Kalmia a besoin d’eau, et si possible de l’eau de pluie. Il est préférable que ce ne soit pas le cas de toutes les plantes du balcon ou de la terrasse.
Entourez un Kalmia en pot de petite taille comme le Kalmia latifolia ‘Bull’s Eye’ avec un Nandina domestica ‘Twilight’, des Heuchères comme ‘Berry Smoothie’, une graminée Phaenosperma globosa, une fougère Polystichum makinoi, un Begonia ‘Garden Angel Blush’, un Glechoma hederacea ‘Dappled Light’ à feuillage retombant. Pensez aussi aux Brunneras, et au Geranium vivace ‘Rozanne’, entre autres.
Si vous souhaitez créer un massif à l’impact maximum, vous pouvez non pas échelonner les floraisons, mais les concentrer en même temps que la floraison de fin de printemps du kalmia, ou les échelonner un peu, mais dans une période limitée au printemps par exemple. Ce qui est tout à fait possible si l’on pense aux Rhododendrons, aux Camélias, aux Azalées, arbustes de terre de bruyère par excellence, dont de nombreuses espèces et variétés fleurissent entre avril et juin.
Ici, c’est une scène très printanière qui s’exprime, en camaïeu de rose délicat, couleur lumineuse à mi-ombre. Un Enkianthus campanulatus, très bel arbuste méconnu aux petites clochettes de muguet, rosit aux côtés d’une Azalea japonica ‘Kirin’ à petites fleurs, d’un Camelia champêtre ‘Sweet Jane’ et d’une autre espèce de Kalmia que le Kalmia latifolia dont sont issues toutes les variétés : un Kalmia polifolia, à fleurettes guillerettes rose vif. Ils sont accompagnés d’une bien jolie bruyère à feuillage doré et fleurs rose foncé, l’Erica darleyensis ‘Eva Gold‘.
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Kalmia : réussir sa culture en potLes variétés de Kalmia à fleurs blanches ont une allure encore plus délicate que les autres variétés. Cette couleur renforce cet aspect de leur personnalité. De plus, les Kalmias blancs ont une fleur souvent à peine ponctuée ou dessinée de rose ou de rouge. Un kalmia à fleur blanche a toute sa place dans un jardin blanc ou dans une scène blanche, à mi-ombre, là où les fleurs blanches ressortent le mieux, en compagnie de fleurs blanches plus opulentes ou de graphisme différent.
Plantez un Kalmia blanc avec un Skimmia japonica ‘Kew White’, un grand Pieris japonica ‘Mountain Fire’, une bruyère Erica darleyensis ‘White Perfection’, une Azalée du Japon Azalea japonica ‘Palestrina’, un Cornus canadensis en tapis, et notre Kalmia, ici le Kalmia latifolia ‘Peppermint’, qui a lui, un dessin marqué.
Parfois, les fleurs des Kalmias sont très foncées : pourpres chez la variété ‘Latchmin’, chocolat pour ‘Tad’, rouge foncé chez ‘Heart’s Desire’. De nombreuses associations peuvent être pensées à partir de ces couleurs riches et profondes, avec des plantes de même condition, des plantes de sol frais et ombragé, qui préfèrent souvent un sol acide ou neutre, sans calcaire.
Ici, un Kalmia latifolia ‘Latchmin’ côtoie un érable du Japon ‘Trompenburg’ à feuilles ciselées, découpées et fines, oscillant entre le rouge et le pourpre, et un Hydrangea aspera villosa ‘Velvet & Lace’ aux corymbes violets, lilas et mauve à partir de juillet. Ils sont accompagnés d’un beau Daphne mezereum var.rubra qui fleurit en fin d’hiver. Des bulbes de Lys du Kamtchatka ou Fritillaria camschatcensis poussent au pieds des arbustes et fleurissent en même temps que le Kalmia. Pensez aussi aux Hellébores, qui ne sont pas les dernières en termes de cultivars aux couleurs riches et vibrantes.
Le Kalmia aimant les sols absolument bien drainés, une rocaille fraîche et ombragée est le genre de situation qui lui convient parfaitement. Comme c’est un petit arbuste, il peut aisément être accompagné seulement de vivaces qu’il surplombe de peu, selon que l’on choisit un petit cultivar de 60 cm de hauteur ou un des plus grands de 2 m de hauteur à maturité. Il peut aussi être planté par 3 sujets de la même variété, pour faire un joli effet de masse.
Installez par exemple un Kalmia avec des fougères et des Hostas. Si l’on a envie d’un peu plus de fleurs, on peut planter à côté un arbuste plus haut comme le Cornus kousa qui apporte une silhouette de petit arbre et une floraison enchanteresse, dont le graphisme est bien différent de celui du Kalmia. Ici, un Kalmia latifolia ‘Tad’ avec des fougères d’Allemagne ou Matteuccia struthiopteris, des Hostas panachés de blanc pour ‘Emily Dickinson’, et de jaune pour l’Hosta sieboldiana ‘Frances Willliams’. Un Cornus kousa var. chinensis domine l’ensemble.
Même s’il forme un arbuste de taille assez réduite, le Kalmia est un beau sujet à planter en isolé pour focaliser toute l’attention au moment de sa splendide floraison. Certes, son feuillage persistant est de la même couleur toute l’année, mais il est plutôt ornemental, évoquant celui des Rhododendrons.
Installez-le sous de grands arbres, seul ou à la limite extérieure d’un bosquet, avec de l’espace autour de lui.
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