Comment planter sur un talus ?

Les contraintes du talus

Le talus n’est pas la configuration la plus facile au jardin. Cette bande plus ou moins large et escarpée est parfois très abrupte. C’est une zone du jardin qui présente de nombreux inconvénients :

• sa difficulté d’accès, surtout si le talus est très pentu.
• un drainage réparti inégalement selon la dénivellation, qui devra être pris en compte dans la répartition des plantations.
• une érosion plus grande qu’ailleurs puisque l’eau ruisselle et ravine.
• un sol sec et pauvre dans la grande majorité des cas.
• une tonte compliquée, voire acrobatique.

L’intérêt de planter cette zone et de la végétaliser consiste donc à créer une barrière naturelle, essentiellement à partir de plantes, mais aussi d’enrochements par exemple, pour prévenir l’érosion.

Les bâches sont souvent utilisées pour lutter contre l’érosion.

Quelles plantes sont les plus adaptées pour un talus ?

Il y en a énormément ! On pense souvent aux plus classiques comme le lierre, les Juniperus rampants, le millepertuis, mais on peut en réalité planter beaucoup de vivaces ou arbustes dits prostrés. Tout va dépendre de l’exposition (talus en sous-bois ou talus en plein soleil), de la région (montagne, plaine, bord de mer), de la qualité de la terre et du type de sol, de la surface à couvrir et de vos goûts en matière de floraisons notamment.

Dans tous les cas, portez votre choix sur des plantes tout terrain, naturellement adaptées aux pentes, qui se satisferont de ces conditions. On va privilégier les plantes à port étalé pour garnir rapidement la surface (elles sont couvrantes, beaucoup plus larges que hautes, épousant le sol, s’étalant sur plus d’1 mètre, colonisant ainsi vite le talus), des plantes à feuillage dense et/ou persistant pour limiter la propension d’adventices, mais aussi des plantes peu gourmandes en eau, résistantes au sec, et des végétaux un peu plus hauts pour donner du volume et ne pas se retrouver avec un talus ennuyeux. Idéalement, ce seront des plantes poussant rapidement.

On privilégie également des plantes au système racinaire drageonnant pour consolider le talus. Certaines se marcottent d’elles-mêmes pour s’ancrer facilement dans le sol et stabilisent le sol, limitant l’érosion. Il faudra aussi que ces végétaux ne demandent peu ou pas de taille. Intégrez aussi des végétaux poussant naturellement en coussins ou à port retombant. Enfin, pensez au rôle des grimpantes utilisées en tant que couvre-sol !

♥ Quelques exemples de plantes couvre-sol efficaces sur les talus réunissant ces qualités :

• à mi-ombre ou ombre : les lierres, certains chèvrefeuilles étalés, notamment les Lonicera nitida, les millepertuis (H. calycinum pour grandes sufarces), le Pachysandra terminalis, les Cotoneasters, les azalées…
• au soleil : les thyms et romarins, les sédums, certaines graminées (fétuques, stipas, petits miscanthus) les santolines, les Iris, lavandes, oreilles d’ours, jasmin d’hiver, le sumac aromatique, les teucriums et céanothes rampants, les conifères bas comme des genévriers, les bruyères moutonnantes, les cinéraires, certains arbustes ou plantes arquées comme le Lespedeza thubergi sur de grands talus ou l’herbe du Japon sur de petits talus, des plantes succulentes en climat doux, les rosiers couvre-sol, l’érigéron, etc.

⇒ Bon à savoir : chez Promesse de fleurs, affinez votre recherche en sélectionnant l’item « talus » dans « plus de filtres »/ »type de plantation ».

→ Lire aussi : notre sélection d’arbustes couvre sol ; Le lierre rampant : un couvre-sol utile ; Grevillea rampant : 5 variétés à découvrir ; Genévrier : quelles variétés choisir pour habiller un talus ?

Les végétaux persistants seront prioritaires : Ceanothus thyrsiflorus ‘Repens’, Jasminum nudiflorum, bruyères, Stipas cheveux d’ange…

Plantation sur talus : les règles

Pour commencer, pour planter sur un talus, il faut se rappeler plusieurs règles à respecter, quel que soit le dénivelé du talus :

• On commence toujours par planter du haut vers le bas, et on prépare la zone de haut en bas.
• On étage les plantations : les plus gourmandes en eau en bas, les plantes résistantes au sec en haut, puisque l’eau ruisselle vers le bas.
• On varie les hauteurs de plantes : arbustes, vivaces, tous ont leur place, selon la superficie du talus. On les mélange de façon à obtenir un visuel flatteur (pas toutes les plantes basses du même côté), mais on plante les végétaux les plus hauts en haut du talus. Soyez créatifs et employez certaines plantes graphiques, colorées, attrayantes pour dynamiser la zone !
• On plante de manière assez dense pour un résultat efficace rapidement, quitte à éclaircir plus tard. Comme sur un massif classique, on plante par multiples de 3 ou 5 minimum pour des petites vivaces (la même plante répétée plusieurs fois).
• Prenez le temps de dessiner grossièrement un croquis en notant les différentes plantes : étalement, hauteur et répartition sur le talus (plantes de sol sec/frais = emplacement en haut/en bas), ce qui permet de gagner du temps quand on ne connait pas bien ces couvre-sols.
• … et réfléchissez déjà si vous planterez avec une bâche ou pas.

Ce grand talus paysager est très structuré et offre du volume grâce à des plantes demandant un peu de soin et de taille, mais le résultat est superbe.

Plantation sur talus : la technique

Ensuite, pour la plantation, il y a quelques petites différences avec une plantation sur sol plat, mais on applique toujours les grands principes de plantation :

• Plantez si possible à l’automne.
• Préparez le terrain : désherbez méticuleusement la zone, ameublissez-la, puis passez le sol au râteau pour l’uniformiser. Un fertilisant est volontiers réparti à ce stade sur toute la surface.
• Creusez les trous ou les fosses de plantation pour les plus grands sujets (à l’aide de votre croquis) : un trou plus large que profond. Le trou suivra bien la pente, en perpendiculaire, ce qui fait que la partie de terre derrière le trou sera plus haute, et que l’on forme une sorte de petite cuvette sur le devant de la plantation (cela facilitera l’opération d’arrosage).
• Préparez le substrat : un mélange de terre de jardin, de terreau et de terreau de feuilles ou de compost à parts égales, auquel on ajoute un engrais à diffusion lente.
• Mettez les mottes de chaque plante à tremper pour bien humidifier les racines : on parle de bassinage.
• Éventuellement, étalez une bâche (toile de paillage, géotextile) : cela se pratique beaucoup dans les grandes zones peu accessibles des espaces publics, ce qui permet de limiter l’apparition d’adventices. Elle s’avère surtout utile sur des talus d’au moins 20% de déclivité, car elle réduit l’érosion, et sur de grandes surfaces à travailler. Privilégiez les toiles biodégradables. Je vous en parle plus en détail dans Quel paillage pour un talus ou un massif en pente ? Consultez aussi notre fiche Comment choisir et poser une toile de paillage ?
• Pendant ce temps, démêlez les racines des plantes qui en ont besoin.
• Installez chaque plante dans son trou, en veillant à ce que la motte soit au niveau du sol, et comblez avec le mélange de terre préparé. Tassez légèrement autour du collet.
• Arrosez copieusement à l’arrosoir une fois que toutes les plantes sont installées, au pied de chacune.
• Si vous n’avez pas déroulé de toile de paillage sur l’ensemble du talus, étalez – sur les talus faiblement pentus – un paillis organique (ou minéral pour des plantes essentiellement succulentes). À lire : Comment bien mettre en place le paillage ?
• Arrosez maintenant au jet, en aspergeant toute la zone.
• Arrosez régulièrement une fois par semaine après la plantation, sauf en cas d’automne/printemps pluvieux.
  N.B. : un système d’arrosage goutte-à-goutte sera intéressant pour une irrigation économique sur de grands talus.

En savoir plus sur l’installation des toiles de paillage dans : Lin, chanvre, jute, laine… quelles sont ces nouvelles toiles de paillage biodégradable ?

On peut faire des plantations très diversifiées ou choisir seulement deux types de plante comme à droite (lavandes et Lonicera nitida), ou des arbustes fleuris bas comme certains types de Weigelias à gauche.

Aménager autour des plantations

• Sur un grand talus, réservez si possible une petite allée pour pouvoir accéder aux plantes et ainsi procéder à certaines tailles de fin d’hiver.
• Les enrochements (mise en place de roches et de grosses pierres) ou la pose de rondins de bois par exemple agrémentent la zone et permettent de façonner la pente en la modifiant légèrement. Ils sont aussi utiles pour combler les vides au début.
• Créez un terrassement en amont : cela demande du travail, souvent fait par un paysagiste, mais le résultat est à la hauteur de l’attente, et l’on transforme un grand et vilain talus en une scène atypique, un peu plus facile à gérer du fait de l’étagement. Quelques emmarchements seront placés de part et d’autre pour faciliter les déplacements sur cette zone.
• Dans la même idée, mais en version plus light, le clayonnage permet d’apprivoiser la pente en la modelant avec des fascines, claies…
• On peut aussi créer des mini-topiaires sur un talus : cela demandera plus d’entretien, mais a le mérite d’être très original et de complètement métamorphoser le talus, s’il est en regard sur le jardin.

Un talus qui privilégie les floraisons, agrémenté de roches.

L'entretien du talus

C’est la question qui revient très souvent chez nos clients, car la gestion des mauvaises herbes sur un talus fait souvent peur. Mais, si vous plantez densément et avec les couvres-sols adéquats, les adventices devraient ralentir leur progression année après année.

Ce qu’il ne faut pas oublier de faire, c’est de rabattre une partie des arbrisseaux et arbustes à feuilles caduques en fin d’hiver. Cette taille annuelle leur permet de se densifier au fur et à mesure.

On veillera aussi à rajouter du paillis organique qui va peu à peu se décomposer dans le sol, en l’enrichissant.