Les plantes aquatiques les plus rustiques 

Le trèfle d’eau, ou Menyanthes trifoliata, ou menyanthe trifolié, est une vivace semi-aquatique caractérisée par ses rhizomes rampants et ses feuilles caduques vertes, divisées en trois folioles. Au printemps, elle se distingue par ses grappes de fleurs rosées et blanches, ornées de longs poils blancs, et s’épanouit dans les eaux peu profondes ou aux abords des points d’eau. On la trouve à l’état sauvage dans les régions tempérées de l’hémisphère nord, en Europe et en Amérique du Nord, mais aussi en Asie septentrionale et dans le nord-ouest de l’Inde. Elle forme une touffe de 30 cm de haut, avec une floraison d’avril à juin sur des grappes élevées. Ses feuilles caduques, de 5 à 10 cm de long, sont attachées à de longs pétioles.

Pour le cultiver, placez le trèfle d’eau en eau peu profonde, de 15 à 25 cm de profondeur, ou sur une berge inondable, dans un panier rempli de terre ordinaire, sous une exposition ensoleillée. Il prospère le mieux dans des sols siliceux ou argilo-calcaires riches et apprécie les eaux froides. Il peut coloniser une surface importante.

L’Eleocharis palustris, Souchet des marais ou Scirpe des marais, est une plante pérenne et traçante de bassin, semi-aquatique, appréciée pour ses tiges vert vif et ses inflorescences crème en été. Elle prospère au bord de l’eau ou immergée jusqu’à 10 cm, souvent utilisée pour l’épuration naturelle de l’eau. On la trouve à l’état naturel dans toute la zone tempérée froide de l’hémisphère nord ainsi que l’arctique jusqu’au sud des États-Unis. Elle se caractérise par des tiges dressées de 30 à 60 cm de haut et des rhizomes traçants. Ses tiges cylindriques portent de petites fleurs entre juin et septembre.

Très rustique et résistante, l’Eleocharis palustris convient aux bords de bassins et zones marécageuses. Elle peut être envahissante. Elle préfère les sols humides et une exposition ensoleillée. Il peut être nécessaire d’éliminer les fleurs pour éviter une dissémination importante. Idéale comme couvre-sol dans les zones inondées, elle est aussi efficace pour l’épuration des bassins et peut être cultivée en pot.

Le Nuphar lutea, ou nénuphar jaune, est une espèce aquatique aux larges feuilles flottantes en forme de cœur, fréquente dans les lacs, étangs et rivières calmes peu polluées en France. Moins utilisé que le Nénuphar ou Nymphéa dans les bassins, il offre un développement plus important et ses petites fleurs jaunes sont moins spectaculaires, mais il a l’avantage de mieux tolérer l’ombre et de mieux résister à l’appétit des carpes.

Originaire d’Europe et d’Asie du Nord, il atteint 30 cm de haut pour un étalement de 2 m. Sa floraison en juillet-août présente des fleurs jaunes parfumées, évoquant des boutons d’or, qui s’épanouissent le matin et se referment le soir. La plante possède trois types de feuilles : des feuilles immergées fines, des feuilles flottantes larges et des feuilles émergées plus petites, offrant des cachettes aux insectes et batraciens.

Le Nuphar lutea, avec ses pétioles aérifères et son rhizome rampant, s’adapte bien aux fonds anoxiques des étangs. En hiver, il survit sous forme de rhizome. Plus robuste que les nénuphars classiques, il convient mieux aux grandes étendues d’eau, tolérant la mi-ombre et un léger courant. Sensible à la pollution, sa présence indique souvent une eau de bonne qualité. Son rhizome, riche en tanins et alcaloïdes, est comestible et possède des propriétés médicinales.

La Glyceria maxima ‘Variegata’ est une graminée aquatique panachée qui forme de grandes touffes vertes et crèmes. Elle s’étend par rhizomes, ce qui la rend idéale pour les sols humides et marécageux, et apporte un charme sauvage aux bords de l’eau. Elle peut atteindre 60 à 100 cm de hauteur. Ses feuilles longues, plates et arquées sont vertes avec des rayures blanc crème, devenant rosées en automne. En fin d’été, elle produit des panicules verdâtres à violacées.

Très rustique, elle prospère dans les sols riches, frais à humides et semi-aquatique, elle peut être immergée jusqu’à 10 cm. Elle est aussi adaptable en pot ou en sol plus sec où son développement est plus réduit. Parfaite pour stabiliser les berges, son feuillage lumineux crée de beaux contrastes avec d’autres plantes de rive. Utile pour la faune, elle sert de frayère pour les poissons et batraciens et est employée dans les systèmes d’épuration naturelle des bassins.

L’Alisma plantago-aquatiqua, ou Plantain d’eau commun, est une vivace bulbeuse adaptée aux terrains marécageux, fréquente en France près des mares, étangs et cours d’eau. Elle fleurit en été en fleurs blanches ou roses pâles sur des tiges florales ramifiées. Ses feuilles en forme de cœur sont similaires à celles du plantain des prairies. Cette plante demande peu d’entretien et elle est idéale pour stabiliser les berges. Elle atteint 60 cm et jusqu’à 1m de hauteur en fleur et 30 cm en feuillage, s’étendant sur 40 cm. Ses petites fleurs s’ouvrent l’après-midi. Elle possède une racine fibreuse et des feuilles vertes de 15 à 30 cm de long.

Adaptée aux sols lourds et humides, acides ou neutres, elle ne nécessite pas de soins particuliers, mais il est conseillé d’éliminer les hampes florales fanées pour éviter les semis spontanés. Le Plantain d’eau est utilisé pour la phytoépuration et ses hampes florales sèches sont décoratives en hiver. Cosmopolite, il s’intègre bien au bord de tous les points d’eau.

Le Butomus umbellatus est une espèce de plante aquatique herbacée vivace que l’on rencontre sur les rives, dans les lieux humides, les roselières médioeuropéennes pionnières, les berges de rivières et fossés des zones tempérées d’Europe et d’Asie. Haut de 100 à 120 cm, pour un étalement de 60 cm, ce jonc présente un port en touffes hérissées de tiges raides, vert moyen, bronze à l’état jeune. En été, les hautes tiges florales exhibent à leur extrémité des ombelles parfumées, larges de 10 cm environ, composées d’une trentaine de corolles roses avec un stigmate et neuf étamines carmin. Elles sont parfois à demi dissimulées par le feuillage. Les feuilles caduques étroites et tordues sont très coupantes et présentent trois angles. La plante se propage par rhizomes produisant en été de petits tubercules.

Le Butomus umbellatus exige une terre riche et une exposition bien ensoleillée. S’il se plaît, il peut vite former une belle colonie. Cette plante est rustique, elle ne craint que les gelées extrêmes et peut être immergée jusqu’à – 20 cm. Il est tout à fait envisageable de la cultiver en pot.
Le Jonc fleuri est protégé dans plusieurs régions de France, dont le Nord-Pas-de-Calais. Il l’est également en Algérie. Cette plante est considérée comme une espèce envahissante en Amérique du Nord.

L’Hippuris vulgaris est une vivace aquatique décorative, mais potentiellement envahissante. Elle est peu utilisée dans les bassins domestiques, bien qu’utile pour oxygéner et purifier l’eau. Sa floraison discrète en juin et juillet se compose de petites fleurs vertes. Originaire d’Europe et d’Asie, elle pousse dans les eaux fraîches des fossés, lacs, étangs et rivières calmes. Elle a des tiges dressées de 20 à 50 cm, avec des feuilles linéaires et des fleurs verdâtres. En hiver, elle survit sous forme de rhizome immergé.

En France, on ne la trouve plus si couramment, en raison de la menace sur son habitat. Si elle est immergée au-delà de 60 cm, elle reste entièrement sous l’eau. Si elle est plantée moins profondément, ses tiges émergent, ressemblant à de petits sapins verts. Plantez-la entre 5 et 30 cm de profondeur pour observer cette forme.

La Pesse d’eau préfère une eau légèrement basique et peut être contenue dans un container. Sa gestion annuelle prévient l’eutrophisation du bassin. Elle est bénéfique pour la faune aquatique, offrant un habitat pour les libellules, batraciens, invertébrés et poissons. Sa croissance se limite aux rhizomes, facilitant son contrôle dans un pot ou une jardinière.